Chapitre 13

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OPHELIE

Sur le chemin du retour, j'appelle Noam. Ça fait un bon moment que nous n'avons pas vraiment passé de temps ensembles, et c'est déjà ce soir qu'il doit partir. Il voulait rester avec moi, tout le temps s'il avait pu, mais ce n'est pas possible. Ça fait presque un mois qu'il est là, il doit rentrer chez lui.

Le téléphone collé contre l'oreille, je marche en direction de l'hôtel où Noam se trouve. Il me demande comment s'est passée ma journée, et je n'ai pas d'autre choix que de lui raconter ma discussion avec Alice, puis la proposition que m'a fait Hayden.

— Et alors, tu lui as dit quoi ? Tu as accepté ?

Je soupire derrière le téléphone, un sourire au visage. Je traverse la route et gravis les quelques marches à l'entrée de l'hôtel. J'entends Noam râler derrière le téléphone, et j'en souris encore plus.

— Je suis arrivée, Noam. Je monte et j'arrive.

— Non, Ophé, attends ! Réponds-moi !

Sur ces mots, je raccroche en rigolant. Je range mon téléphone dans mon sac et tourne à gauche. J'ai hâte de passer cette dernière soirée avec Noam, j'ai à le remercier d'avoir été là, d'avoir celui qui m'a aidé à panser toutes mes blessures du passé. Noam est une personne honnête et toujours à l'écoute, et ces deux qualités sont bien celles que j'apprécie le plus – et dont j'ai souvent le plus besoin.

J'ai encore mal à la tête, depuis ce matin, et ça commence vraiment à m'énerver. La douleur se fait de plus en plus ressentir, alors que j'ai pris un médicament ce midi. Mais rien n'y fasse. J'attends, un peu agacée je l'avoue, mais j'attends. Je pense qu'il me manque sans doute du sommeil.

Je cherche l'ascenseur du regard, le trouve puis m'y glisse en silence, et me voilà à présent devant la chambre d'hôtel que mon meilleur ami occupe. Je toque à la porte, impatiente. Lorsque la porte s'ouvre, la première chose que je vois est le millier de valises bouclées à côté de la porte d'entrée.

Noam me prend dans ses bras. Je souris et il me plante un baiser sur le sommet du crâne, geste que j'apprécie. Noam est quelqu'un de tactile, et j'aime bien ça. J'adore quand il passe son bras autour de mes épaules quand on regarde un film, ou qu'il m'embrasse la joue lorsqu'il est heureux. Il n'a jamais rien eu d'ambigüe avec lui, et l'avoir dans ma vie est une belle chose.

Alors, tu comptes me dire ce que tu lui as répondu ? questionne mon meilleur ami dans mon dos, lorsque j'entre dans la pièce. Ou tu préfères me faire encore attendre ?

— J'ai accepté.

Je souris en me souvenant de ce moment et me laisse glisser sur le lit. Noam lève un poing en l'air, d'une manière si ridicule que j'éclate de rire, puis vient me rejoindre sur le lit. Il s'accroche à mes épaules et plante ses yeux dans les miens.

— Waouh, Ophélie ! Je suis content pour toi, c'est une bonne chose, sincèrement, je veux tout savoir ! Et puis, le sourire sur ton visage est le plus beau cadeau qu'il pouvait me faire.

Noam sourit comme un idiot, mais je suis touchée par ses paroles.

Pour l'embêter un peu, j'attrape un cousin derrière moi et lui jette au visage. Noam me lance un regard noir et nous voilà partis dans une bataille endiablée. Je manque à plusieurs reprises de manger la taie d'oreiller, et Noam ne se prive pas de me le faire remarquer.

Je ne sais pas combien de temps dure cette petite guerre entre nous, mais tout ce que je sais est qu'à la fin, je suis bout d'énergie. Mon meilleur ami aussi, vu l'allure à laquelle il reprend son souffle. Je rigole en voyant sa mine abattue.

Le voile des tentations |Terminé|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant