Chapitre 2 - Étincelle-Part1

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                           Mes tics nerveux ne cessaient de résonner dans le couloir d'attente de la salle des conseillers de l'Enchanteresse. Anxieuse, je me rongeai les ongles jusqu'aux os et je me tirai les cheveux. Mes jambes se balançaient, tapant bruyamment contre les tabourets sur lesquels Rochelle et moi étions assises.

Nous ne nous étions pas reparlé depuis qu'elle m'avait forcée à me rendre à l'Enchanteresse. Parfois, elle me lançait des regards en coin légèrement noirs puis fixait un point devant elle. Moi, je l'ignorais.

Ses cheveux verts, somptueux et parfaitement soyeux, cascadaient dans son dos. Sa robe, couleur roche, descendant jusqu'à mi-cuisses, la mettait bien en valeur. Je remarquai, là, que mon amie d'enfance était sublime.

Je n'arrivais pas à croire qu'elle ait pu me faire ça !

Certes, j'avais mal agi mais elle aurait pu tout de même me soutenir, au lieu de me traîner de force dans la salle des conseillers de l'Enchanteresse, elle, qui avait été à mes côtés pendant toute notre enfance.

Nous avions toujours été proches, toujours là l'une pour l'autre, nous étions inséparables.

Je me souviens lorsqu'on nous avait attribué nos fonctions, moi, gardienne de la chute du Honey Transform et elle gardienne de la Grotte du Savoir, nous avions éclaté de joie, tellement nous étions ravies. Ces responsabilités correspondaient parfaitement à nos profils.

Les fonctions étaient données lorsque nous avions acquis nos pouvoirs. Les conseillers de l'Enchanteresse les étudiaient ainsi que nos qualités et nos facultés d'apprentissage. Puis, ils nous donnaient le poste qui nous allait le mieux.

Pour garder la chute, il ne fallait pas nécessairement un pouvoir spécifique. Il fallait juste un minimum d'autorité pour refuser ceux qui ne venaient pas avec une carte d'identité et de l'attention pour ne pas se faire voler.

Je pouvais faire apparaître ce que je voulais sauf des êtres vivants et j'avais une mémoire telle que lorsque je lisais des histoires (bien souvent des légendes), elles restaient gravées. Je pouvais ensuite les réciter dans les moindres détails.

C'est pour cela que mes pouvoirs ne m'aidaient pas beaucoup dans ma fonction. C'était plutôt le caractère que l'on avait besoin ici.

Avec mon pouvoir de mémoire, on m'avait attribué en plus la fonction de conteuse de légendes aux PSEJ et aux PLEJ, ce qui d'ailleurs m'avait ravie!

Rochelle, elle, avait été envoyée gardienne de la Grotte du Savoir grâce à ses pouvoirs.

La Grotte du Savoir comportait en elle des minéraux qui donnaient l'intelligence aux animaux lorsque qu'on insérait un minéral sous leur peau. Celui-ci, leur donnait ensuite toutes les informations nécessaires. C'était comme un dressage. Par exemple, pour un pigeon voyageur, le minéral lui donnait l'intelligence de ne pas se perdre en chemin et d'avoir la faculté de le reconnaître. Pour un ver de terre, le minéral lui donnait l'instruction de remuer pour battre la terre et grignoter toutes les impuretés, sans ça il ferait bronzette dans le compost avant de dessécher! Pour un chien, le minéral lui donnait la tendresse, l'indulgence et l'instinct de protection face à son maître...

Rochelle tenait une fonction très importante. Ses pouvoirs contribuaient énormément à l'aider. Elle pouvait hypnotiser les animaux et les rendre plus calme au cas où ils ne se laisseraient pas injecter le minéral. Elle pouvait également se téléporter où elle voulait, elle n'avait juste pas le droit de se téléporter de monde en monde ; c'était interdit. Pour cela, il fallait se rendre au Temple des Chemins et utiliser le mot de passe « Portemonaille + le monde de notre choix ».

On avait tous des pouvoirs différents.

Quand un habitant mourrait, ses pouvoirs étaient transmis à un nouveau-né. Ce qui faisait que de notre vivant, aucun habitant ne possédait de pouvoirs identiques. Ce qui était plutôt flatteur !

Sauf, l'Enchanteresse et l'Enchanteur qui possédaient tous les pouvoirs. Cela faisait d'eux, les personnes les plus importantes de Springflow.

Un vieil homme à la barbe blanche, jusqu'aux genoux, nous ordonna de rentrer dans la salle. Son visage était neutre, je n'arrivais pas à déchiffrer s'il était joyeux ou énervé par cette nouvelle catastrophique.

Il ouvrit la porte et nous poussa à l'intérieur, avant de la refermer aussitôt.

[ EN PAUSE]La chute du Honey TransformOù les histoires vivent. Découvrez maintenant