Je t'aime à mourir {Hawks x OC}

VIII. Crocs et plumes

Haru

Après être rentrée chez moi, je me suis réfugiée dans mon lit et ne l'ai pas quitté du week-end, m'endormant puis me réveillant successivement sans trouver l'énergie de me lever, méditant sur mon erreur. Je n'aurais jamais dû lui raconter tout ça. Non seulement je l'ai blessé, mais en plus je lui ai donné l'opportunité de me blesser. Comment ai-je pu lui ouvrir mon cœur aussi facilement ?
Fuyumi toque plusieurs fois à ma porte, je ne parviens pas à lui répondre, la gorge sèche et les yeux rouges de mes pleurs. Je regrette amèrement de m'être confiée au héros, faisant milles et une interprétations des moments que nous avons passés ensembles. Tout ça ne peut pas bien se terminer, quelle que soit la voie que je prenne. Je dois limiter les dégâts.

Hawks

Haru n'a pas répondu à mes messages depuis que nous nous sommes quittés. Je ne l'ai pas revue au QG de l'alliance des vilains, et quand je suis parti patrouiller lundi matin, elle ne m'attendait pas à notre point de rendez-vous habituel. J'ai appelé Miruko qui m'a informé qu'elle avait croisé Haru le matin même, sans commentaires. Le printemps débute enfin, mais c'est un nouveau froid qui me prend au cœur.

...

À la fin de ma journée, je me pose devant le pavillon Todoroki et appuie sur la sonnette. Haru ne s'est pas montrée non plus à mon agence pour notre entraînement quotidien. J'ai besoin de savoir si elle va bien. La porte s'ouvre sur Fuyumi, surprise de me trouver sur son parvis.

- Salut ! lançai-je avec un sourire. Haru est là ?

- Non, elle est sortie, répond-elle. Je pensais d'ailleurs que vous étiez avec elle.

- Elle a dit ça ? supposai-je.

- Pas vraiment, mais comme vous êtes souvent ensemble, j'ai fait le lien, explique-t-elle. Mais je me suis visiblement trompée.

- Je vois...

Elle est donc partie en soirée.

- Vous vous êtes disputés ? tente-t-elle.

Nos câlins n'avaient rien d'une dispute.

- Pas du tout. Enfin, je ne crois pas, rectifie-je, songeur.

Elle baisse son regard gris, une expression hésitante sur le visage.

- Haru est restée enfermée dans sa chambre tout le week-end, m'informe-t-elle. Ce matin, je l'ai trouvée très fatiguée. Je sais qu'elle va m'en vouloir de vous dire ça, mais ses yeux étaient rouges d'avoir pleuré.

Le choc me percute de plein fouet, les pièces du puzzle s'assemblent. Son comportement glacial quand elle m'a quitté, la manière résignée dont elle m'a lâché, son regard fuyant... J'ai dit quelque chose qui l'a blessée. Mais quoi ? Je retrace notre dernière conversation, réfléchissant ardemment. L'évidence me saute aux yeux.

- Merde... jurai-je entre mes dents.

Elle a pu croire que je refusais de lui parler de mes problèmes alors qu'elle s'est confiée à moi, et vu à quel point elle intériorise, elle est sûrement arrivée à la conclusion que je ne prenais pas notre amitié au sérieux. Et maintenant, elle va m'éviter jusqu'à ce que j'abandonne la partie. Je remonte mes lunettes sur mon front dans un soupir. Pourquoi je ne pense jamais à ce qu'elle ressent avant de parler ? Je repose les yeux sur Fuyumi.

- Tu pourrais m'appeler quand elle rentrera ? suggérai-je, souriant.

- Bien sûr, accepte-t-elle. Vous entrez prendre une tasse de thé ?