Chapitre 14 :

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Nous descendons rapidement manger le soir. Il s'assoit avec moi laissant ses amis entre eux. Je les vois nous lancer des regards. Surtout à moi. Ils doivent tous ce demander pourquoi Payton s'obstine à ce point à vouloir rester avec moi. Et bien c'est une très bonne question. Mais je suis sûr que si je lui pose, il ce braquerait. Ses pieds viennent enfermer un ses miens. Me faisant écarquiller les yeux.

- depuis quand tu montres que je ne dégoûte pas en public ?

Je fais attention à ce qu'on entende que je dis ça sur le ton de l'humour.

- depuis que j'ai enfin pu vérifier par moi même tes talents dans un lit.

Mes joues s'empourprent, m'obligeant à baisser la tête.

- oh June je t'en prie ! tu n'étais pas timide tout à l'heure. et je crois que ça me plaît.

Un sourire narquois ce dessine au coin de mes lèvres.

- qui te dis que je veux que ça te plaise ?

- que tu le veuilles ou non c'est le cas.

Nous voilà trois semaines plus tard. Êtes-vous étonné si je vous dis que je ne parle plus à Payton ? Non évidemment que non c'était prévisible. Il amène des filles différentes presque chaque jours, ne dort jamais dans la chambre. Arrive à quasiment tous les cours en retard avec le cou rouge. Et a en permanence les yeux défoncés. Oui il faut croire que maintenant il fume. Et pas que la clope si vous voyez ce que je veux dire. En fait j'en suis même sûr. À chaque fois que j'entre dans la chambre juste après qu'il en soit sorti je dois ouvrir les fenêtres pendant je ne sais combien de temps tellement l'odeur et forte. Et vous savez le pire ? Je crois que je commençais à bien l'aimer. Je suis tellement débile. Non en vrai je n'y ai jamais crû, n'ai jamais une once d'espoir. Il est ce qu'il est et je suis ce que je suis. Un coureur de jupons et une simple fille vouée à mourir.

Mais comme je le dis je ne suis pas surprise. Ma vie tourne toujours au vinaigre. Et puis après tout je m'attendais à quoi ? À ce qu'il me fonce dans les bras après ce qu'il c'est passé ? oui aller d'accord June. Je sors de notre chambre et me dirige vers la salle de sport, pour l'entraînement. Heureusement, en ce moment on fait musculation donc je ne suis pas avec Payton.

Comme d'habitude, je fais ma petite vie tranquillement sans rien demander à personne quand un grand dadais s'approche de moi et s'assoit. Je le fixe ne le reconnaissant pas. À moins que je sois soudain prise d'un trou de mémoire.

- alors comme ça on se fait délaisser par son beau capitaine ?

Je le regarde toujours et lève un sourcil. On m'explique ?

- oh ça va hein on a tous vus que vous ne vous parliez plus.

- ôte moi d'un doute, ça ne te regarde pas on est d'accord ?

- je veux juste savoir si la place est libre.

Je me lève et me dirige vers la sortie. Je n'ai pas particulièrement de temps à perdre avec ce genre d'imbécile. Sauf qu'il m'attrape par le bras et me plaque au mur, collant son corps au mien. La panique m'envahit.

- donc comme ça je ne suis pas assez bien pour toi c'est ça ? tu penses que maintenant que tu as goûté à Payton plus personne ne te mérite ?

J'allais répondre mais aucun song ne sort de ma bouche.

- dis donc si on entend pas plus ta voie au lit on doit ce faire chier. petite pute vas.

Une main l'attrape soudain par le cou et l'éloigne violemment de moi. Je cligne les yeux plusieurs fois. Avant de découvrir Payton le ruer de coups. Je me précipite vers eux et lui attrape le point. Il relève la tête et me regarde. Un regard plein de colère et de tristesse en même temps. Sauf que l'autre connard en profite pour lui en mettre une en pleine tête avant que quelqu'un vienne enfin les séparer pour de bon.

Je ne réfléchis pas plus et attrape Payton par le bras, le tirant dans notre chambre. Je le traîne jusqu'à la salle de bain et sors une petite trousse de "secours". Je désinfecte sa pommette qui saigne légèrement et lui mets un pansement. Je sais qu'il me fixe, mais je ne le regarde pas. Je reste concentré sur sa joue et détourne complètement le regard une fois que j'ai finis. Je jette ce que j'ai utilisé et sors de la salle de bain. Sans compter sur le fait qu'il n'a pas l'air de cette avis. Puisqu'il m'attrape par les hanches et me colle à lui. Mon dos contre son torse. Ma respiration accélère immédiatement.

- merci et désolé.

- de rien et arrête de t'excuser en sachant très bien que tu vas recommencer.

Bordel il est à peine 8h du matin et je peux déjà sentir le joint qu'il a dû fumer avant.

- je m'excusais parce que c'est à cause de moi qu'il s'en est pris à toi.

- super. tu me lâches maintenant.

Ça n'avait rien d'une question. Soit il le fait soit je me retourne et lui en fou une. Évidemment il ne me lâche pas. C'eût été trop beau. Je me retourne donc et aplatie fortement ma main sur sa joue. Une autre manière de dire que je le claque. Clairement et fortement. Mais il ne cille pas et ne me lâche pas. Ah ce n'était pas vraiment l'effet escompté. Il me fixe droit dans les yeux, sa joue rougissant petit à petit.

- lâche moi Payton.

Merde. Ma voie se brise. Si bien que que la fin de son prénom est pratiquement inaudible.

- pas avant que tu oses me regarder dans les yeux.

Oui parce que j'évite toujours son regard. Je prends une grande inspiration et redresse la tête, plongeant son regard dans le mien. Mes yeux s'humidifies immédiatement. Tellement que je détourne directement la tête. Mais sa main se saisie de mon menton et me maintient face à lui.

- arrête ça c'est bon. tu as eu ce que tu voulais alors fou moi la paix. et laisse l'autre connard m'insulter, je m'en contre fou.

- pas moi.

- bordel Payton c'est quoi ton putain de problème ?

J'ai haussé le ton. Chose que je ne fais jamais. Je dis bien jamais.

- tu ne peux pas juste me foutre la paix, arrêter de gâcher ma putain de vie !

Il me regarde les yeux presque au bord des orbites. Ses bras lâchent toutes prises et se retrouvent bringuebalant le long de son corps. Je regrette ce que je viens de dire mais il est hors de question que je lui dise. Il se conduit comme un connard de première envers moi depuis un certain temps alors je ne m'excuserai pas.

J'en profite pour sortir et m'allonge sur mon lit. En boule. Dos au reste de la chambre, à son lit. Je l'entends ce mettre dessus et allumer la télé. Je ne bouge pas, laisse mes larmes couler en espérant qu'elles soient silencieuses. Un bras enlace ma taille et je sens qu'un torse se plaque à mon dos. Il pleure aussi. Je sens son corps tressauter contre le mien. Je lutte contre l'envie de me retourner et de le prendre dans mes bras. Mais je ne le fais pas. Parce qu'il va recommencer. Encore et toujours. Donc je reste gentiment allongée. Le laissant me serrer contre lui.

neuf mois pour vivre / mourirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant