Qu'est-ce que c'était long ! Pour aller quelque part, il fallait marcher constamment ! C'était fatiguant ! Bon, il y avait bien les voitures mais on m'avait dit que cela détruisait progressivement la Terre. Alors, si déjà notre monde était en péril, je n'allais pas contribuer à nuire à celui-ci.
Ah, là, là ! Ça faisait à peine deux jours que j'étais arrivée sur Terre et voler me manquait atrocement. Mes jambes étaient pleines de courbatures !
Me voilà en route pour un... un quoi déjà ? Ah oui, un lycée. On m'avait dit que cela s'appelait une école aussi. Je trouve qu'école ça sonne mieux alors que lycée fait très danse !
Depuis que j'étais arrivée, je me renseignais sur leurs coutumes. À la fin de la semaine, par exemple, les gens qui allaient à l'école avaient une pause de deux jours. Deux jours, quoi ! Ils étaient trop chanceux !
Aujourd'hui était le jour où leur week-end se terminait. Ils avaient même des jours fériés comme ce vendredi dernier !
Je pris un chemin caillouteux bordé d'arbres fleurissants portant dans leur magnifique feuillage de fantastiques oiseaux. Notre monde était beau, mais celui-là aussi !
Après d'interminables minutes, j'arrivai devant un grand bâtiment qui ressemblait étrangement à une grosse boîte trouée. Il était entouré de grilles qui se terminaient en un portail verrouillé par une serrure.
Comment faisait-on pour prévenir que l'on était là ?
Un petit boîtier blanc était incrusté dans un pilier de marbre où quelques boutons ronds ornée de chiffres étaient alignés en carré. Il y avait aussi un bouton rectangulaire incrusté sur le dessus.
Tiens très tentant et si j'appuyais sur un bouton rond ?
Un bip sonore retentit.
- Veuillez composer le code d'entrée afin de pouvoir accéder à l'établissement..., annonça une voix sortie du boîtier.
- Ah !!!!!!! Y a quelqu'un dans le boîtier, hurlai-je de terreur.
Derrière moi, j'entendis une personne pouffer de rire, me faisant sursauter.
- Il faut faire le code ou insérer ta carte d'entrée dans le boîtier, clarifia une fille à la peau mate, les cheveux châtains et bouclés d'une large épaisseur.
Elle avait les mêmes yeux que moi, verts et pétillants. Sa silhouette était très élancée et ses dents d'une blancheur éblouissante accompagnaient son petit nez.
Elle était très belle.
Je la regardai et pris conscience que je n'avais pas de carte.
- Heu... c'est à dire que je n'ai pas de carte.
Elle chercha quelque chose dans son sac et brandit une carte bleue foncée.
- Tu dois être nouvelle non ? me demanda-t-elle une fois la tête sortie de son sac.
- Oui, je me suis installée dans un sofleur qui accueille plusieurs personnes.
Elle arrêta son geste et me fixa incrédule.
- Un quoi ???
Elle ne connaissait pas les sofleurs ? Oh, qu'est-ce que je suis nouille, on est sur Terre !
- Ma langue a fourché ! Je voulais dire un hô... hôtel, me rattrapai-je.
Elle se décontracta et inséra sa carte dans une fente étroite.
- Je m'appelle Kim et toi ? s'exclama-t-elle en me serrant la main.
- Je m'appelle Étin...euh...Seira Fushia, répondis-je me souvenant du papier que m'avait donné Saule-Nain.
Le portail s'ouvrit et elle me dit :
- Viens ! T'es en combien ?
Derrière les barrières, se trouvait une grande cour où fourmillait des personnes qui parlaient et rigolaient entre eux. Certains se regardaient droit dans les yeux avant de rapprocher leurs lèvres l'une contre l'autre et d'autres donnaient des coups de pieds dans un truc rond blanc et noir et lorsqu'il arrivait dans un grand filet, les gens hurlaient de joie (je pense?). Des chemins menaient à des portes du bâtiment central, où des personnes adossées au mur tenaient dans leurs mains des cahiers qu'elles lisaient studieusement en se massant le front frénétiquement.
- Je suis en seconde, je crois !
- Pareil ! En seconde combien ?
- Aucune idée.
- Ce n'est pas grave, on va voir le proviseur.
Elle m'emmena jusqu'à une salle où était inscrit à l'entrée « Bureau de Mr. Furie ». Elle frappa à la porte et me poussa à l'intérieur. Ce qui me rappela beaucoup Rochelle quand elle m'avait poussée chez Sautellerina.
Un homme aux cheveux noirs m'observait par-dessus ses lunettes, les doigts restés en suspens au-dessus d'une fine boite rectangulaire incrustée de petits carrés noirs reliés à un grand boîtier vitré sur lequel une image s'y affichait.
Il se racla la gorge et me demanda d'une voix très peu aimable.
- Vous êtes ?
Il remonta ses lunettes de son index.
- Seira Fushia, Monsieur, répliquai-je en triturant le bouton doré de ma veste.
J'avais dû troquer mes vêtements contre ceux des humains pour mieux me fondre dans la masse.
Il se mit à pianoter sur les petits carrés et il s'exclama.
- Vous êtes nouvelle ?
- Oui, Monsieur.
- En quelle classe êtes vous ?
- En seconde Monsieur.
- En seconde combien ?
- Je n'en sais rien, Monsieur.
Il soupira et attrapa un objet qui ressemblait étrangement à une poire et cliqua dessus. Il observa longuement la boîte.
- Vous êtes en seconde C, dit-il après un silence pesant.
- Merci Monsieur. Mais Monsieur, C c'est l'initiale de Concentration ?
Il pointa du doigt la porte et ses sourcils se contractèrent.
- Trêve de bavardages, je n'aime pas beaucoup les nouveaux, trop de questions, trop de parlotes, on ne sait trop rien d'eux à part leur bulletin.
Interloquée, je ravalai ma salive lentement.
- Alors, c'est ça les humains ?
Il se leva de son siège et posa brutalement les mains sur son bureau.
- Sortez ! Je ne veux plus vous voir ! cria-t-il.
VOUS LISEZ
[ EN PAUSE]La chute du Honey Transform
ParanormalLe Honey Transform est un miel qui guérit les animaux blessés. Mais, si une PSE ou un PLE, habitants de Springflow en boivent, ils en meurent. Étincelle, gardienne de ce miel, prend un jour de congé, remplacée par un gardien apprenti. Malheureuseme...