Chapitre 9

217 13 10
                                    

Présent.

HAYDEN

Je ne sais pas quoi penser, ou quoi faire. Les bras d'Ophélie sont contre moi, et me serrent si fort, tellement fort. Je ne sais que faire. Et elle-même ne semble pas savoir, elle n'ose plus bouger. Elle est si proche de moi que je sens son cœur qui bat à toute vitesse. Devrais-je la repousser ? la laisser faire ? Aucun des deux ? Bordel, je n'en sais rien ! Et je ne sais même pas si je veux savoir, pour être honnête. Une de mes mains est venue s'enrouler autour de sa hanche, mon cœur fait des bonds, je me sens tout drôle.

C'est à la fois foudroyant comme un éclair et doux comme une brise d'été. L'espace d'une seconde, juste une, je retrouve cette connexion que nous avions eu, ce soir-là. Je nous revois, nos corps enlacés, ses ongles enfoncés dans mon dos, respirant rapidement. Je repense à son regard dans le mien, à son sourire quand nos corps ne font plus qu'un. Je nous revois dans une parfaite symbiose, une harmonie que j'aurai voulu éternelle. A ces souvenirs, les larmes me montent.

Mais cela appartient au passé, et visiblement Alice est la première à s'en rendre compte. Alice sait toujours quoi faire. C'est pour cette raison que sa voix vient briser ce moment entre nous :

— Ophélie, je peux savoir à quoi tu joues ?!

Comme un retour à la réalité, Ophélie sursaute. Elle s'éloigne de moi, juste un peu. Son souffle vient tomber sur mon cou, et vu l'allure de sa respiration, je devine qu'elle est stressée.

Alice lève les yeux au ciel. Je ne comprends rien lorsqu'elle pose une main sur mon épaule et m'éloigne d'elle. Face à moi, Ophélie a les larmes aux yeux. Je vois bien qu'elle n'ose plus me regarder, certainement gênée par toute cette histoire. Et Alice derrière moi n'est pas non plus là pour l'aider à aller mieux. Nous sommes tous les trois horriblement embarrassés, et je commence à me demander si j'ai bien fait d'accepter l'invitation d'Elara.

Pour ne pas mentir, je n'ai pas cru Alice m'a stoppé chez elle, l'autre jour, pour me faire part de la nouvelle. Je me suis demandé comment elle connaissait Elara, et elle m'a simplement dit qu'Elara avait entendu parler de nous par Hélias, puis elle lui avait laissé une lettre sous la porte. Et là, je me suis demandé ce qu'il avait bien pu passer dans la tête d'Elara pour penser une seule seconde que revoir Ophélie, après cette discussion au lycée, n'allait pas encore une fois remuer le couteau dans la plaie.

La plaie saigne continuellement, ne cicatrisant jamais.

— Désolée. Je suis désolée.

La voix d'Ophélie me sort de mes pensées.

Elle passe ses mains sur sa robe blanche pour y enlever des peluches invisibles. Je remarque clairement qu'elle n'ose pas faire le moindre geste ou prononcer la moindre parole, se sentant horriblement mal. Je suis aussi surpris qu'elle peut l'être par son geste, mais je ne veux pas le lui montrer pour qu'elle soit encore plus mal qu'à présent.

Je n'arrive pas à croire, qu'il y a quelques heures encore à peine, j'ai explosé mon poing contre ce mur à cause de toute la haine que j'ai pu ressentir pour elle. Maintenant que je suis calmé, la haine s'est un peu dissipée pour laisser place à une surprise totale. Comment ? Quand ? Pourquoi ? Je ne sais rien de son retour, si ce n'est qu'elle avait une bonne raison de partir, ou pas le choix, selon son soi-disant meilleur ami.

— Ça, tu peux l'être ! Je peux bien savoir ce qu'il t'a pris ?

Je me retourne vers Alice, arquant un sourcil. Cette fille est vicieuse.

— Certes, Ophélie n'a pas su quoi faire, mais ce n'est pas une raison suffisante pour se montrer méchante envers elle, je crois.

Je dégage la main trop insistante d'Alice de mon épaule.

Le voile des tentations |Terminé|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant