neuf mois pour vivre / mourir

Chapitre 5 :

Je rentre dans notre chambre après avoir fini. Payton n'était pas là pour le dernier cours mais on va dire que je m'en contre balance. Depuis l'autre soir on ne c'est pas reparler. J'ouvre la porte et- la referme aussitôt. Je crois qu'il va me falloir au moins un siècle pour oublier ce que je viens de voir. Est-ce que j'ai vraiment besoin de vous expliquer ce qu'il y avait devant mes yeux ? oui ? Une fille nue qui sautillait sur Payton. Je m'arrête dans les escaliers et m'assois. Il est 17h et je n'ai rien à faire là maintenant. Voyez vous ça ! Payton qui s'assoit à côté de moi. Je ne le regarde pas. Déjà que c'était plutôt tendu entre nous mais alors maintenant, j'imagine à peine.

- tu es contente j'espère ?

- qu'est-ce que tu me reproche ENCORE.

- de m'avoir interrompu sûrement.

- peut-être que si tu me l'avais dit ça ne serait pas arrivé.

- parce qu'en plus il faut que je te prévienne avant de baiser ?

Je me lève énervé et remarque qu'il porte juste un caleçon alors que nous sommes dans le couloir.

- elle est partie.

- oui.

Je me dirige vers la chambre, pose mon sac et ressort. Je n'ai aucune envie de rester avec lui. Je le connais depuis trois semaines et je l'ai déjà vue avec une dizaine de filles. Non pas que cela me regarde mais personnellement là maintenant il me dégoûte. Sauf qu'il faut croire que l'idée que je sorte ne lui plaît pas. Je me retrouve plaqué contre la porte, avec ses mains de chaque côtés de ma tête. Il me domine facilement de son mètre quatre-vingt.

- tu vas où comme ça ?

- pardon ?

- tu m'as bien entendu ? tu es vraiment rentrée juste pour poser ton sac ?

- non je comptais rester mais étonnamment maintenant plus trop.

- tu me fais extrêmement chier tu sais ?

- mais ferme moi ta gueule Payton. et laisse moi partir. ah et fais en sorte que cette situation ne ce reproduise plus.

Il me fixe ébahi mais ne bouge pas, ne me laisse pas partir.

- oh je te parle là. laisse moi.

Il me prend par les hanches et me plaque sur mon lit, en se mettant au dessus de moi. Je déteste ce qu'il est entrain de faire. Il ne compte pas coucher avec moi mais il veut me faire comprendre qu'il me domine. Que je dois presque le craindre. Ce mec est complètement taré. Et toujours en caleçon soit dit en passant.

- explique moi June. explique moi parce que sinon je te jure que je vais devenir dingue.

- t'expliquer quoi ?

- pourquoi tu me déteste à ce point. pourquoi tu ne parles à personne et pourquoi tu fais comme si tu n'en n'avais rien à foutre de vivre.

Mon regard se perd. Il a touché en plein dans le mille comme d'habitude. Et comme d'habitude je ne sais pas quoi répondre.

- parce que tu ne fais rien pour que ce ne soit pas le cas, pour que je ne te déteste pas. dès le premier jour tu as fait en sorte que ce soit comme ça. et je n'ai l'occasion de parler à personne. plus de la moitié des filles me maudissent parce que je suis dans ta chambre.

Il attend que je réponde à sa troisième question mais je ne le ferai pas.

- et s'il te plaît lâche moi.

En temps normal je ne suis pas très à l'aise avec la gente masculine. Je ne le suis toujours pas d'ailleurs mais je dois m'y habituer. Mais j'avoue que cette proximité me stress. Et le fait qu'il me domine encore plus. Donc ouais j'aimerais vraiment qu'il s'enlève maintenant parce que je ne vais plus tenir longtemps, la crise d'angoisse me guette de très près.

- tu n'as pas répondu à toutes mes questions.

- ce que je pense de ma vie ne te regarde pas Payton.

Il me fixe mais ne réplique pas. Et ne bouge pas non plus.

- bon sérieusement à quoi tu joues là ! t'enlever de là c'est trop de demander ?

- je veux que tu me réponde.

- putain mais qu'est-ce que ça peut te foutre ?

- je m'intéresse simplement.

- mais oui d'accord. et sans mentir ça donne quoi ?

- je ne mens pas, je m'intéresse réellement.

- et moi je ne vois pas à quoi ça te sert. on ne se parle presque pas donc tu n'as vraiment aucune raison de faire ça.

- peut-être que j'aimerais enterrer la hache de guerre.

- ou peut-être que tu essaye de faire en sorte que je prenne la place de celle que j'ai fait fuir.

- si tu propose.

- rêve mon grand.

- je préfère les rêves prémonitoires.

Il est complètement malade.

- aller sérieusement casse toi.

Il me jauge et finit par s'enlever. Enfin j'ai presque envie de dire. J'ai cru qu'il ne partirait jamais. J'attrape mon ordinateur et fais ce que j'ai à faire.

Encore une fois, quelqu'un toque à la porte. Payton va ouvrir et revient avec une fille plutôt petite, qui fait plus ou moins ma taille, sur les talons. Elle est blonde avec de belle boucles.

- je ne vous dérange pas longtemps. je m'appelle Amber et je suis capitaine de l'équipe de cheer. je suis chargée de recruter de nouvelles candidates. donc je voulais savoir si tu es intéressée June.

Oula. J'ai fais beaucoup de danse et je n'ai arrêté que depuis deux ans mais je ne suis pas sûr de réussir à gérer.

- je ne pense pa-

- elle est ravie. elle n'avait pas grand chose à faire en plus, ça va l'occuper.

- génial ! rendez-vous demain dans la salle à 5h15.

Elle sort en me faisant un grand sourire. Je tourne la tête vers Payton et je vous jure que j'ai très envie de le tuer.

- donnes moi une bonne raison pour ne pas t'étriper là maintenant.

- tu ne fais rien en dehors des cours. c'est une bonne idée.

Et le fait que j'ai besoin de beaucoup de repos on s'en fou connard ? Non je ne lui dirai évidemment pas ça.

- 5h du mat' Payton bordel. j'ai besoin de dormir moi.

Je me mets sur le ventre et enfonce pas tête dans mon oreiller.

- tu te couchera tôt.

Il se lève et me met une claque sur les fesses. Non mais pour qui il se prend. Je tourne rapidement la tête vers lui et le regarde furieuse. Et ce con se marre.

- ne fais pas cette tête, j'essaie de te faire bouger là. c'est pour ta santé.

- ouais. je t'assure que sport ou pas sport ça ne changera rien.

Lit-il dans les pensées ? Pour mettre à ce point toujours le doigt sur le sujet qu'il faut. Ou qu'il ne faut pas en l'occurrence.

- je t'assure que si. en plus ça nous donnera l'occasion de faire quelque chose ensemble en quelque sorte.

- hein ?

- je suis capitaine de l'équipe de foot. on fait souvent des choses en rapport avec les cheerleader.

- super !

- ce que tu peux être chiante ma parole.

- oui d'accord.

Je prends un livre et l'ouvre. Bien décidé à le faire taire. Et il faut croire que ça marche. Il prend son téléphone et fait je ne sais quoi qui le rend silencieux.