Chapitre 35 :

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Malheureusement, lorsque je me réveille Payton est toujours assis sur mon lit, il a le dos en appuie contre le mur juste à côté. Je vois directement sur son visage qu'il n'a pas dormi de la nuit. Ses jambes sont repliées, les miennes passent en dessous. Je me redresse et m'assois en m'appuyant sur la tête de lit.

- qu'est-ce que tu fais encore là ?

Il cligne des yeux plusieurs fois et passe ses mains dessus.

- tu... tu faisais des cauchemars.

Je le regarde sans comprendre.

- je me suis levé deux fois et au bout de la troisième je suis resté.

- et j'ai continué à en faire ?

Il secoue négativement la tête.

- si tu veux dormir dors, je dirai que tu es malade.

Je me lève et descends déjeuner sans l'attendre. Je veux bien le couvrir parce qu'il n'a pas dormi à cause de moi mais pas plus.

Je ne sais même pas pourquoi je descends alors que je sais pertinemment que je ne vais pas manger. Sûrement juste pour l'éviter.

Il entre finalement dans la salle en même temps que je sors. Il m'attrape le poignée.

- tu as mangé ?

J'esquisse un sourire.

- ne fais pas comme si tu en avais quelque chose à faire.

- merde June on ne parle pas de moi ni de nous là-

- effectivement étant donné qu'il n'y a plus de nous.

Il inspire fortement.

- mais de toi et ta santé alors s'il te plaît ne fais pas n'importe quoi.

Je tire sur mon poignée parce qu'il ne l'a toujours pas lâché. J'en profite pour lui tourner rapidement le dos mais lui réponds quand même en étant de dos.

- j'y penserai merci.

°°°

Comme prévu, Payton ne vient pas en cours de la journée. Il m'a envoyé un message pendant que je remontais pour me demander si ça me dérange qu'il soit là. Je lui ai répondu que c'était aussi sa chambre et que j'étais obligée de le voir.

Je pousse la porte et visiblement il m'attendait. Il marche en reculant pour me laisser plus entrer avant de prendre la parole sans savoir trop quoi dire.

- ça été ta journée ?

Je pose mon sac.

- euh oui.

- tu n'étais pas seule ? tu ne t'es pas trop fait d'amis ici.

Ok et ?

- et donc ? on peut s'éviter les banalités Payton s'il te plaît.

- je me dis juste que tu as dû t'ennuyer.

- non je ne me suis pas ennuyée parce que je n'ai pas besoin d'être entouré en permanence. je n'ai pas d'amis parce que je n'en veux pas et qu'avoir été ta copine n'arrange rien. c'est bon on a fini ?

Un larme coule le long de sa joue.

- je... je ne voulais pas que tu le prennes mal. c'est juste vraiment une question que je me suis posé aujourd'hui. tu sais quoi je vais te laisser.

Il n'attend aucune réponse et claque la porte. Je me laisse tomber sur mon lit. Et merde. J'espère juste qu'il ne va pas faire de connerie. Non pas que ce soit encore mon problème mais si on pouvait éviter ça m'arrangerait tout de même.

neuf mois pour vivre / mourirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant