Chapitre 14

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HAYDEN

Je suis stressé, angoissé à mort. Je n'arrive plus à réfléchir, je ne cesse de penser à ce soir avec énormément d'appréhension. Nous y sommes, à ce moment où soit ça passe, soit ça casse. A cet instant où je pourrais espérer quelque chose avec Ophélie. Même si, entre nous, il a y déjà ce quelque chose. Disons que c'est une façon d'officialiser les choses... ou non.

C'est au moins la troisième fois que je change de chemise. Je soupire en regardant la montagne de fringues sur mon lit, lassé. Je n'arrive pas à me décider, et ça me stresse encore plus. Le jean noir que je porte sur moi est bien la seule chose pour laquelle j'ai réussi à me décider. Détresse, Hayden ! C'est Ophélie, ce n'est pas comme si elle attachait une importance à toutes ces choses !

Les idées en vrac et le stress au cœur, rien ne va plus. Je me décide finalement pour une simple chemise blanche, que je rentre dans mon pantalon, par-dessous une veste en cuir rouge. Lorsque je me regarde dans le miroir, je souris à mon reflet, mais je suis si angoissé que mon sourire faux – cause de mon stress – devient aussi voyant que la blancheur de mes dents brossées trois fois. Je passe une main dans mes cheveux légèrement bouclés et pars débrancher mon portable à l'autre bout de la pièce, puis le fourre dans ma poche.

Au moment où je m'apprête à ouvrir la porte de ma chambre, un mouvement sur ma droite m'arrache un cri de surprise. Ma grande sœur, Dawn, me contemple depuis l'autre bout de la pièce, amusée. Alors que je fixe méchamment la porte de la salle de bain qui mène à nos deux chambres, Dawn, elle, me fixe comme si j'étais soudain devenu dingue.

Putain ! C'est quoi ces fringues ? Tu vas quelque part, Hayden ?

— A ton avis ? lancé-je sur le même ton qu'elle.

Je lance un regard Dawn. Elle porte un tee-shirt court et blanc sous une veste noire et un jean bleu délavé. Je scrute sa tenue, un sourcil arqué.

Je ne porte pas particulièrement ma sœur dans mon cœur, je l'ai toujours trouvé arrogante et beaucoup trop sûre d'elle. Elle enchaine les mecs comme les conneries, et à vingt-cinq ans, elle ressemble plus à une ado qu'à une adulte. Nous ne nous sommes pas proches, et elle passe son temps à scruter ma vie. Je suis bien plus proche de mon petit frère, même s'il n'a que huit ans.

— Toi aussi, non ?

Dawn lève les yeux au ciel. Je regarde l'heure sur mon portable et constate qu'il faudrait que je me dépêche pour aller chercher Ophélie à l'heure. Et Dawn qui me dérange me fait perdre du temps.

— Peut-être. Bref, tu vas où, merde ?

Cette tendance à commencer ou à finir ses phrases par une insulte me rend hors de moi. Elle ne f ait que ça à longueur de journée, c'est épuisant.

— Je ne vois pas en quoi ça te regarde, dis-je.

Ma sœur claque ses longs ongles manucurés contre la porte de la salle de bain. Je me contente de l'ignorer en sortant de ma chambre, mais celle-ci, déterminée, me court toujours après. Lâche-moi !

Quand j'arrive dans la cuisine, ma mère nous regarde, ma sœur et moi, étrangement. Je plante une bise sur la joue de ma mère en lui disant que je ne vais pas tarder. Elle me sourit et me complimente sur le choix de mes vêtements. Comme par automatisme, je vais un peu mieux et commence à me détendre.

Si je commence déjà à stresser alors que je n'ai pas encore vu Ophélie, je ne sais pas comment je vais faire par la suite.

Waouh, Hayden ! T'es bien beau, mon garçon !

Le voile des tentations |Terminé|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant