Chapitre 3 - Étincelle-Part1

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De retour à mon sofleur, je m'étalai de tout mon long sur le canapé. Le soir commençait déjà à tomber. Je me repassai chaque détail de ma journée : j'avais perdu le soutien de mon amie la plus chère (même si elle avait imploré mon pardon), la chute du Honey Transform avait été volée et ainsi, le voleur pouvait empoisonner chacun de nous, j'avais été bannie de mon monde et j'avais perdu la confiance de l'Enchanteresse.

J'avais besoin de repos. Je partirai demain à l'aube, le temps de dire adieu à ceux qui m'accordaient encore leur confiance.

Malheureusement, je n'avais aucune envie de m'envoler vers mes rêves et de m'échapper dans un univers où je passerai mes journées à nager dans le bonheur.

Je finis quand même par fermer les paupières et m'endormir.

L'orage éclata subitement. Saxifrage apparut à ma porte, il riait d'un rire jaune. Son rire se transforma en celui du vieux bonhomme qui ensuite prit son apparence.

Je regardai bien et remarquai que je n'étais plus chez moi mais chez les humains ; dans un lycée. Des gens dansaient sur le rythme d'une affreuse mélodie. Quand ils me remarquèrent, ils avancèrent vers moi tout en continuant à se dandiner.

Soudain, sous leurs pieds, le sol s'affaissa et laissa place à un liquide jaune brillant ; le Honey Transform. Le miel monta, monta, monta... jusqu'à les engloutir. Puis sans prévenir, il se vida d'une seule traite.

De nouveau libre de respirer, ils continuèrent à danser. Mais ils commencèrent à tousser les uns après les autres, à se tordre de douleur puis à s'étendre sur le sol, fermant les yeux à jamais.

C'était trop tard, ils avaient bu le miel de la chute du Honey Transform.

Je hurlai et me réveillai en sursaut. Une sueur froide perla sur mon front.

Ce n'était qu'un cauchemar, me répétai-je essayant de calmer les frissons qui secouaient désagréablement mes muscles. Qu'un cauchemar, d'accord ! Tout va bien se passer sur Terre.

J'espérai que ma conscience avait raison et que tout allait bien se passer.

Je titubai vers la cuisine et m'assis sur un tabouret. Je demandai un café noir qui apparut aussitôt dans mes mains et je le portai à mes lèvres.

Le café noir un si bon moyen de déstresser !

Mais visiblement pas assez pour calmer la nervosité qui me taraudait la poitrine...

Je me dépêchai de faire mes valises même s'il n'était que quatre heures du matin. Je pris quelques vêtements, des livres de légendes, mon flamboportable et l'argent que m'avait donné les conseillers de l'Enchanteresse...

Mes dernières affaires réunies, je fis une longue courbette à mon sofleur.

Je voulais aller au ruisseau flamboyant.

- Tous mes adieux, cher sofleur. Promets-moi de ne pas faire entrer beaucoup de monde chez moi et donc de ne pas abuser des fleurs ; j'en ai pas un éternel stock, le prévins-je même si je savais qu'il ne me répondrait pas et qu'il ne m'entendait pas.

Prenant mon courage à deux mains, je commençai à voler lorsque je fis demi-tour.

- Oh, j'ai oublié quelque chose, déclarai- je au vide ou sûrement à mon sofleur.

Je pris un stylo et griffonnai un message sur une feuille que j'accrochai à ma porte.

- Ça y est maintenant, je pars vraiment.

Sur ce, je m'envolai vers le ruisseau flamboyant.

J'avais marqué sur le papier :

A ceux qui sont à ma porte et essayent sûrement de rentrer :

"Vous n'êtes sans doute pas au courant que je ne suis pas là. Je suis sur Terre. Je ne serai pas là pendant un bon bout de temps pour rattraper une faute que j'ai commise. Mais je promets que je reviendrai en ayant réparée ma faute !

Bises

Toutes mes amitiés !

Étincelle"


[ EN PAUSE]La chute du Honey TransformOù les histoires vivent. Découvrez maintenant