[ EN PAUSE]La chute du Honey Transform

Chapitre 2 - Étincelle-Part3

- Je voudrais juste, aussi, avant que vous ne vous retiriez, poursuivit- elle, que vous nous fassiez la lecture sur le fonctionnement de la chute du Honey Transform. Vous qui êtes conteuse de légende !

Je jetai un coup d'œil à Rochelle, elle ne bougeait plus d'un poil sur sa chaise, droite comme un i, elle scrutait Magnolia, un voile de mépris dans le regard. Puis, elle me surprit à la regarder et je détournai la tête vivement.

Je n'avais pas le choix, je devais réciter le fonctionnement de la chute du Honey Transform devant toutes ces personnes.

Je m'éclaircis la voix et commençai.

« La chute du Honey Transform est une chute où réside un miel céleste. Ce miel guérit tout type de grave blessure de n'importe quel animal, rien qu'en appliquant le miel sur la blessure. Il redonne aussi spécialement vie aux abeilles quand leur mort est récente. Par contre, pour les habitants de Springflow, il se révèle un poison mortel, ceux qui en ont bu, meurent petit à petit en l'espace d'un mois. Pendant ce mois, survint alors une voix aiguë, un rire bête (bien que la situation n'ai rien de drôle), une perte de patience dans certaine situation frisant ainsi l'impertinence, une perte d'orientation même dans des lieux que l'on aurait pu traverser les yeux fermés, et une odeur de miel très subtil apparaît en fin de vie avant deux ou trois crises que nous ne pouvons pas vous décrire annonçant ainsi la mort. Le seul remède existant pour aider les victimes ne se trouve pas dans la nature mais est fabriqué par la sorcière Kuruguay dans le monde des sorciers, elle seule connaît le remède.»

Une fois mon récit achevé, je retins mon souffle.

Tout le monde avait été attentif à ce que je venais de déclarer. Nous savions tous que ce que je venais de réciter enfonçait le couteau dans la plaie.

Je cherchai le regard de l'Enchanteresse et je perçus qu'elle regrettait ce qu'elle venait de me demander. Mais, elle eut quand même le courage de décréter :

- Alors, voyez-vous les conséquences que cela ferait si le voleur l'utilisait sur nous ? Je vous en prie, ne me sortez pas que ça aurait pu être une personne qui aide les animaux car il n'avait pas assez de sourcfleur pour acheter le miel. Premièrement, le miel ne s'achète pas et deuxièmement nous aidons tous les animaux !

Non, je n'aurais jamais dis ça. Quand même, je connaissais mon travail !

L'Enchanteresse appela le vieux bonhomme et lui tendit une feuille de papier.

- Maintenant, vous allez résider sur Terre le temps de retrouver le miel, m'expliqua t-elle. Toutes les informations nécessaires sont inscrites sur la feuille.

Le vieux PLE à barbe lui lança un sourire narquois et vint me l'apporter.

Sur la feuille était inscrit :

Une nouvelle identité ? Un nouveau prénom ? Des mots que je ne comprenais pas ?

Ils étaient sérieux, là ?

Mon dieu ! Mon dieu ! Mon dieu !

Une conseillère à lunettes me demanda :

- Mademoiselle, des questions ? Avant que j'oublie, vous ne devrez dire en aucun cas que vous êtes une Pretty Small Enchantress et vous ne parlerez à personne de Springflow et de tous les autres mondes. Les humains ne sont pas au courant de la présence d'autres mondes que le leur. Et surtout, vous ne pratiquerez pas vos pouvoirs, là bas. Est- ce clair ?

Je hochai la tête et posai mes questions qui me brûlaient les lèvres dans une avalanche d'interrogations.

- Qu'est- ce qu'un hôtel ? Que sont des parents ? Puis, on ne paye pas en sourcfleur mais en euros, c'est ça ? Un lycée, c'est une danse ?

Le vieux bonhomme, qui était resté à côté de moi, éclata de rire. Des larmes lui coulaient sur les joues, il les chassa en les essuyant avec sa barbe mais elles revenaient avec encore plus d'élan.

Il demanda la parole qui lui fut donnée puis m'expliqua tout en hoquetant des rires.

- Étincelle ! C'est la première fois de toute ma carrière que j'entends une telle sottise et que je ris autant de toute ma vie, je vous en remercie !

Puis, il se remit à se tortiller dans tous les sens en se tenant le ventre. L'Enchanteresse le coupa court et le menaça de le faire sortir s'il ne m'expliquait pas à l'instant mes questions.

Il reprit son souffle et continua.

- Oui, donc, où en étais-je ? Ha oui ! Toutes vos questions sont ordinaires. Je comprends que vous ne sachiez pas ce que cela veut dire. Alors, des parents sont deux êtres qui se lient par amour comme l'Enchanteur et l'Enchanteresse. Ils donneront par la suite naissance à un bébé, si vous préférez un humain. Ils l'alimenteront, l'élèveront, le chériront, l'aimeront, etc. C'est une fonction que tout humain, enfin tout du moins la plupart, aimerait un jour exercer. Et vice-versa, un humain qui n'a pas de parents se sentira très seul. Pour eux, c'est très important, c'est ce qui les construit, les façonne. Ils ont énormément besoin d'amour. Et pour le lycée, ça m'a vraiment fait rire ! Un lycée, ce n'est pas une danse, répéta-t-il en se pinçant la lèvre inférieure jusqu'à la chair.

Magnolia lui fronça les sourcils et il reprit ses esprits.

- C'est un lieu où des professeurs leur apprennent la vie comme la littérature, les langues, la conjugaison, les mathématiques, la science et j'en passe bien d'autres. Pour nous, l'équivalent de l'école, ceux sont les manuels qui vous sont envoyés chez vous, tous les mois, avec différentes matières. Puis, les conseillers les récupèrent et corrigent vos réponses. Ensuite, ils vous envoie des manuels correspondant à votre niveau d'apprentissage.

Il se tut et passa la parole à un conseiller à lunettes.

- Un hôtel, enchaîna-t-il, est un foyer où l'on vous accueille. C'est un bâtiment confectionné de chambres que vous louez. Ensuite, vous payez avec de l'argent, en euros et non avec des sourcfleurs, la location, votre petit déjeuner, déjeuner et dîner. D'ailleurs, nous vous avons remis de l'argent en euros dans en petit sachet. Un hôtel c'est comme plusieurs sofleurs dans un même sofleur. Voilà ce sera tout ?

L'Enchanteresse tapa de son marteau sur la table.

- La séance est levée. Vous pouvez disposer, déclara-t-elle.

Les conseillers soulagés que ce soit terminé, se levèrent et quittèrent la salle en hâte, prétendant qu'ils n'avaient pas que ça à faire.

Magnolia attrapa sa veste en lin, l'enfila et nous demanda de sortir.

Une fois à l'extérieur, Rochelle se jeta dans mes bras. Je restai, immobile, hébétée par son comportement, ce vol, mon bannissement, en gros tout ce qui venait de m'arriver ces dernières heures.

J'entendis Rochelle murmurer d'une voix inaudible des excuses et je la serrai encore plus fort contre moi.

- Étincelle ! Je ne voulais pas que tu sois bannie. Je n'ai pensé qu'à moi et aux règles de notre monde. Mais j'aurais dû te soutenir et être ton avocate comme l'aurait fait n'importe quelle amie. Pardonne-moi ! gémit-elle entre deux sanglots.