Chapitre 20 :

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- non. je sais juste que ça ne dépassera pas le moi d'août. si tout va bien.

- pourquoi ? t'es un truc du genre déjà promise à quelqu'un d'autre à tes 18ans ?

- non. je te parle de milieu août. et je suis de fin août. donc rien à voir.

- écoute June je ne comprends rien là. donc soit tu m'explique tout, soit tu ne me dis rien.

- alors je ne te dirais rien.

- donc je suis censé me lancer dans une histoire en sachant seulement que ça ne durera pas un an ?

Je hoche faiblement la tête. Essayant de retenir mes larmes.

- je te dis ça pour que tu te protège Payton. ne t'attache pas à moi. pars. maintenant.

Cette fois, c'est ses yeux qui se mettent à briller pendant que mes larmes dévalent le long de mes joues.

- June...

Merde. Sa voie est rauque. Emplie de larmes.

- June je t'en prie pas maintenant. ne me repousse alors que tu m'as fait évoluer à ce point. j'ai essayé de m'éloigner de toi ok ? en m'écartant dès que ça déraillait un peu entre nous, en baisant plus que je ne l'ai jamais fait. mais ça ne change rien. ça n'a pas marché. alors je n'essaierai plus. ne me le demande pas. et si ça doit durer seulement quelques mois alors d'accord. si tu ne veux pas me dire pourquoi d'accord. du moment que tu me dis plus ou moins tout le reste. on va dire que je ferme les yeux sur ce sujet. on verra ce qu'il ce passe mais je veux être avec toi. aussi minime que soit le temps qui nous est accordé.

Alors je pleurais déjà avant mais là ! Je n'arrive même pas à lui répondre. Seulement à lui sourire. Il y répond et pose délicatement ses lèvres sur les miennes. Bordel ce qu'il peut me faire. Une sensation étrange née au sein de mon ventre. Et c'est comme s'il l'avait senti. Payton dépose sa paume de main pile à cette endroit tout en continuant à faire danser ses lèvres avec les miennes. Mes mains s'emmêlent dans ses cheveux, le maintenant contre moi.

- June dis moi juste ce que tu ressens.

Je sais ce qu'il attend. Je sais que je le ressens. Mais je ne l'ai jamais dit. Puisque je ne l'ai jamais ressenti. Mes yeux se perdent au fond des siens. Et ces simples deux mots et sept lettres m'échappent sans que je m'en rende compte.

- je t'aime.

Ses lèvres rencontrent les miennes un bref instant avant qu'il ne se redresse pour me regarder à nouveau.

- pour la première je peux dire que moi aussi. je t'aime.

Un soupire de soulagement m'échappe ce qui déclenche son hilarité.

- tu en doutais vraiment après ce que je t'ai dis.

Étonnamment je hoche la tête positivement. Parce que ouais malgré sa tirade magnifique j'en doutais. Et j'ai presque honte. Parce que j'en doutais uniquement parce que Payton a la réputation qu'il a.

- c'est la première fois que tu le dis ?

On aurait pu croire que c'est lui qui me pose cette question. Mais non. Cette question lui est destinée.

- oui. on me l'a déjà dit mais je n'ai jamais pu répondre.

- alors pourquoi maintenant ?

Il me fait rouler de manière à ce que je sois sur lui et me sert contre son torse.

- parce que c'est comme ça et que ta petite tête me rend dingue.

Et je m'endors simplement, dans ses bras et avec le sourire aux lèvres. Je m'endors dans ses bras depuis un certains temps mais là, c'est différent.

Rebelote le lendemain. Nous nous levons et allons déjeuner. Son téléphone s'allume, laissant apparaître un message. Il regarde avant de tourner l'écran dans ma direction. "ça fait longtemps que l'on ne c'est pas vue tu ne trouves pas ? je suis seule.". Je fronce les sourcils et sers ma cuillère plus fort.

- pourquoi tu me montres ça ?

