Chapitre 22: Marchandage

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 Les écailles noires s'étaient déplacées aussi discrètement que possible, volant au plus bas, marchant parfois, et ce, jusqu'à s'approcher suffisamment de Dorone. Là, Nei grimpa à l'arbre le plus haut et scruta l'horizon. La ville humaine se tenait bien là, mais y pénétrer serait impossible. Pas maintenant. Pas sans les autres. Encore un contre temps, et de taille cette fois-ci. Il sentit les nerfs de sa nuque se nouer.

– On va devoir faire autrement, annonça-t-il en bondissant d'une branche à une autre avant de sauter au sol. Même en faisant diversion, je me ferais repérer à coup sûr. Ils sont beaucoup trop.

Rei, toujours aussi désagréable que la veille grogna en penchant sa gueule vers lui.

– Soi précis. Combien sont-ils ?

– Au juger, je dirais deux cents, peut-être trois. C'est bien simple, il y a plus de figés que brins d'herbe dans la ville.

Un moment de réflexion s'ensuivit. Le marché du roi était très claire ; prendre les deux artefacts et les lui ramener pour recevoir les armures. Mais les nains n'avaient pas précisé leur nombre. Ils allaient devoir négocier, mais Nei n'excellait pas dans ce domaine. Sa nervosité gâchait souvent toutes tentatives de marchandage. Cette fois-ci, il allait devoir prendre sur lui. La requête du roi demeurait bien trop périlleuse pour qu'il ne conçoive pas un échec partiel. Un espoir jaillit.

– J'ai une idée, gémit Nei.

Il se sentit très fière de lui pour la brillante idée qu'il s'apprêtait à exposer. Il prit alors un air suffisant en se postant devant Rei.

– Les nains veulent récupérer leur montagne, et ce fichu livre, pas vrai ? Pour l'obtenir, nul doute qu'il faudra pas mal des nôtres. Et pour ça, il faut que la malédiction soit levée ! Il n'a donc d'autres choix que de nous aider !

– Certes, acquiesça Rei gravement, c'est ce que je venais de me dire.

Nei grimaça et prit un air blasé.

– Mon aile me fait beaucoup souffrir, continua l'albinos en jetant un coup d'œil à sa blessure. Je souhaiterais vous attendre à notre camp, dans la forêt. Je voudrais me soigner avant de continuer.

– C'est pppplus sssage, approuva Mei en faisant signe à son frère de grimper sur son dos. Nous ttte rejoindrrrrons là-bbbas quand nous aurrrrons terrrrminé.

Le soleil était voilé par les nuages, gardant sa chaleur pour lui. Le vol de dragon reste toujours désagréable si la température ne s'y prête pas. Même si Mei essaie du mieux qu'elle peut à ne pas voler trop haut, elle ne peut décemment pas risquer de se faire attaquer par n'importe quoi ou n'importe qui. Heureusement, le trajet se fit plutôt rapidement. Avoir trouvé un moyen de tuer les shaerans emplie Mei de fierté. Ses ailes battaient si énergiquement qu'il manqua de tomber à plusieurs reprises.

En arrivant, sa sœur se permit même de piquer droit vers la cascade, ce qui manqua de le faire tomber.

– Essaies ddde ne pppas te fairre ttuer, dit-elle en se postant près de la porte.

En forme de dragon, la voix perd les intonations si marquées qui transportent nos émotions. Il devient subtil de comprendre si la personne est anxieuse, inquiète, taquin ou triste. Seul la colère et le sarcasme restent très évidents.

– Je vais faire attention à mes manières, petite sœur.

Aussitôt, il s'enfuit dans le couloir et réitèra les mêmes choses que la dernière fois. Ou presque. Cette fois-ci, Priquvra lui accorda une politesse pourtant absente à leur première rencontre. Une politesse apportée par l'espoir. Il guida Nei jusqu'au roi qui se trouvait dans une grande salle très éclairée où une table épaisse de bois, grossièrement taillée, est couverte d'une carte et de petits jetons de bois dominait l'espace. Il examina cette dernière avec attention et mit quelques instants avant de remarquer leur présence. Le roi vu ses rides se creuser.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 07, 2024 ⏰

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