Le voile des tentations |Terminé|

Chapitre 17

<< Sortez les mouchoirs ! Ce chapitre est, je trouve, assez difficile. Bonne lecture ! >>

OPHELIE

Je suis terrorisée. Les médecins n'ont pas cessé de faire des allées et venues dans ma chambre depuis que j'y suis arrivée, et personne ne me dit rien. Mes maux de tête ne se tarissent pas, au contraire. Je ne sais plus quoi faire. Ils vont, ils restent, partent parfois, mais reviennent toujours. Et j'ai sans cesse envie de vomir, parfois même je n'y vois plus clair et le monde autour de moi devient flou. Ça m'inquiète encore plus. Je suis lasse de cette douleur et morte de peur et d'angoisse. Ce silence autour de moi me rend dingue.

Je tourne la tête vers mon frère. Ma main est serrée dans celle d'Hélias, la broyant tellement que je me demande comment fait mon frère pour ne pas m'en vouloir. Mais pas une seule fois il ne se plaint. J'ai l'impression de ne pas avoir besoin de parler pour qu'il comprenne que j'ai besoin de lui, que seule je n'y arriverai pas. Et cette fois, il est là. Mais plus important encore, c'est que je sais qu'il restera avec moi tant que j'en aurais besoin.

Deux jours sont passés, et je n'ai toujours pas vu Hayden. Il me manque, terriblement, surtout si on prend en compte la façon dont nous nous sommes quittés la dernière fois. Mon téléphone n'a pas bougé depuis que je l'ai éteint la dernière fois, et je ne compte pas y toucher. Je sais qu'autrement je vais craquer, et je préfère ne rien dire tant que je ne sais pas ce que j'ai. Ce n'est pas parce que les médecins grimacent d'inquiétude à chaque fois qu'ils me voient que je dois m'inquiéter. N'est-ce pas... ?

La porte s'ouvre soudain, laissant apparaitre Ilian, plus bizarre que jamais. Ses traits ont l'air fatigués, on dirait presque qu'il n'a pas dormi de la nuit. En le voyant qui arrive vers moi, l'air grave, je me redresse.

— Bonjour, Ophélie.

Je lui adresse un signe pour le saluer, je n'ai pas le cœur à répondre. Il ne fait aucun commentaire et s'installe à ma gauche. De l'autre côté, Hélias n'a toujours pas prononcé un mot depuis qu'Ilian est arrivé.

— Bon... commence-t-il. Ton état nous inquiète, c'est étrange que tes migraines ne se calment pas, et qu'elles soient aussi fortes.

Ça, ce n'est pas nouveau ! pensé-je, nauséeuse.

Ilian regarde alors Hélias dans les yeux. J'en reste muette. Cet échange dure quelques secondes avant qu'il ne me regarde à nouveau.

— Nous avons décidé de te faire passer une IRM, Ophélie, qui débouchera certainement sur un scanner. Mais avant ça, j'ai besoin de te poser quelques questions. C'est important. Tu es d'accord ?

— Oui, allez-y.

Ilian hoche la tête et attrape un calepin. Il fronce les sourcils en lisant ce qu'il est inscrit sur la feuille avant de lever ses yeux vers moi. Il déglutit, puis prend une longue inspiration qui ne me rassure pas le moins du monde.

— As-tu remarqué des changements chez toi ? Par exemple, des nausées, la vision qui se trouble, de l'étourdissement, du mal à parler ou encore à entendre ?

Sa question me rend mal. Beaucoup de ce qu'il décrit correspond à mon état en ce moment. Savoir qu'il me pose des questions auxquelles trois quarts répondent par oui me fait très peur, encore plus qu'avant, parce que rien de tout cela n'est normal.

Il me faut un temps pour répondre. Je hoche simplement la tête et Ilian n'a pas l'air content de savoir ça.

— Bien, j'ai une dernière question à te poser. Après ça, nous allons devoir passer à un examen. Je vais juste devoir observer ton ouïe, ta vue, tes reflexes... Rien de compliqué, ne t'en fais pas.