Il supprime le numéro. Ainsi que, si j'ai bien compté, onze autres. Et bah dis ! Sans que je puisse le contrôler, mes yeux s'écarquillent et un rire sort de mes lèvres. Payton me regarde, visiblement peu ravie que je me foute de sa gueule.

- tu te rends compte de ce que je viens de faire ?

Nouveau rire. Désolée mais c'est plus fort que moi.

- supprimer la moitié de ton répertoire ?

Il me présente son majeur avant de rigoler à son tour.

- ça va tu vas survivre sans tous ses petits plaisirs ?

- du moment que tu es là pour toutes les remplacer oui.

Il a volontairement insisté sur le toutes. Et cette fois c'est à moi je sortir mon majeur.

- rêve mon ami. je ne ferai pas un millième de ce qu'elles faisaient.

- tu changeras rapidement d'avis ne t'inquiète pas.

Je lève les yeux au ciel. Qu'il est fatiguant ma parole.

- je suppose que tu ne veux pas venir me faire un câlin ?

Je fixe mon regard dans le sien. Pas vraiment sûr de savoir ce qu'il veut.

- j'ai passé plus de temps dans tes bras que n'importe où ailleurs en l'espace de quelques mois tu es au courant ?

Son regard s'affaiblit, s'attriste. Fait chier. Je me lève et contourne la table pour arriver de son côté. Je passe mes bras autour de son cou. Il m'attire à lui et me pose sur ses genoux. Il le fait exprès et je jure de le tuer dès que j'en ai la possibilité. Le plus important c'est qu'il n'y est pas de témoins ni de traces quelconque. Sa tête se nicher dans mon cou et ses bras s'enroulent autour de mes hanches. Je pose aussi ma tête contre son épaule.

Étonnamment, je le sens trembler. Ce qui n'arrivait plus trop ces derniers jours. Je chuchote, tout en gardant ma tête en place.

- ça va Pay ?

- mmh.

Je passe mes mains dans ses cheveux et exerce de petits ronds.

- tu veux qu'on remonte ?

- je veux juste que ça s'arrête.

Je me fige. Bordel qu'est-ce qu'il lui arrive ?

Je me redresse d'un coup et emprisonne sa tête entre mes mains avant qu'il est le temps de la tourner. Mes yeux parcourent rapidement le réfectoire. Presque la totalité des regards sont tournés vers nous.

- de quoi tu parles ?

- de ces tremblements de merde pour commencer. de tous ces putain de regards qui me regarde comme si j'allais allé me jeter à leurs pieds et te regarde comme si tu étais là dernière des connes. et j'ai encore pas mal de requêtes mais on va déjà commencer par là.

- embrasse moi.

Il fronce les sourcils.

- tu as écouté ce que je viens de te dire ?

- oui justement. tu prenais des filles dans tes bras et sur tes genoux mais jusqu'à preuve du contraire tu n'en as jamais embrassé en plein milieu de tout le monde. tu veux que les filles arrêtent de te vouloir et qu'elle arrêtent de me prendre pour une conne ? embrasse moi.

Et ses lèvres rencontrent les miennes à peine une seconde après la fin de ma phrase. J'ai l'impression d'être seule avec lui, comme hier soir. La seule différence c'est qu'il garde gentiment sa langue dans sa bouche. Heureusement j'ai envie de vous dire. On est quand même en plein milieu de nul part j'ai presque envie de dire.

Je sens qu'il peine à se détacher de moi. Et je n'ai aucune envie qu'il le fasse fonc j'admets que je ne l'aide pas. Sa bouche contre la mienne me donne la putain de force qu'il me manque ces derniers temps. Et je crève d'envie qu'il ne s'arrête jamais. Qu'il ne se décolle jamais de moi. Il murmure quelque chose contre mes lèvres que j'ai d'abord du mal à comprendre. Mais une fois fait, je ne peux m'empêcher de sourire.

neuf mois pour vivre / mourirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant