VI. Traître

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Hawks

Haru m'observe de ses superbes yeux bleus, indécise après mon observation. C'est toujours comme ça.

- Les amis sont censés pouvoir compter les uns sur les autres, non ? reprends-je. Je sais très bien qu'il y a des choses dont tu veux me parler, je le vois dans la façon dont tu me regardes. Mais tu te retiens de me les dire. Pourquoi ?

Elle croise les bras comme pour se protéger de mes questions. Mais il faut bien qu'on en parle.  
 
- Et toi ? Tu me fais confiance ? demande-t-elle en retour. Si tu veux que je te parle franchement, tu n'as qu'à me dire pourquoi tu pleurais, cette nuit-là.

C'était quand nous évoquions notre enfance. Je me fige, les interrogations datant de l'attaque du stalker reviennent me tourmenter. Peut-être qu'elle le sait déjà et qu'elle cherche à me le faire avouer. Peut-être qu'elle a lu mon dossier. Peut-être que...
Mais je ne lis qu'une méfiance défensive dans ses pupilles turquoises. Non. Elle ne m'aurait pas menti.

- Me souvenir de mes premières années m'a rendu triste, c'est tout, évasai-je en détournant les yeux.

- Pourquoi ? s'enquit-elle doucement.

Je sombre dans son regard d'un bleu paradisiaque. Je me secoue, évitant de me noyer dans ses prunelles océanes et de perdre mes moyens.

- Une question chacun, tu veux bien ? suggérai-je. Et on ne dit que la stricte vérité.

Elle hoche la tête.

Haru

Ses épaules se détendent, mais il a l'air de se geler, ayant laissé sa veste dans le cinéma et se retrouvant en tee-shirt dans la nuit froide. Il va tomber malade, s'il reste dehors dans cette tenue. Je lui tends mon large pull noir. Il le regarde sans comprendre.

- Mets-le avant d'attraper froid, proposai-je. Ça devrait être ta taille.

- C'est gentil, mais mes ailes ne passeront pas, remarque-t-il.

Je retourne le vêtement sur mes genoux et déchire le tissu pour créer deux fentes dans son dos. Je le lui donne à nouveau.

- Tu ne pourras plus le mettre, observe-t-il.

- Garde-le, dans ce cas.

Il le prend, écartant ses plumes jusqu'à dégager deux moignons d'ailes dans son dos. Il se sépare de ses plumes ainsi chaque fois qu'il s'habille. Ça doit être pénible, à la longue. Il enfile le pull, ses plumes reforment ses grandes ailes en un rien de temps.

- Merci ! sourit-il.

Mon cœur se réchauffe.

- À mon tour de te poser une question, poursuit-il en tournant la tête pour regarder la rue presque déserte. Pourquoi tu marchais seule dans la neige, l'autre jour ?

Je retiens un soupir. Il fonce tout de suite sur les terrains minés. Je n'ai jamais parlé de ça à personne, mais je suppose que je peux le lui dire.

- Tout ce qui est froid me rappelle ma mère, alors je fais souvent des balades quand il neige ou sous la pluie. Ces éléments me fascinent car je ne peux pas les brûler, ajoutai-je à mi-voix.

Une flamme bleue s'allume dans ma paume, je la regarde crépiter jusqu'à l'étouffer dans la nuit noire.

- C'est sûr que mettre le feu à la pluie est impossible, songe-t-il. À toi !

Je réfléchis à ce que je vais lui demander, puis je me souviens ne pas être censée savoir à propos de son enfance.

- Tes parents, ils sont comment ? m'intéressai-je.

Je t'aime à mourir {Hawks x OC}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant