Je t'aime à mourir {Hawks x OC}

XV. Chute céleste

Haru

Keigo me propose galamment son bras, je le prends sans plus me soucier de ce que penseront les gens. Je peux faire ce que je veux maintenant que je suis majeure. Nous nous acheminons jusqu'au tapis rouge, suivis des journalistes tenus à distance par les barrières longeant l'allée qui mène à la tente. Les flashs éclatent comme autant de coups de feu, le bruit et la lumière éblouissante me donnent envie de retourner me cacher dans ma chambre. Mais si je suis arrivée jusqu'ici, ce n'est pas pour me défiler face à une bande de médias. Je relève fièrement la tête, fixant mon regard sur l'entrée de la tente en gardant un visage impassible alors que Keigo salue les caméras en souriant. Miruko nous suit dans une robe noire lui seyant à la perfection.

- Ça va aller ? vérifie Hawk à mon intention.

- Évidemment, appuyai-je.

- Tant mieux, sourit-il. On est presque arrivés.

En effet, nous entrons dans la discothèque improvisée en bord de mer. Nous restons tous près l'un de l'autre, bras dessus, bras dessous. Sous la tente sont rassemblés tous les héros, à qui discute avec une coupe de champagne à la main, à qui se trémousse sur la piste de danse illuminée par des projecteurs changeants. Une longue table présente un buffet varié dans un coin, le DJ joue avec ses platines sur une scène installée à l'opposé. La musique est bonne, tendance, mais il manque cette graine de folie qu'on rencontre dans les clubs les plus réputés. Enfin, la soirée vient à peine de commencer.

- Allons chercher à boire, décide Miruko.

- Raisonnablement, bien évidemment, lui rappelai-je.

- Bien évidemment, acquiesce sagement mon amie.

Elle tient très bien l'alcool, mais une fois qu'elle est ivre c'est un cataclysme ambulant. Nous avançons jusqu'au buffet, tous les regards nous suivent. Je m'énerve de voir les femmes fixer Hawks en se pamant, les yeux des hommes glissent sur moi comme autant de courants d'air brûlant.

- Vous êtes vraiment adorables, tous les deux, s'amuse une voix.

Je tourne la tête pour voir Midnight et sa tenue révélant ses charmes nous observer en souriant.

- Merci, s'incline Keigo, souriant.

Je laisse couler, indifférente. Nous continuons, je parviens à entendre le murmure songeur de l'héroïne avant qu'elle ne termine son verre d'un trait.

- M'enfin, qu'est-ce que ça doit être au lit...

Un léger sourire m'échappe. Qu'est-ce que ça va être, plutôt.
Nous nous arrêtons devant la grande table et prenons chacun une coupe de champagne.

- À quoi trinque-t-on ? demande Miruko.

- Aux vacances ? suggère Keigo après réflexion.

Nous levons nos verre et les faisons tinter les uns contre les autres.

- Aux vacances ! reprenons-nous avant de prendre chacun une gorgée dans notre verre.

Je détaille le costume de Keigo, pensive.

- Tu es Horus, c'est ça ? devinai-je. Le dieu égyptien du soleil.

- Tout à fait ! Par contre, je n'arrive pas à trouver de qui tu t'es inspirée pour ton costume, indique-t-il en m'observant ardemment.

- Moi non plus, remarque Miruko. On dirait une déesse nordique.

- Je n'ai pas fait dans la simplicité, avouai-je. J'ai pris exemple sur Freya, une divinité scandinave.

- Déesse de quoi ? s'intéresse Keigo.

- L'amour, la luxure, la beauté, mais aussi la guerre et la mort, énumérai-je.

Il lève un sourcil goguenard, m'offrant son superbe sourire assuré.