Le voile des tentations |Terminé|

Chapitre 15

OPHELIE

Du blanc. C'est la première chose que je vois en me réveillant. Je me demande où je suis, puis la soirée d'hier me revient en tête. Des brides de moi me préparant, d'Hayden qui s'avance pour venir me chercher avec ses magnifiques yeux verts stressés, de ma longue robe violette, d'Hayden qui me sourit, moi qui ai mal à la tête, Hayden si beau sous cette lumière, mes jambes qui tremblent, les sentiments que je voulais lui dévoiler, puis la façon dont je me suis effondrée. Après ça, trou noir et je me réveille ici, dans ce qui semble être un hôpital.

Je me frotte les paupières et observe la pièce autour de moi. J'ai toujours terriblement mal à la tête, pourtant je n'ai pas le souvenir d'avoir bu hier soir. Je remarque que mes talons que je portais hier soir sont posés sur un meuble en face du lit. Je me frotte les paupières en grimaçant, me demandant bien la raison pour laquelle je me suis évanouie. J'ai soif.

J'ai terriblement mal aux côtes ainsi qu'au genou. J'ai mal à chaque fois que j'essaie de bouger, du coup j'évite mais je ne trouve plus une position confortable. Mes bras sont maculés de bleu un peu partout, qui tire du rouge jusqu'au vert, en passant par le bleu et le jaune – une vraie palette d'artiste ! Je grimace en voyant cela, rongée par la panique. Et si je m'étais cassé quelque chose ? Je panique à cette idée et commence à analyser mon corps, difficilement car bouger relève d'un effort monstre.

Alors que je remarque la présence d'un gros bleu sur mon genou droit, la porte s'ouvre. Je lève la tête vers un beau jeune homme aux yeux gris, comme ceux d'Alice. Il me sourit et s'approche de moi.

— Bonjour Ophélie, je m'appelle Ilian, je vais m'occuper de toi. Je vois que tu es réveillée, c'est bien, c'est une bonne nouvelle.

Je me demande depuis quand se réveiller est bien, mais je ne relève pas. J'adresse un sourire forcé à Ilian qui me regarde toujours avec un air beaucoup trop faux-gentil ; c'en est presque lourd.

Il se penche vers moi. J'ai un mouvement de recul.

— Du calme, Ophélie, je ne vais rien te faire. Tu t'es fait un bleu en tombant hier, je voudrais vérifier son état. Tu es d'accord ?

Ilian parle doucement, comme si j'étais un enfant blessé. Je hoche la tête malgré moi. Ma bouche est pâteuse, je n'arrive pas à parler. Et j'angoisse terriblement. Où est Hayden ?

L'infirmier soulève la couverture de sur mes jambes. Je remarque que je ne porte plus ma belle robe d'hier mais une blouse blanche et affreuse qui ne tient pas chaud du tout. L'air froid fait tressaillir mes longues jambes découvertes. Ilian s'occupe de ma jambe mais je ne le regarde pas. Ce n'est que quand il pose sa main sur mon genou que je tourne la tête vers lui en ramenant mon genou près de moi, ça fait mal merde !

— Hayden...

Ma voix n'est qu'un murmure. Ilian fronce les sourcils, surpris. Mon mal de crâne me pèse et cet infirmier qui me regarde comme si j'étais assistée me donne encore plus la migraine. Rien ne va plus... !

— Tu as dit quoi ?

— Hayden... répété-je, sans succès.

Ilian se penche vers moi pour entendre mais ne comprend toujours pas.

Je soupire alors qu'il se lève pour aller faire je ne sais quoi. Quelques instants plus tard, toujours son sourire débile collé au visage, il revient avec un verre en plastique remplit d'eau. Je manque de verser ma larme en voyant ça, tant je suis contente d'enfin pouvoir boire un peu pour soulager ma gorge.

— Tu vas mieux ? questionne Ilian en observant mon sourire satisfait.

— Oui, très, dis-je en lui rendant cette fois son sourire. Merci.