Février, un an plus tard...
HAYDEN
Je regarde Alice du coin de l'œil. Les larmes aux yeux, celle-ci semble ne plus savoir où se mettre. Pour tenter de la rassurer, je place une main sur son épaule. Elle tente un sourire, mais je vois bien qu'il n'ait pas sincère. Et ça me rend mal, de savoir que je suis à l'origine de ces larmes qui commencent à naitre dans ses yeux. Je me sens stupide, je ne sais pas comment réagir. Après tout, je suis encore sous le choc de la nouvelle.
Alice est terrifiée. Et à l'idée de la laisser comme ça, mon cœur se serre. La vérité est que, moi aussi, je suis terrifié. Je ne sais pas quoi faire. Cette situation est à la fois merveilleuse et terrible.
— Pardon, Hayden. Je sais que ce n'est pas simple... Je... Je n'aurai jamais dû te dire ça ! Fais comme si tout ceci n'était jamais arrivé, d'accord ?
Affolé, je la vois qui se lève de son propre lit, les mains sur le visage. Elle tourne la tête vers moi, puis la secoue et part en courant. Apeuré, il me faut quelques secondes avant de me décider de la rattraper. Ni une ni deux, me voilà qui ouvre en grand la porte en cherchant par où Alice a bien pu passer.
Un gros bruit se fait entendre à gauche, comme une porte qui vient de claquer. Je ne perds pas une seconde, reconnaissant tout de suite la manie d'Alice de claquer les portes quand elle est triste ou en colère, et accourt dans cette direction. Une marée de sanglots derrière la porte de la salle de bain m'indique qu'elle se trouve derrière.
Pas sûr de savoir comment réagir, je tape à la porte. Elle ne répond pas.
— Alice ? Ouvre-moi, s'il-te-plait, demandé-je.
Un nouveau sanglot se fait entendre. Mon cœur se brise petit à petit. Je tiens à Alice. Elle et moi avons noué un profond lien lorsque sa meilleure amie est partie, sans un mot. Son départ précipité a creusé un trou en nous. Alice a perdue sa meilleure amie, et moi... Moi j'ai perdue la seule personne pour laquelle j'avais éprouvé un lien si fort.
Mais au fil du temps, son départ, que je ressentais comme triste, a finit par devenir une colère en moi. Une haine si profonde que tout ce que j'ai pu ressentir pour elle s'est transformée en une terrible animosité. Et je pense que pour Alice aussi, tous ces souvenirs sont devenus de la haine. Quelque part, Ophélie a brisé deux cœurs en partant sans rien dire...
— Tu devrais partir, Hayden, reprend la voix brisée d'Alice.
— Non. Ouvre-moi, s'il-te-plait !
Un silence monstre règne dans la maison. A chaque fois que je viens chez Alice, c'est la même chose : elle est toujours seule à la maison. Petit à petit, nous sommes devenus l'un pour l'autre l'unique compagnie.
Je me laisse glisser contre le bois de la porte, toujours en entendant les sanglots d'Alice. Je me sens mal, mais je me sens bien aussi. Pour la première fois depuis un an, j'ai enfin cette sensation de retrouver un semblant de bonheur, un peu d'espoir, de nouveaux sentiments que j'ai encore du mal à comprendre.
Je mentirais si je disais ne rien avoir ressentit lorsque Alice m'a avoué ses sentiments, tout à l'heure. A vrai dire, je commençais à m'en douter. Toutes ses petites attentions, ses sourires, ses regards... Quelque chose s'est allumé en moi, mais je n'arrive pas à dire quoi. Je sais juste que c'est un sentiment de bonheur, et qu'Alice ne devrait pas se retrouver à pleurer seule dans sa salle de bain.
— Alice...
— C'est bon, j'ouvre, finit-elle par m'accorder.
Je me relève en même temps que la porte s'ouvre. Je me retrouve alors nez à nez avec Alice. Mal-à-l'aise, celle-ci tente alors de reculer, mais je l'attrape par la taille. Surprise, sa poitrine se retrouve collée à la mienne. Dans son regard, je peux lire quelque chose qui me plait, du désir. Alice est dans l'attente d'une réponse, et je ne peux que comprendre cette envie de savoir.
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Le voile des tentations |Terminé|
RomantizmOphélie et Hayden, dix-sept ans, se rencontrent lors d'une soirée chez des amis communs. Aussitôt, la passion les dévore et ils passent alors une nuit inoubliable ensemble. Le lendemain, ils se promettent de se revoir. Mais cette promesse ne fut pas...