Le voile des tentations |Terminé|

Chapitre 8

Quelques jours plus tôt...

HAYDEN

Le tableau qui se dresse devant moi à l'instant me met mal-à-l'aise. Je me sens mal, je me sens con, stupide. Mais d'un autre côté, je ne peux pas mentir à Alice plus longtemps. J'ai l'impression de me retrouver comme il y a un mois, sauf que cette fois-ci, ce ne sont pas des larmes de joie dans les yeux d'Alice mais de la tristesse.

Et tout ça, c'est à cause de moi.

— Alors, ça y est... Elle a encore gagné, c'est ça ?

— Ali, ce n'est pas ce que tu crois ?

Furieuse, Alice se retourne vers moi, les yeux pleins de rage. Je me décale d'elle un instant. Elle a l'air tellement en pétard qu'elle pourrait probablement me gifler.

— De toute façon, cette relation n'allait pas, soyons honnêtes. Tu as couché avec Loup ! Tu n'es pas irréprochable non plus, Alice. Et puis, je ne sais même pas si on peut appeler cela une relation, on couchait ensemble, et c'est tout.

Alice détourne le regard en se mordant les lèvres. Merde, je l'ai vexé. D'un autre côté, c'est la vérité. Elle est allée voir ailleurs alors que pourtant c'est elle qui voulait cette relation. Je ne comprends plus rien.

— Ecoute, Hayden, j'ai couché avec Loup uniquement par ta faute !

— Comment ça, de ma faute ? demandé-je.

Je ne comprends vraiment plus rien à ce que raconte Alice. Je ne l'aurai jamais poussé dans les bras d'un autre alors que j'espérai beaucoup plus d'une relation physique avec elle. Je commençai à m'attacher, puis elle est allée coucher avec un autre type. Alors même si je suis conscient qu'on n'a jamais clairement parlé ou mit une étiquette sur cette relation, je pensais que cela allait de soi. Je ne suis jamais allé voir ailleurs durant tout ce temps, je croyais qu'on valait mieux que ça.

Mais c'est vrai que lorsque j'ai revu Ophélie... Je pense que l'on a tous les deux compris que tout ce qui se passait entre nous était dû à l'échec. Je ne peux pas nier l'attraction que j'ai ressentit en revoyant Ophélie, ce jour-là, au lycée. Ce désir, cette envie de l'attraper par la taille et lui dire tout ce que j'ai pu ressentir cette nuit-là, dans les draps avec elle, était si fort, tellement fort, que je ne sais même pas comment j'ai réussi à résister. J'imagine que ma haine était plus puissante que mes sentiments d'amour. Et le fait qu'il y avait Alice, aussi. Je ne pouvais pas lui faire ça, bien qu'elle ne se soit pas gênée pour le faire de son côté.

— Tu sais très bien ce que je veux dire, Hayden ! A la seconde où tu as revue Ophélie, tu t'es précipité chez moi, sous le choc, et j'ai tout de suite compris. J'ai tout de suite vu que cet amour que tu partages pour elle sera toujours plus fort que ce que tu as pu ressentir pour moi, même si tu ne te l'avoueras sans doute jamais à voix haute. Je ne suis pas stupide, je sais reconnaitre quand le garçon qui me plait est incapable de penser à autre chose qu'à cette fille avec qui il a passé une nuit. Mais c'était il y a un an, Hayden. Un an ! Je ne comprends rien, je pensais que tout l'avait oublié, mais visiblement je me suis fourrée le doigt dans l'œil. Peut-être ai-je été trop bête pour espérer que je serai plus importante qu'elle.

— Stop, arrête ! Je t'en supplie, ce n'est pas aussi simple ! Si je suis venu ici, ce n'est pas tant pour te reprocher d'avoir couché avec Loup, mais pour m'excuser. Parce que tu as raison sur toute la ligne, Alice. Je ne peux pas nier ce que j'ai ressenti lorsque j'ai aperçu Ophélie, et je sais que tu le comprends.