Chapitre 1 :

1.2K 27 5
                                    

Septembre

Pitié, dites moi que je ne viens pas d'atterrir dans une situation de livre pathétique ?! Si je devais donner un titre à ce commencement, ce serait surement un truc du style "le retour des situations merdiques de June". Non plus sérieusement, j'aurais peut-être dû mieux travailler mon introduction donc on recommence. Je m'appelle June, j'ai 17ans et je viens d'arriver dans mon nouveau lycée. Je viens d'une petite ville de l'Ohio appelée Riverlea et me voilà projeter dans le monde des grands comme on dit. Je me plains mais c'est ma décision à 100%. Donc après 1an de négociation et de contrats passés avec mes parents, me voilà enfin à Los Angeles. Bien évidemment, nouveau lycée, nouvelle ville donc nouvelle vie. Etant donné que l'Ohio ne se trouve pas vraiment à la porte d'à côté, je suis interne. Et là si vous êtes malins, vous comprenez où de veux en venir. Oui effectivement oui, je me retrouve dans la chambre de monsieur bordélique. Je m'attends presque à ce qu'on me dise qu'il est populaire et qu'il saute sur tous ce qu'il bouge, cela ne m'étonnerait même pas. Remarquez, je juge déjà avant de le connaître étant donné que je suis arrivée il y a environ une heure et que je ne l'ai pas vu. Mais je peux assurer qu'il est beaucoup trop bordélique. Ah oui, j'ai presque oublié le plus important, je suis atteinte de mucoviscidose, d'où les contrats passés avec mes parents du style oui je prends bien mon traitement, oui je fais attention à moi et non je ne m'expose pas aux dangers principaux. En voici trois parmi une centaine d'autres.

Que dire de plus. Ah si, je ne suis pas complètement en plein délire, il y a deux lits ! N'est-ce pas magnifique. Je m'attends presque à voir un grand monsieur muscles tatoué entrer. Bref en attendant je pense qu'il faut que je range mes affaires.

- bordel qu'est ce que tu fou dans MA chambre ?

- rectification, notre chambre.

- ne raconte pas n'importe quoi. j'ai toujours été seul dans ma chambre et elles ne sont pas mixte.

- et bien maintenant tu n'es plus seul et elle est mixte.

- pas pour longtemps.

- je m'appelle June sinon.

- super je suis content de le savoir.

Je baisse la tête. Ai-je précisé que depuis que l'on a appris pour ma maladie j'ai beaucoup plus de mal avec les gens autour de moi ? J'ai trop pris l'habitude de ne pas m'approcher des autres. La moindre remarque m'atteint dix fois plus qu'il ne le faudrait.

- Payton, je m'appelle Payton.

Et il claque la porte. Il est grand, plutôt élancé avec des épaules carrés comme pas permis. Les cheveux noirs et les yeux marrons presque noirs eux aussi. Néanmoins, pas de tatouage ni piercing apparent, on a peut-être échapper au pire.

Il revient quelques minutes plus tard encore plus énervé qu'auparavant. Je suis assise sur le lit vide, qui va par définition devenir le mien. Il balance son sac sur l'autre et se plante devant moi.

- il est hors de question que tu restes ici !

- ce n'est pas de ma faute si je suis là hein.

- ça va être de la mienne peut-être !

- au secours on dirait ma mère.

Il me lance un regard noir.

- comment est-ce juste envisageable que tu es atterrie ici ?

- il n'y avait plus de place chez les filles.

- donc ils se sont dit, tien si on la mettait avec Payton.

Il fait les cents pas en passant ses mains dans ses cheveux. Ce qui fait ressortir ses biceps. Je regarde l'heure, merde il est déjà 19h et je n'ai pas pris mes médicaments. Mais je ne veux pas le faire devant lui. Malheureusement, je n'aurais pas le choix, il s'assoit sur son lit et prend son téléphone. Allez June tu peux le faire. Je prends la boîte et m'approche de la petite, j'ai bien dit petite cuisine. J'attrape un vers et le remplie d'eau. Je le sens me regarder mais qu'importe. Avant d'arriver, j'ai pris la décision de mentir sur ma maladie sinon on va encore me regarder avec de la pitié et il en est absolument hors de question. Je dirais simplement que je prends un traitement pour l'acné. Apparemment il n'a pas l'air de trop s'en soucier.

J'ouvre ma deuxième valise et choisi un livre. Ah encore un point que j'ai oublié d'aborder. J'adore lire. Mais vraiment. Je carbure à quatre livres par semaine en moyenne. Je ne lis presque que de la romance. Mais dans tous les sens du terme. A l'eau de rose ou bien dark. Je vois Payton se lever et s'approcher de la sortie. Je ne bouge pas, garde la tête dans mon livre.

- si tu veux manger tu ferais mieux de descendre maintenant.

Et il sort. Et moi qui espérais avoir la belle vie et un peu de calme je suis mal partie ! À l'opposé même je dirais. Je pose mon livre et sors.

Me voilà assise à une table dans le fond, mes écouteurs presque à fond et une tablée entière le regard braqué sur moi. Inutile de préciser que le seul qui ne me regarde est mon très cher coloc. Ses amis eux, ont l'air de me porter un intérêt énorme. Ce qui ne m'enchante pas je dois l'avouer. Me faire des amis ok, avec plaisir même. Mais être là nouvelle attraction d'un groupe d'ados écervelé ne m'intéresse pas. Parce que oui écervelé leurs convient bien. Il me regarde comme s'ils n'avaient jamais rien vu de tel et rigole à pleine gorge comme s'ils étaient seul. Je ne les entends pas bien entendu et heureusement. Parce qu'ils sont l'incarnation de tous ce que je déteste. Payton lui est occupé à peloter une fille qui se trouve sur ses genoux. Bordel mais je suis vraiment en plein délire ! Il n'est peut-être pas tatoué, mais à moins que ce soit sa copine, il saute pas mal de filles. Note à moi même : mettre les points sur les i sur ce sujet. Il m'a dit qu'il avait toujours été seul, j'imagine donc qu'il a énormément de mauvaises habitudes.

Je me décide enfin à remonter. Je m'empresse de poser mon plateau et grimper quatre à quatre les marches qui mènent au deuxième étage. Je croise un nombre incalculable de garçons qui me regardent comme si j'allais me faire prendre par un de leur camarades. Pitié faite qu'ils comprennent vite que ma chambre se trouve ici. Je ferme la porte et reprends ma lecture. Depuis que j'ai appris que je suis atteinte de mucoviscidose, je ne peux plus faire autant de chose qu'avant. J'avoue que c'est en grosse partie pour ça que je lis, pour voyager. Je sais que mon traitement ne me guérira pas, il m'amène juste un peu plus de temps de vie. Combien précisément, allez savoir. Mais je prends ce qu'on me donne.

Vers 2h du mat je pense, j'entends la porte de la chance s'ouvrir puis se refermer. Payton se glisse dans son lit. Je me redresse et allume la lumière.

- et moi qui espérait que tu dormirais déjà.

- je dormais.

- alors tais-toi et rendore toi.

Je vais le tuer. C'est décidé je vais le tuer.

- sur un autre ton tu veux.

J'éteins et me rendore en priant intérieurement pour que demain se passe mieux qu'aujourd'hui.

neuf mois pour vivre / mourirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant