Chapitre 29 :

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Nous venons d'arriver dans notre chambre, encore complètement hébété. Nous allons l'un et l'autre rapidement à la douche avant de regarder Netflix, ce que nous ne faisons presque jamais par manque de temps.

Payton m'attire dans ses bras.

- je n'en reviens toujours pas.

- et moi donc.

Il me lève la tête et pose ses lèvres contre les miennes. Elles deviennent rapidement plus hargneuses, plus affamées. Il finit par me faire rouler pour se retrouver au dessus de moi. Ses mains passent sous mon pull et remontent lentement. Je pose rapidement mes mains sur les siennes pour l'arrêter avant qu'il n'aille trop loin. Il arrête aussitôt de m'embrasser et se redresse. Ses sourcils sont froncés et une ligne est dessinée sur son front.

- qu'est-ce qui ne va pas ?

Il a raison. Où est le problème ? Mise à part le fait que je ne supporte plus mon corps à cause du poids que je perds à vue d'œil.

- je... je ne peux pas.

Son regard passe de l'incompréhension à l'inquiétude. Il bascule pour que nous soyons assis un en face de l'autre et ses mains se posent sur mes joues.

- qu'est-ce que tu ne peux pas June ?

- te donner ce que tu veux. je ne peux pas.

Il me prend dans ses bras, ne comprenant toujours pas ce que je lui raconte.

- je ne comprends pas June. ça ne te posais pas problème jusqu'ici.

Je me redresse et le regarde.

- tu ne vois pas qu'il y a un problème ? que plus ça passe moins je suis moi. mise à part mes os on ne voit plus rien. c'est... juste dégueulasse.

- non je t'interdis de dire ça.

Il emprisonne mon menton.

- tu m'entends ? je te l'interdit ! tu es comme tu es et c'est tout. alors si j'ai remarqué que tu maigrissais vite mais qu'est-ce qu'on en a à foutre. le seul problème c'est que c'est mauvais pour toi mais moi je m'en contre balance !

Je le regarde. C'est strictement impossible qu'il pense réellement ça. Surtout quand on regarde les filles avec qui il était. Je suis vraiment l'opposé. Et c'est comme s'il avait lu dans mes pensées.

- et je t'interdis aussi de te comparer avec Jude ou je ne sais qui. ne va sûrement pas penser qu'elles sont mon idéal féminin.

- c'est celui des trois quarts des garçons sur cette terre.

- peut-être et c'était sûrement le cas en début d'année mais je peux t'assurer qu'à l'heure d'aujourd'hui du moment que c'est toi tout me va.

Je le fixe et bordel ce que j'adorerais croire à ce qu'il me dit mais je n'y arrive pas. J'enlève doucement ses mains qui sont toujours sur mes joues. Il fronce les sourcils.

- June ne fais pas ça.

Sa voie est un simple murmure.

- est-ce que je peux dormir seule cette nuit s'il te plaît.

Il ferme les yeux mais quand il les rouvre ils sont plus brillant que jamais.

- bien sûr.

Le ton que sa voie a prise m'arrache un sanglot. Il se lève et pose ses lèvres dans mes cheveux avant d'aller se coucher dans son lit. Je m'allonge dos à lui, laissant couler librement mes larmes le long de mes joues.

Je finis par m'endormir, les yeux bouffis et les joues trempées.

°°°

neuf mois pour vivre / mourirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant