Sur l'immense jardin suspendu avait été placé une longue tablé et des chaises de bois. Dessus, de multiples plats de légumes et fruits attendaient d'être mangés. Une fontaine alimentait par un long et fin pont ronronnait dans un coin. Une multitude de plantes à but décoratif s'agrippait aux branches d'un des deux immenses arbres qui tenaient le palais entier du roi. Des allées de roses, d'astrances, de dahlia et œillets accompagnaient les petits chemins de galets blancs qui serpentaient d'une part et d'autre. De la famille du roi et des hauts dignitaires se tenaient debout en attendant leurs invités de prestige, discutant majoritairement de conflits ou de l'étonnante présence d'une zaïss.
Cirseï avança silencieusement près des autres convives et s'inclina une fois les regards posés sur elle. Tous sans exception lui rendirent sa révérence. Elle inspira profondément. Le parfum s'échappant des fleurs embaumait l'air, et un soleil vigoureux réchauffait agréablement.
Une seconde fois, ils s'inclinèrent. La zaïss ne compris pas sur le coup, puis se retourna. Derrière elle se tenait une femme plus grande qu'elle, aux cheveux blond polaire et plat. Elle devait faire au moins 1,80 m ! Son visage triangulaire, lisse renvoyait une aura stricte et froide. Sa peau n'avait rien d'ordinaire, à l'instar de la plupart des elfes, la sienne était d'un gris pâle argenté, comme recouverte de paillettes lumineuses pareilles à des étoiles. Une robe blanche un peu lâche à col monté l'habillait. L'on eut dit une déesse tant elle dégageait quelque chose d'ineffable. Pour ne pas paraître impoli, Cirseï se pencha à mi-hauteur. Malgré tous ses efforts pour ne pas montrer sa fascination, elle ne put s'empêcher de l'admirer.
Le roi qui se tenait loin du beau monde jusque-là, se rapprocha gracieusement et remercia l'assemblée pour leur présence avant de les inviter à s'asseoir à la table pleine de victuailles.
– Ne vous encombrez pas de votre sac, dame Cirseï, dit le roi Aldaron en voyant la zaïss l'accrocher au dossier de sa chaise. Donnez-le à...
– Votre sollicitude me touche, votre majesté, mais je souhaite le garder près de moi aussi souvent que faire ce peu.
Le roi arqua les sourcils, mais ne fit aucun commentaire supplémentaire. Il se contenta de se servir dans un des plats devant lui.
La magicienne se sentait gênée de l'avoir coupé de telle manière, mais elle tenait, sans s'expliquer pourquoi, à ce que Dex ne s'éloigne pas d'elle.
– Bien, maintenant que tout le monde s'est servi, dit Aldaron, je souhaite faire les présentations. Demain, et je suis désolé de vous renvoyer si vite vers les mers, aura lieu votre départ. Pour cela, il est important que les pivots essentiels à cette mission se connaissent. D'ailleurs, je crois sans mentir que tout le monde sait déjà d'où nous vient la personne à ma droite. Il s'agit de dame Cirseï de la lignée Raënëor qui a bien voulu nous aider, et ce, contre l'avis de sa reine. Elle reçoit notre gratitude, mais également notre soutien, car bannie est-elle devenue pour avoir fait son devoir.
À la fin de sa phrase, tous penchèrent la tête de biais en guise de remerciement bien que des regards intrigués, semblable à ceux de Lastalaica lors de leur première rencontre, s'échangèrent.
– Je vous présente ainsi dame Elejhanor de la lignée Davaaor, continua le roi sans s'étendre sur le nom elfique de la zaïss. Maîtresse des dagues au royaume d'Ecelor. Sa présence honore sa dette envers moi. Quelques soldats l'accompagnent et nous la remercions pour son aide.
Encore une fois, tous penchèrent doucement la tête de biais et Cirseï les imita.
– Notre troisième invité et non des moindres, le capitaine des armées de la maison Verenor au royaume d'Anavir. Mon ami Faerond de la lignée Merneor ! (Les invités inclinèrent la tête pour la troisième fois.). Il est là en tant qu'ami loyal et nous apporte aussi quelques soldats de soutien au cas où la situation du royaume de Cendre serait critique. En effet, depuis quelque temps, vous le savez, je suis sans nouvelles de mon frère. Je n'y ai jamais mis les pieds, je dois l'avouer, ce à cause des conflits permanents sur nos terres qui m'obligeait à rester. Il a toujours fait le voyage pour me voir. Je ne peux donc vous dire grand-chose. Nous savons simplement qu'il y a des peuples dangereux qui vivent là-bas. Des guerres qui ne concernent pas mon frère. Du moins, qui ne le concernait pas.
VOUS LISEZ
Cirseï l'exilée
FantasyCirseï, une jeune archimage remise ses rêves d'aventure et de voyage pour ne pas désobéir aux ordres; protéger l'île. Une île en paix depuis toujours, sans animation ou trouble aucun. Pourtant, une demande bien singulière vient apporter à cette jeu...
