Chapitre 39 :

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Je ne peux m'empêcher de laisser échapper un rire ce qui me veut un regard interrogateur de sa part.

- June je ne suis pas en train de me foutre de toi là. je veux vraiment que ça redevienne comme avant.

- Payton il est à peine sept heures.

Il baisse la tête. Je crois apercevoir une goutte tomber de son visage.

°°°

Nous sommes en cours depuis trois heures et je n'arrive absolument pas à me concentrer. Comme cette nuit, mes pensées partent dans tous les sens.

Et la putain de même conclusion tourne dans ma tête. Ça fait trois heures que j'essaie de m'en débarrasser mais je n'y arrive pas. Puisque je suis vouée à mourir pourquoi est-ce que je ne pourrais pas m'accorder encore un peu de bonheur ? Oui on est d'accord c'est la pire idée du monde. J'en ai bien conscience.

Mais je n'arrive pas à m'en débarrasser. Je sens Payton me donner un coup de coude.

- tu viens ?

Je me lève et le suis jusqu'à notre prochain cours.

À la pose de midi, il m'entraîne dans notre chambre et non au réfectoire. Il me force à m'asseoir sur une chaise en face de lui et me fixe intensément.

- bon June qu'est-ce que tu me fais là encore ?

Je fronce les sourcils. Jusqu'à preuve du contraire, rien.

- tu n'étais là que physiquement en cours. ta tête était je ne sais où. alors dis moi où est le problème, que tu puisses au moins travailler cette après-midi.

Je hausse les épaules.

- je réfléchissais c'est tout.

Il me regarde, apparemment perplexe.

- et si tu arrêtes de me mentir et que tu me dis la vérité ça donne quoi ?

Encore une fois je me retrouve dans une impasse. Je ne peux pas lui dire ce que j'ai en tête. Il faudrait aussi que je lui explique ce qui ronge mon corps. Et non ce n'est toujours pas au programme.

- je pensais à toi.

Une étincelle passe dans son regard. Étincelle qu'il s'empresse de cacher. Malheureusement pour lui je l'ai vu.

- en bien j'espère.

- je pense oui.

J'ai droit à un sourire franc de sa part.

- qu'est-ce que ça veut dire ?

- qu'il est hors de question que tu te précipite. je dis juste qu'il se pourrait que je te laisse une dernière chance.

Voilà c'est dit. Même si mon cerveau me hurle de me taire et m'implore de faire marche arrière. J'essaie de le faire taire. Je sais très bien que c'est la pire idée de ma vie. Mais j'ai besoin de lui à mes côtés pour ces derniers moments.

- je peux te prendre dans mes bras ?

Sa voix est pleine d'espoir. Je hoche la tête et il se lève précipitamment en m'entrainant avec lui. Payton enroule rapidement ses bras autour de mes hanches et plonge sa tête dans mon cou.

Je me maudits de faire ça. De me servir de lui pour la fin. De lui pardonner après ce qu'il a fait. Et surtout pour ce putain de sentiment de sécurité qui me prend aux tripes quand je suis dans ses bras.

Je passe aussi mes bras derrière son cou et sert légèrement la naissance de mes cheveux sur le haut de sa nuque. Il m'attire sur ses genoux. Je ne me lasserai définitivement jamais de son odeur qui emplie mes narines.

neuf mois pour vivre / mourirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant