Chapitre 19

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<< Pour moi, c'est l'un des plus durs chapitres que j'ai écrit. Pour vous dire, je n'arrête pas de chialer... Il me touche. Bonne lecture, et... Sortez vos mouchoirs... >>


HAYDEN

Je ne comprends plus rien. Tout ce que j'attends, ce sont les cris d'Ophélie qui me déchirent le cœur, tout ce que je vois ce sont les médecins autour d'elle qui me disent de ne pas rester ici, et tout ce que je sens ce sont les larmes qui coulent le long de mon visage.

Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie. Même quand mon père est ivre et hurle partout, je n'ai pas aussi peur, parce que je peux le gérer en l'ignorant. Mais là, je ne peux pas faire comme si de rien n'était. Cette fois-ci, c'est n'est pas la même chose. C'est différent parce que l'amour joue dans cette douleur. Et cette souffrance est indécryptable.

— Elle fait une crise d'épilepsie ! J'ai besoin d'aide par ici !

Le médecin hurle ça à côté de moi. Ces simples mots déclenchent pourtant en moi une angoisse terrible qui me retourne l'estomac. Je me sens perdre pieds, j'ai du mal à respirer en ayant l'impression de revivre ça une deuxième fois.


— Appelez une ambulance !

Allongée sur le sol, je lui parle mais Ophélie ne répond pas. Je ne sais même pas pourquoi je continue à espérer alors qu'elle vient de s'évanouir. C'est comme si je ne voulais pas y croire. Je ne veux pas penser que tout s'effondre maintenant, quand tout était enfin en train de s'arranger. Notre relation est comme un château de cartes : il s'effondre à chaque coup de vent, et on a beau tenter de le remontrer, à chaque fois il s'écroule à nouveau par la brise infernale qu'est notre vie.

Une femme vient alors s'agenouiller à mes côtés, un téléphone collé contre l'oreille. Elle me pose une main qui se veut rassurante sur mon épaule, pourtant ça ne me détend pas. La seule personne qui aurait pu m'aider à aller mieux est celle qui ne va pas bien. Double peine au cœur.

— Je suis en ligne avec l'ambulance. Ça va aller mon garçon, ne t'en fais pas, dit-elle doucement.

Je secoue la tête en éloignant une mèche qui vient de se coller sur le front d'Ophélie. Son visage est brulant.

— Et elle arrive quand, l'ambulance ? demandé-je.

— D'ici cinq minutes.

— Non, ce n'est pas assez rapide. Elle ne tiendra jamais tout ce temps !

La femme à côté de moi regarde Ophélie, puis secoue la tête. Je n'aime pas qu'elle la regarde ainsi, je n'aime pas que quelqu'un d'autre regarde Ophélie.

— Mais si, ne t'inquiète pas !

— Comment suis-je censé ne pas m'inquiéter ?! La fille que j'aime est en ce moment même inconsciente !

Je ne sais pas lequel de nous deux est le plus surpris face à mes paroles. J'ai vraiment parlé d'Ophélie comme « la fille que j'aime » ?

Je secoue la tête. J'y penserai plus tard ! Pour l'instant, je dois faire quelque chose pour la tirer d'ici. Frustré en ne voyant toujours pas l'ambulance, je tape du poing sur le sol. Le petit groupe qui s'est agglutiné autour de moi semble surpris, mais je suis bien trop mal pour m'en préoccuper.

Je jette un regard à la femme qui se tient toujours à côté de moi. Elle semble mal pour moi, mais je n'aime pas non plus son regard sur moi. Je sais qu'elle veut m'aider, mais je ne veux pas qu'elle me prenne en pitié. En plus, je suis certain qu'elle doit penser qu'Ophélie est juste un béguin, comme tous ces adultes qui pensent que les ados ne peuvent pas connaitre l'amour.

Le voile des tentations |Terminé|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant