LES SOUVENIRS DU VENT ASSOMBRISSENT LES NUAGES.

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Le Shōgun entre dans la danse.

Le gouffre des différences empêche l'expression des sentiments.

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Un petit matin peu commun. Le village s'affairait ; sa rue principale était en effervescence. Les habitants affluaient et s'entassaient derrière une longue barrière de bois, placée tout le long de la route jusqu'au Palais. Des lampions et des origamis suspendus, à l'effigie des clans décoraient la rue. Quelques yatais s'étaient discrètement stationnés entre les ruelles, fournissant boissons chaudes et gourmandises. Les immenses portes du village, majestueuses, avaient été peintes en vert, et le kanji « feu » tracé en rouge, pour l'occasion.

Les shinobis exceptionnellement inflexibles, hurlaient des ordres, interdisaient certains accès aux habitants, et guettaient nerveusement les alentours. Ils étaient à l'image de leurs dirigeants. Ces derniers, élégamment vêtus, attendaient à l'entrée du palais.

Mais quelle était la cause de toute cette agitation ?

En cette si belle matinée, déjà bien avancée, le village attendait l'arrivée imminente du Shōgun.

Et parce que le Seigneur du Pays ne se montrait que rarement au public, ses sorties étaient contrôlées au millimètre près. Pour les chefs de clans, il s'agissait de protéger, à la fois, le monarque et les habitants d'une énième tentative d'attentat.

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Un long cortège avançait péniblement à travers des chemins de terre à peine tracés, au beau milieu d'une végétation abondante. Il était composé de trois palanquins en bambou, décorés d'or et de rideaux de soies, conduit par des serviteurs robustes. De nombreux gardes entouraient ces véhicules, afin de contrer toutes attaques inopinées. Des servantes portaient, quant à elles, de longs éventails à plumes et des meubles légers dans lesquels se trouvaient des victuailles. Enfin, sept hommes se distinguaient du reste du groupe par leurs armures dorées et capes rougeoyantes : deux marchaient de part et d'autre du palanquin situé au milieu, trois ouvraient la route, et les deux derniers la fermaient. Il s'agissait des « sept lances enflammées », la puissante garde rapprochée au service exclusif du shōgun.

Alors que le groupe approchait le nouveau territoire du village caché, un groupe de sentinelle se présenta, perché en hauteur :

- Qui va là !! Hurla l'une des « sept lances ».

- Nous appartenons au village. Nous avons ordre de vous guider !

- ... Nous vous suivons !

Au même moment, la nouvelle arriva au village.

- Maîtres ! Le shōgun vient de franchir notre territoire. Son arrivée est imminente.

- Parfait ! Ouvrez les portes du village et tenez-vous prêts !

Après de longues minutes d'attentes, un son se fit entendre ; une corne soufflée par l'un des gardes du suzerain pour signifier leur entrée dans le village. Les Chefs de clans se tenaient devant le palais principal, alignés, visages sérieux et droits.

Un long silence entrecoupé par les bruits de pas lourds des serviteurs portants les palanquins.

Le cortège fit finalement son entrée. Les shinobis se mêlaient à l'escorte afin de former une ligne de part et d'autre de la rue principale, créant une barrière supplémentaire entre les habitants et les invités. La population civile s'inclinait respectueusement au passage du Shōgun et de ses suivants.

Les femmes de l'ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant