Je t'aime à mourir {Hawks x OC}

XX. Réunion de famille

Hawks

Je regarde Dabi avec une fureur à couper au couteau. La base de mes ailes brûlées par ses mains couturées de cicatrices me démange à sa vue, rappelant l'amère morsure de son feu bleu.
Celui-ci observe Endeavour confus.
  
- Que viens-tu faire ici, Dabi ?

- Allons, tu ne me reconnais pas ? Tu m'as pourtant donné un nom émérite, papa... Appelez-moi Toya, propose-t-il, souriant.

Fuyumi porte une main devant sa bouche, choquée. Je lance un coup d'oeil à Haru. Ses yeux bleus posés sur son frère s'embrasent d'une rage mortelle.

- Ce n'est pas toi qui l'as invité ? murmurai-je.

Elle secoue négativement la tête. Le regard que nous échangeons promet de lui régler son compte dès la fin de cette assemblée.

- Je m'en suis chargé, indique Natsuo en apparaissant, grave.

Dabi passe devant Teka sans lui accorder la moindre attention, indifférent. Celle-ci lève un sourcil désappointé à son intention. On dirait qu'on rassemble les matériaux pour créer une bombe, vu les personnalités explosives de la famille. Il prend place à la table bien garnie.

- On m'a invité à déjeuner, peut-être devrait-on commencer ? suggère-t-il, un sale sourire aux lèvres. Après tout, on se retrouve si rarement tous ensembles...

Fuyumi et Endeavour sont horriblement surpris par l'apparition de leur frère et fils supposé mort. Ils reprennent progressivement leur calme, chacun s'installe autour du repas. Un silence pesant tombe sur la pièce, la tension crépite dans l'air. Tous les malheurs de la famille imploseront au frottement de la moindre allumette. Dommage pour moi, je suis entouré de briquets plus performants les uns que les autres.

- Bon appétit, fait Fuyumi.

L'on répète les deux mêmes mots avant de se servir, je me décide pour du poulet et du riz accompagné d'une omelette. Haru prend de la viande bovine, des légumes et un peu de sobas.

- Il ne manque pas quelqu'un ? songeai-je soudain.

Haru me donne un léger coup de genou sous la table.

- C'est vrai, où est Shoto ? demande Teka.

- À l'internat de Yuei, il ne peut pas se joindre à nous, explique Haru.

- Quel dommage... dit Dabi.

Nouveau silence. Ça y est, je comprends. Elle n'a pas prévenu sa mère et son petit frère pour les ménager.

- Et comment va la vie, mamie ? s'enquit-il en regardant Teka. Toujours aussi blindée ?

Je manque de m'étouffer avec ma bouchée de riz, surpris de le voir s'affirmer aussi rapidement. Il est en contrôle, et il le sait. Il pourrait faire flamber la maison familiale en un claquement de doigt, mais il n'en fera rien puisque son père, Haru et moi l'arrêterions sur-le-champ.

- Ne m'appelle pas mamie, sale gosse, gronde-t-elle.

Elle dégage une aura menaçante. En y regardant à deux fois, Haru est son portrait craché, mais en plus calme. Enfin, plus ou moins. Elle répond à la question après avoir échangé une oeillade foudroyante avec son petit-fils.

- Je viens de renouveler un contrat avec mon agence de mannequinat, informe-t-elle en se servant un verre d'eau. Et toi, toujours à tes vilaines activités ?

- On ne change pas les bonnes habitudes, dit Dabi.

- Je ne te le fais pas dire, marmonnai-je, acide.