Je t'aime à mourir {Hawks x OC}

XII. Dépêche-toi

Haru

- Onibi, nouveau numéro trois du podium japonais, m'appelle l'homme en contrebas.

Hawks s'assoit. Je me lève, les jambes flageolantes. Les applaudissements éclatent, mon regard se trouble tandis que je lève la tête et me redresse fièrement. Mon image est projetée sur plusieurs écrans, j'y constate que ma peur demeure invisible depuis l'extérieur. Les battements de mon cœur résonnent à mes oreilles comme autant de percussions fracassantes, je laisse échapper un soupir soulagé quand le projecteur me quitte. Je m'affaisse sur ma chaise, fermant les yeux pour me concentrer sur ma respiration.
Hawks me tend la main, je la prends avec reconnaissance. Mon angoisse chute en percevant sa propre inquiétude à mon égard et son aura chaleureuse. Je garde sa main dans la mienne même après avoir repris mon calme.

- Ça va, chuchote-t-il pour nous deux. Tu as très bien fait, Haru. C'est fini, maintenant. Tout va bien.

Je hoche la tête, observant discrètement son superbe profil. Je me demande comment il peut me calmer à ce point simplement en me tenant la main. Je laisse partir sa main de peur que les caméras trouvent un angle de vue adéquat à la prise de notre étreinte invisible. Il sourit sans me regarder.

...

Quatre heures se traînent péniblement jusqu'à la pause méridienne, pendant lesquelles l'animateur explique le fonctionnement d'armes ou de bases militaires à la pointe de la technologie à l'aide des héros à l'origine de ces créations. L'amphithéâtre silencieux dans lequel résonne la voix traînante du pacificateur est soporifique, Hawks et moi nous ennuyons sans pouvoir discuter jusqu'à ce qu'on nous laisse trois quarts d'heure pour déjeuner.

- Soyez sûrs d'être revenus pour treize heures quarante-cinq, précise l'animateur. À tout de suite.

Je me lève, Hawks me suit en repliant ses ailes pour se faufiler entre les rangées de sièges.

- C'était long, baîlle-t-il.

- On va passer une semaine ici, on ferait bien de s'y accoutumer avant de mourir d'ennui, songeai-je.

- Tu es tellement fataliste, Haru-chan !

Nous retrouvons Miruko qui a l'air aussi ennuyée que nous. Elle étire ses longues oreilles blanches de droite à gauche tandis que nous marchons vers la sortie de l'amphithéâtre.

- J'ai presque dû me pincer pour ne pas m'endormir, dit-elle.

- J'espère qu'il y aura des démonstrations, parce que pour l'instant, c'est pas très passionnant, renchérit Hawks.

Il est rare que je m'ennuie, mais là, j'aurais vraiment préféré retourner dormir. Toutes ces explications inutiles ne servent qu'à démontrer la puissance de nouveaux armements.

- En clair, la conférence à lieu pour permettre aux pays de montrer leurs dernières avancées techniques, comme pour dire : "Attention, il ne faut pas jouer avec moi, regardez ce dont je suis capable !", résumai-je à mi-voix. Pour tuer les éventuelles guerres dans l'oeuf.

- Exact ! approuve Hawks.

- C'est comme ça chaque année ? m'enquis-je.

Il doit déjà être venu ici, puisqu'il a plus d'ancienneté que moi.

- Non, il y en a une tous les deux ou trois ans, et j'ai réussi à passer mon tour jusqu'à présent, soupire-t-il, dramatique. Vraiment, je suis déçu. Je pensais qu'un tel rassemblement héroïque donnerait lieu à plus de...

Il continue de parler tout seul pendant que nous gagnons le réfectoire. Les héros sont attendus par une foule de reporters tendant leurs micros en lançant des questions en tous sens. Mon sang se glace dans mes veines à l'approche de cette masse cacophonique. Hawks avise la seconde A se tenant devant nous d'un coup d'œil, je saisis aussitôt son plan.