Le voile des tentations |Terminé|

Chapitre 10

OPHELIE

Hayden continue de m'embrasser. Nos mains explorent de plus en plus nos corps, comme s'ils se retrouvaient, et j'avoue ne pas trop savoir quoi en penser. Les mains d'Hayden qui caressent mon dos, c'est quelque chose que j'aime, et pour rien au monde je ne voudrais que cela cesse.

Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Mais après tout, merde ! Quand je suis avec Hayden, je n'arrive plus à penser. C'est comme si mes neurones se déconnectaient, et quand bien même ça peut être une mauvaise idée, en ce moment c'est la seule chose dont j'ai besoin. Dont j'ai envie.

Hayden a ses mains posées sur le bas de ma robe. Ses yeux ne quittent pas les miens une seule seconde alors qu'il la soulève, laissant apparaitre la peau de mon ventre et mes longues jambes, enroulées autour de ses hanches. Il m'adresse un sourire lorsque je lève les bras pour la laisser disparaitre de moi. Hayden pose alors son regard sur mon corps. Son œil pétille à cette vue, et je me sens soudainement rougir. Son tee-shirt disparait à son tour, et le voici qui m'embrasse à nouveau, de plus en plus passionnément.

Mes ongles se plantent dans son dos alors qu'il parcourt mon corps de ses baisers. Bordel, Ophélie, à quoi tu joues ?! La petite voix dans ma tête ne cesse de répéter que c'est une mauvaise idée, et j'embrasse encore plus Hayden dans l'espoir de la faire taire.

Alors qu'Hayden m'allonge sur le lit, son corps surplombant le mien, la porte s'ouvre et un hurlement retentit. Je hurle à mon tour, puis me rues sous les couvertures, plus gênée que jamais. Je couvre ma poitrine de mes mains et parcours des yeux la pièce pour y chercher ma robe. Hayden, lui, s'est déjà levé et est en train d'enfiler son tee-shirt. Il me lance ma robe quelque secondes plus tard. Je n'ose pas croiser son regard.

— Je peux savoir ce que vous faites, tous les deux ? Ce n'est pas possible ! s'indigne la voix d'Alice.

— Alice, attends, ce n'est pas ce que tu crois...

— Ce n'est pas ce que je crois ?! Bordel, Ophélie, arrête de me mentir ! Je vous retrouve, Hayden et toi à moitié à poil en train de vous embrasser, et tu oses me sortir que ce n'est pas ce que je pense ! Ne te moque pas de moi !

J'en profite qu'Alice se tourne vers Hayden pour me rhabiller. Je suis tellement gênée que je ne sais plus où me mettre. Si Alice n'était pas intervenue, où cela serait-il allé ? En attendant, mon ancienne meilleure amie ne cesse de hurler, et Hayden tente du mieux qu'il peut de la calmer.

Je me sens sale, débile de m'être laissée ainsi aller. Je ne peux pas faire ça ! Certes, c'est Hayden qui m'a embrassé en premier, mais je n'ai rien fait pour l'en empêcher. Je le voulais, terriblement, mais je suis stupide d'avoir pu penser une seule seconde que c'était la chose à faire.

— Alice, s-il-te-plait, calme-toi.

Hayden parle doucement, mais Alice secoue vivement la tête. Je crois apercevoir des larmes dans ses yeux, mais je n'en suis pas sûre. Et même, pourquoi Alice se met dans un état pareil ? Certes, je comprends qu'elle soit énervée de voir qu'Hayden semble m'avoir pardonné en l'espace d'une seule journée, mais je ne comprends pas du tout l'expression que je pense lire sur son visage.

Elle se tourne vers moi, me fusille du regard, puis pointe un doigt accusateur sur le torse d'Hayden.

— Que je me calme ? Comment veux-tu que je fasse ça, Hayden ! Je te signale que tu m'as largué, il y a seulement deux petites semaines, et je te retrouve maintenant dans le lit d'une fille que tu connais à peine ! Une fille qui s'est barrée sans la moindre explication ! Putain, c'est trop facile !

Autour de moi, tout semble prendre un sens en même temps que mon cœur se brise en mille morceaux. C'est vrai, à quel moment ai-je pu penser qu'Hayden n'aurait pas eu de petite amie quand je suis partie ? A quel moment ai-je imaginer qu'il m'attendrait ? Je suis tellement stupide !