peerless companion ( Terminée)

Un prince inattendu

Cela fait bientôt quatre lunes que l'empereur et moi nous évitons, et je suis celui qui l'évite. Non par peur, mais par pure honte. J'ai honte d'avoir laissé mon âme et mon cœur s'exprimer à la place de ma tête en sa présence. Moi, introverti de nature, je ne m'imaginais pas agir ainsi, même dans les rêves les plus secrets que je me suis permis de faire au cours de ma misérable existence. Jamais plus je ne pourrai le regarder en face. (soupir)

- Izumo !?

Une douce voix me tire brusquement de mes pensées.

- Oui, Hana ?

- Pourrais-tu aller changer les bandages de ton mari ?

- Quoi !!!?

Hana, fin observateur, a dû remarquer la récente distance entre l'empereur et moi. Il tente de nous rapprocher l'un de l'autre.

- Hana, pourquoi les servantes ne pourraient-elles pas le faire ? Je ne suis pas qualifié pour ce genre de tâches. Dis-je cela en forçant un sourire.

- C'est simple, Izumo, parce que la servante qui s'en occupe habituellement, et qui a les qualifications requises, est absente.

- Où est-elle allée ? Je marmonne, un peu contrarié.

- Elle est allée voir sa cousine qui a donné naissance hier nuit. En plus, je suis sûr que tu vas y arriver. Il ne reste que ce soin et il sera totalement remis sur pied. Dit-il avec un petit sourire.

" Satané bébé, tu n'aurais pas pu attendre jusqu'à demain avant de venir ?" Marmonne ais-je intérieurement.

Je soupire lourdement, mes épaules sont voûtées par le poids de la tristesse.

- Hana, je comprends ce que tu essaies de faire... mais il serait préférable que quelqu'un d'autre s'en charge.

Je prononce ces mots avec une tristesse si profonde que mon ami Hana baisse les bras, déçu.

- Izumo, excuse-moi de te t'avoir demandé quelque chose d'aussi difficile... Cependant, tu sais, quand on a peur de quelque chose, la meilleure solution est de l'affronter.

Hana me dit cela en relevant doucement ma tête, que je tenais baissée, à l'aide de son majeur et de son index. Il plonge son regard dans le mien.

- Et tu as déjà fait cela, d'après ce que j'ai pu constater.

- Oui, mais même si j'ai affronté ma peur, cela ne signifie pas que je l'ai vaincue.

- Ça, tu ne le sauras jamais si tu ne retournes pas sur le champ de bataille pour faire un constat et t'assurer de ta victoire.

Hana a totalement raison. Je dois retourner voir l'empereur et éclaircir certains points pour éviter tout malentendu, mais quand j'imagine chaque pas en direction de cette confrontation me paraît comme une montagne à gravir.

- Oui... mais c'est difficile.

Hana ne dit rien et me prend la main pour m'emmener dans le petit salon, où nous pouvons enfin nous asseoir. Les rayons du soleil commencent à danser à travers les rideaux, créant des jeux d'ombre sur le tapis. Je peux sentir une atmosphère de confidence dans la pièce, un endroit où Hana semble prêt à partager ses pensées les plus intimes.