Chapitre 23

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Alaina

Je crois que je lâche prise face à ses doigts, son corps, son aura. En me tenant à ses biceps, je me laisse aller à de faibles gémissements de plaisir. J'ai du mal à réfléchir correctement. Tout s'entrechoque et rien ne paraît censé. Je suis faible face à lui et je le reconnais. Pourtant, je veux être forte et contrôler mon corps, mes pulsions, mes envies.

Je laisse tomber ma tête sur son torse nu. Son odeur s'empare de mes narines. J'adore son odeur corporelle. C'est poivré, citronné, acidulé, compliqué. Oui, tout est compliqué en Noah. Pourtant, sa complexité fait mouche avec la mienne.

Ses doigts me procurent du plaisir. Ils tirent sur mon clitoris, le caressent, le titillent. Je souffle de bonheur aux creux de son torse en laissant mes lèvres goûter ses abdominaux.

Je sens le plaisir s'accélérer. Il n'a jamais été aussi doux et lent à ce niveau-là. Il prend son temps, me découvre comme pour la première fois, retire, puis entre à nouveaux ses doigts en posant son menton sur ma tête.

Pourquoi je me sens si bien aux creux de ses bras ? J'ai l'impression d'être protégé, apaisé, mais il est aussi celui qui me fait constamment sortir de mes gonds et ses paroles peuvent s'avérer horriblement blessantes. Les excuses n'effacent pas les paroles de colères. J'ai la rancune aux creux des lèvres, mais la rancune n'a pas sa place dans une relation amoureuse.

Sur le fil, me laissant aller à mes gémissements, j'attends l'orgasme, le plaisir ultime qui me délivrera de cette envie. Cependant, il n'arrive pas. Noah retire ses doigts avant.

Je révèle immédiatement la tête pour l'observer. Un sourire en coin est affiché au bout de ses lèvres.

-C'est parce que tu es une menteuse.

Je grogne. Il se moque de moi ?

-Pardon ?

Noah se lèche les doigts, le sourire fier.

-Tu m'as bien entendu. Ça fait une semaine que tu me prives encore de sexe en prétextant que tu as tes règles.

-Je les avais. Dis-je pour me défendre.

-Pas aussi longtemps.

Il suce son index comme pour appuyer le désir qui grandit en lui, en nous. Ma frustration s'agite dans le bas de mon ventre.

-Tu te moques de moi ? Tu mens constamment.

Il hausse les épaules. Son sourire ne s'efface pas et je détache mes yeux de ses lèvres. Il m'énerve tellement quand il agit ainsi.

-Tu me prives de sexe à chaque fois qu'on se dispute.

Je garde mon calme en fermant nerveusement le bouton de mon jean. Si je le prive de sexe comme il le dit si bien, c'est pour prendre du recul et réfléchir à la situation. Je ne peux pas réfléchir quand je suis sous les mêmes draps que lui. J'ai besoin de se recul pour avancer.

-Tu n'es qu'un crétin. Je n'ai pas besoin de toi pour avoir un orgasme, je peux le faire seule.

Je fronce les sourcils en lui tournant les talons. Il agit constamment comme un crétin, et oui j'aime ce crétin, mais il m'énerve.

J'entends son rire se propager dans l'espace de la pièce. C'est si apaisant. Bon Dieu. Je récupère mon sac sur la chaise de la cuisine.

-Appelle-moi quand tu le fais, j'ai très envie de voir ça.

Je roule des yeux, le feu aux joues. Je sais que c'est un de ses fantasmes, mais je ne le ferais pas.

J'enfile mes chaussures, attrape mes clés et quitte l'appartement, la frustration au fond de la gorge.

Ma vie, ma foi et toi... (Tome 2) (SOUS CONTRAT D'ÉDITION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant