Chapitre 11

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OPHELIE

Deux semaines. Quinze jours se sont écoulés après cette soirée, depuis ce baiser échangé entre Hayden et moi. J'avoue ne toujours pas savoir quoi en penser. J'ai un drôle de nœud dans le ventre depuis, et j'ignore comment m'en débarrasser. Je suppose que c'est là ma punition pour n'en avoir fait qu'à ma tête. Encore une fois... En ce moment, je suis perdue, et ceci en était bien la preuve.

Mais il n'empêche que ce baiser m'a fait réaliser quelque chose, une chose que j'aurais préféré oublier. Seulement, pour ne pas mentir, je le savais déjà, depuis bien longtemps, mais ne pas le dire était certainement plus simple. Parce que quand on ne dit pas les choses, nous n'avons pas l'impression qu'elles sont réelles.

Mais la réalité me frappe de plein fouet à présent, cogitant encore et toujours dans mon esprit. Je suis amoureuse d'Hayden, même si je ne le veux pas.

Je me passe lentement une main sur le visage, et laisse ma tête tomber puis cogner sur la table. Quelques murmures moqueurs s'élèvent autour de moi, mais je n'y prête pas vraiment attention. Tout ce que je sais, c'est que le regard de mes deux nouveaux amis sur moi me donne encore plus cette impression d'avoir été prise sur le fait.

— Ophélie, ne me dis pas que tu penses encore à Hayden... ?

Je lève un regard coupable vers Aubin, qui me regarde avec un sourire amusé. A côté de lui, Kamil soupire. J'adore ces deux garçons, sincèrement, mais ils ont ce don de me percer à jour qui me donne des envies de meurtres.

Kamil jette un coup d'œil à Aubin qui hoche la tête. Ils rigolent en me voyant qui me frotte la tête et leur adresse un sourire coupable.

— Ce n'est même plus une question à poser, Aub. Ophélie pense toujours à Hayden. C'est aussi simple que ça.

— D'un autre point de vu, ça se comprend, analyse Aubin.

J'adresse un regard touché à Aubin et fusille Kamil des yeux. Le grand blond aux yeux noisette explose de rire en me voyant froncer les sourcils.

— Ce n'est pas drôle, Kamil ! tenté-je de me défendre, lamentablement. Je... Je ne sais plus quoi faire ou penser depuis ce fameux soir... C'est terrible, cette sensation de ne pas savoir.

En disant ça, c'est comme si toutes mes angoisses revenaient me hanter brusquement, encore une fois. J'ai du mal à dormir depuis, bien trop partagée. Et ce visage, la tête qu'a fait Alice en nous surprenant, puis la réaction qu'elle a eue lorsque je lui ai raconté pour ma mère. Hayden m'a pardonné, elle je ne sais pas. Je me demande encore comment nous avons pu passer de meilleures amies à... rien du tout, en fait. Et ça me bousille tellement !

Je ne sais pas comment agir avec elle. Je reprends doucement contact avec Hayden, mais ce baiser nous a éloignés comme il nous a rapprochés. Il nous éloigne et nous rapproche pour la même raison : l'amour. Cet amour que nous avons l'un pour l'autre, j'ai l'impression que nous deux cherchons à l'éviter. Et sincèrement, je pense que l'on fait ça pour Alice. Je n'imaginais pas une seule seconde qu'elle et Hayden se seraient mis ensembles après mon départ, puis, même si ça me coute de l'admettre, Alice l'aime. Et face à ça, je suis impuissante. Je ne sais pas comment agir. Bêtement et égoïstement, j'espère parfois que tout redeviendra comme avant, même si cette petite voix dans ma tête ne cesse de me répéter que c'est juste un rêve.

— Analysons la situation, commence Aubin en mâchonnant son crayon.

Il marque une pause et griffonne quelques mots sur la feuille blanche devant lui. Kamil et moi le regardons faire en silence, fascinés.

— D'un côté, Ophélie veut être avec Hayden. De l'autre côté, elle ne veut pas parce qu'elle est persuadée qu'Alice l'aime encore. Cette situation est pour le moins complexe, c'est vrai.

Le voile des tentations |Terminé|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant