Je t'aime à mourir {Hawks x OC}

X. Colocs

Hawks

Je regarde Haru empaqueter ses vêtements dans une valise bleu nuit après que nous nous soyons introduits chez les Todoroki par la baie vitrée de sa chambre. C'est d'ailleurs la première fois que je vois la chambre de Haru, et on dirait bien que je visite un monument historique, avec mon grand sac à dos orange sur le dos et mon enthousiasme. L'atmosphère de la pièce aux tons bleus est très agréable. J'approche d'une étagère croulant sous les livres pendant que mon amie part dans la salle de bain. Mes doigts courent le long des tranches, je trouve plusieurs titres en anglais, l'un des ouvrages est même en français.

Je prends un livre au hasard et le feuillette. Je savais qu'elle aimait lire, mais à ce point... Je suis les lignes du regard sur une page en plein milieu du bouquin, curieux. Mes joues s'empourprent, je referme sèchement le livre en comprenant qu'il ne contient que du porno sur papier. Haru revient de la salle de bain, tranquille. Je me demande comment elle peut paraître aussi innocente tout en lisant ce genre de choses. Le maître mot de notre intrusion est le silence, alors elle se contente d'un demi-sourire goguenard en voyant le livre dans ma main. Elle en choisit un autre et le place dans sa valise, je l'aide à cloître ses bagages en vitesse avant de nous diriger vers la fenêtre grande ouverte. Il fait doux, le printemps a bien commencé. Les cerisiers seront en fleurs pour " ce jour-là ".

Je soulève la valise à l'aide de quelques plumes et la fait voler par-dessus le balcon avant d'en sauter avec Haru. Je me pose dans un battement d'ailes, elle se réceptionne en un salto avant.

- Pas mal, remarquai-je.  
 
- Je n'ai pas chômé, pendant ce mois d'absence, indique-t-elle en prenant sa valise.

- La preuve, tu as pris la troisième place du podium, soulignai-je.

- Haru ?

Nous nous tournons vers Shisé, le supposé fiancé tenant un imposant bouquet de roses écarlates et s'apprêtant à appuyer sur la sonnette de la maisonnée. Encore lui. Il sourit largement en approchant.

- Je venais justement te voir, ma chère ! Tu es si prévenante, quelle bonne épouse tu feras...

- On dirait bien que je n'ai pas été assez clair, hier, dis-je en même temps que Haru, agacés.

- Ces fleurs sont pour toi, elles me rappellent la couleur de tes cheveux, continue-t-il en lui tendant le bouquet, réjoui. Tu n'es plus fâchée, dis ?

Un vif agacement me mord au coeur mais je ne cille pas, sachant pertinemment que mon amie peut se défendre seule malgré mon envie de chasser ce sale prétendant moi-même. Haru prend le bouquet, j'attrape une rose juste avant qu'il ne tombe en cendres entre ses mains enflammées.
    
- Je t'ai déjà dit qu'il n'était pas question de mariage, rétorque-t-elle, cassante. Continue de venir ici et je porte plainte pour harcèlement.

- Quelle passion, ma douce ! s'exclame l'autre. Il me tarde de...  

- Je ne suis pas libre, réplique Haru.

- Mais ton père m'a assuré que...

- Mon père ne sait pas tout, l'interrompt-elle.

Je tourne la tête vers elle, stupéfait. Elle sort avec quelqu'un ?

- Pourquoi tu ne m'as pas dit... commençai-je.

Elle me coupe la parole en posant ses lèvres sur les miennes. Mon cerveau se déconnecte quand elle glisse sa langue dans ma bouche, puis je réponds à son baiser avec la même passion enflammée. Une de ses mains entoure ma gorge, la seconde se pose dans ma nuque. Je l'attire à moi en posant les mains sur sa taille, nos échanges deviennent de plus en plus brûlants au fil des secondes. Elle embrasse bien, très bien, même. Tellement bien que j'en oublie qu'elle est ma meilleure amie alors que des papillons se cognent aux parois de mon estomac. Elle me mordille la langue avec un désir grandissant, je presse ses si douces lèvres entre les miennes, me battant pour la moindre goulée d'air. Dabi va me tuer.
Quand elle s'écarte enfin, elle jette un coup d'oeil à Shisé.