[ EN PAUSE]La chute du Honey Transform

Chapitre 4 - Aram-Part 1

À côté de moi, Kirane ricanait comme un imbécile. Nous étions en salle informatique, tout au fond de la salle derrière nos ordinateurs.

- Non mais j'y crois pas, t'as balancé la chaise, répétait-il bêtement.

Comment demander à Kirane si je pouvais dormir chez lui et comment faire s'il ne voulait pas ? Je n'avais personne à qui demander.

- Ne me dis pas qu'après ça, tu vas retourner chez elle ? lança-t-il brusquement.

Je n'entendis pas la porte de la salle s'ouvrir et claquer violemment, je n'entendis pas non plus Emma et ses amies proférer des excuses de retard au professeur. Alors, quand elle s'assit à côté de moi et hurla contre son ordinateur qui ne voulait pas s'allumer, je poussai un cri de frayeur.

Elle tourna la tête et me lança un regard noir.

- C'est bon, la fillette, je ne suis pas Dark Vador !

Après réflexion, je renchéris:

- Dark Vador, non, mais la Reine des Neiges, oui !

Sans attendre sa réaction, je me rapprochai de Kirane de peur qu'elle ne me saute au visage.

- Ah ouais, t'as raison Kirane ! J'y avais pas pensé, mentis-je.

Il cliquait sur la souris de son ordinateur avec frénésie, leva les yeux au ciel et décréta :

- T'as qu'à venir chez moi, mes parents voudront bien, me proposa-t-il.

Pendant que, dans ma tête un sentiment de victoire explosai, je glissai un « Pourquoi pas » crispé.

La fin de la journée retentit. J'allai prendre le bus quand Kirane me prit par le bras.

- Je te rappelle que tu repars avec moi, me remémora-t-il.

Je ricanai bruyamment. Il écarquilla les yeux.

- Mais d'habitude, tu prends le bus.

Il soupira exténué.

- Déjà, tu t'es trompé de bus, tu as pris le tien, le mien et juste à côté ! De plus, ma mère vient nous chercher en voiture, rétorqua-t-il.

Nous partîmes donc vers la voiture de sa mère qui m' accueillit les bras ouverts. Elle nous claqua des baisers sur les joues.

- Bonjour Aram, que me vaut cette embrassade chaleureuse ? demanda-t-elle en me faisant un petit clin d'œil.

Kirane prit les devant en répondant à ma place.

- Est-ce qu'il peut venir dormir chez nous ? quémanda-t-il.

Sa mère afficha une panoplie d'émotions puis fit un petit sourire.

- Bien sûr mon grand, tu peux venir dormir chez nous. Tu peux rester autant de temps qu'il te plaira .

Après l'avoir remerciée, nous prîmes la route. Je pensais à Isabelle, s'angoissant à propos de ce qu'elle allait bien prétexter comme excuse à l'inspecteur. Cette idée me tourmentait, je n'aurai peut-être pas dû l'abandonner. Elle en profiterai peut-être pour tisser des liens avec lui ? A bien y penser, je me souvins de petits regards échangés en coin, de sourires balancés à chaque fin de phrases et de bises longuement appuyées. Non, ce n'était pas possible, je devais me faire des idées. La vérité qui serait plus appropriée serait qu'Isabelle aurait d'ici demain trouvé une excuse pour mon absence. Et, l'inspecteur consentira ou attendra mon retour.

Après m'avoir remémoré tout cela, j'avais peur ! Peur de sa réaction, peur qu'il ne soit soit encore là quand je reviendrais, peur de me retrouver à la rue, peur d'être recherché, peur qu'Isabelle décale sa venue. Mais au final, ce dont j'avais le plus peur, c'était de cet homme qui venait nous inspecter et qui ne voyait pas qu'Isabelle me malmenait. Si j'avais eu de vrais parents qui m'aimaient, jamais personne ne m'aurait ridiculisé ni observé à la loupe. Mais bon, c'était comme ça et je n'y pouvais rien.

Je tressaillis lorsque Kirane s'écria :

- C'est qui elle ?