Chapitre 5-Étincelle-Part2

2 2 0
                                    


Je pris la direction de la sortie et cherchai ce qui pouvait être une poubelle, car à Springflow, on avait dans chaque sofleur, une marmite remplie de liquide dégradant. C'est-à-dire que l'on trempait les déchets dans un liquide vert bouillonnant puis les déchets fondaient ensuite à son contact. Lorsque les déchets se détérioraient, ils dégageaient un gaz. Alors pour que personne n'inhale ce gaz, il fallait impérativement mettre la marmite dans un endroit clos, sans fenêtre. Au bout d'un certain temps, le gaz qui avait été enfermé dans l'obscurité, finissait par disparaître.

Ce moyen était très écologique !

Bon pas fichue de trouver cette satanée poubelle ! Où pouvait-elle bien être ?

Un homme portant un grand sac noir, soulevait le couvercle d'une énorme boîte grise, il jeta son sac à l'intérieur et repartit en sifflotant.

- Monsieur, attendez ! l'abordai-je. Je viens d'arriver alors je ne sais pas où se trouvent les poubelles. Pourriez-vous m'indiquer où elles sont ?

L'homme fronça les sourcils et prit un air dédaigneux.

- Vous venez de me voir déposer mes déchets dans la poubelle et vous me demandez ensuite où elle est. Vous sortez d'où ?

Pas d'ici en tout cas !

- Donc la poubelle, c'est ça ? en montrant la grosse boîte.

- Non mais vous le faîtes exprès ! s'emporta-t-il.

- Dis donc, la poubelle, ici, n'est pas très écologique, pensai-je tout haut.

- Vous êtes de ces petits écologistes qui veulent préserver la planète ? Parce que moi honnêtement, ils m'exaspèrent, on doit économiser l'eau, arrêter de fumer, de rouler en voiture et ne pas jeter nos déchets, et cetera. Tous ça pour quoi ? Pour garder la verdure que l on doit tondre le dimanche matin alors que l'on pourrait dormir !

- Oui mais si on ne fait pas ça votre...euh...la planète disparaîtra.

- Qu'est-ce qu'on n'en à faire, on sera plus là, on sera mort.

- Mais si on ne fait rien vos petits enfants, eux vivront dans le malheur.

- Oh ils se débrouilleront ! Faut bien qu'un jour ce soit la fin du monde, non !

Si la Terre disparaît, les humains disparaîtront... Si les humains disparaissent, la végétation disparaîtra... Et si la végétation disparaît, les animaux disparaîtront !

Ce qui veut dire que sans animaux, nous ne serviront plus à rien et donc nous nous effaceront ! Et pratiquement la plupart des mondes disparaîtra!

Il n'y aura plus un souffle de vie dans l'univers. Le temps s'arrêtera pour l'éternité. Le Temps des Mondes sombrera dans l'oubli. Et plus personne ne sera là pour témoigner du Temps des Mondes...

Comment pouvait-il rester là, les bras croisés, à se foutre de l'avenir de son monde ? Prétendant que tout cela n'était que des puérilités?

Me retenant de lui faire la morale de sa vie, je tournai les talons, furieuse de son état d'esprit si étroit.

Je balançai le sac contenant le vase à la poubelle, encore sonnée, et retournai à l'hôtel. Après un petit sprint, je cherchai Brigitte. Catherine m'avait dit qu'elle avait regagné son bureau. Je frappai donc à sa porte, l'entendant marcher pour venir ouvrir, j'en profitai pour créer un nouveau vase ressemblant trait pour trait à celui cassé. Une lueur bleuâtre éclaira le couloir qui heureusement était inoccupé, puis un vase apparut dans mes bras.

À ce moment là, Brigitte ouvrit la porte violemment.

- Qu'est-ce qu'il y a ? s'écria-t-elle.

Me voyant, elle se détendit mais la colère qu'elle me vouait depuis ce matin, brûlait encore dans son expression.

- Vous me l'avez réparé ? asséna-t-elle sèchement.

Je lui tendis, la laissant ainsi le découvrir de ses propres yeux. Elle prit le vase et le serra contre elle. Elle me proposa ensuite de rentrer dans son bureau, déposa le vase sur une table et glissa son doigt dessus. Elle effleura les dragons de différentes couleurs puis l'intérieur du vase.

- Il est vrai que vous avez fait un bon travail ! s'exclama-t-elle. Mais comment avez-vous fait pour le réparer et le rendre plus neuf que jamais ?

- Madame, en réparant votre vase, je vous ai en quelque sorte sauvé la vie contre l'acceptation de mon silence !

- Mais c'est impossible, susurra-t-elle en regardant intensément le vase.

- Bon ce n'est pas tout mais il faut que j'y aille, lui rappelai-je, j'ai cours.

Je m'apprêtai à m'éclipser quand elle me retint le bras.

- Attendez, même si votre silence est difficile à supporter, je suis obligée de vous remercier comme il se doit. Que souhaitez-vous comme service ?

Me souvenant de la souffrance atroce qu'était de marcher jusqu'au lycée, il me revint soudainement en tête un moyen de transport qu'avait évoqué Sautellerina.

- Est-ce que par hasard, vous auriez un vélo ? demandai-je.

Cinq minutes plus tard, je découvris ce qu'était un vélo : deux roues ressemblant étrangement à une pizza ( que j'avais d'ailleurs eu l'occasion de goûter hier ; assez bon !), surplombées de tuyaux colorés portant un siège appelé : selle. Avant de pouvoir demander à Brigitte comment cela s'utilisait, elle avait déjà disparu.

Seule avec cet engin, je le regardai sous tous les angles afin de voir s'il y avait une notice d'utilisation. Malheureusement, après avoir inspectée tous les recoins, je n'en trouvai pas. J'eus l'idée de m'asseoir sur la selle, mes pieds touchaient le sol. Je perçus des carrés qui dépassaient des tuyaux. Voyant qu'après plusieurs coups de rein, le vélo n'avançait pas, je mis mes pieds dessus. Appuyant sur les carrés, un remonta et l'autre descendit puis les roues avancèrent. Ne savant pas quoi faire de mes mains, je les posai sur les tuyaux de devant.

Soudain, je dévalai la pente de la cour de l'hôtel à toute vitesse. J'avais compris comment en faire mais pas comment m'arrêter !

Je poussai un cri d'horreur.

Oh mon dieu !

Après avoir passé le portail de l'hôtel, un garçon, d'à peu près mon âge, marchait tranquillement avec un sac sur le dos. J'eus à peine le temps de lui dire de se pousser qu'il recula et ensuite je heurtai un rocher.

Pendant un millième de secondes, ma vie défila devant mes yeux, j'eus peur de mourir sans même avoir retrouvé le miel et peur de faire perdre espoir aux habitants de Springflow...

[ EN PAUSE]La chute du Honey TransformOù les histoires vivent. Découvrez maintenant