Ma vie, ma foi et toi... (Tome 2) (SOUS CONTRAT D'ÉDITION)

Chapitre 35

Noah

L'air est frais et me fouette le visage, tandis que je m'enfonce dans ce cul-de-sac sombre à l'odeur bien nostalgique.

Deux mecs à capuche sont adossés contre le muret du cul-de-sac. Je relève la tête, le sang qui tourbillonne à tout va.

-Qu'est-ce qui t'amène ? Demande l'un d'eux étrangement fière.

Je m'approche lentement, les chuchotements de mes démons aux oreilles.
Je sors de ma poche de quoi draguer ses vendeurs, de l'argent.

Mes démons me susurrent de tenter plus fort, de voir plus loin, de goûter à quelque chose de nouveau, mais je m'étais promis de ne jamais franchir la limite. Jamais de drogues dures, jamais. J'ai vu cette drogue rendre ma mère complètement folle, la détruire et rendre Ronnie violent. Jamais je ne serais comme eux.

Je tends mes billets à un des mecs. Il les compte, un sourire prétentieux sur le visage.

-Alors comme ça tu veux t'évader ? Te shooter ?

Je fronce les sourcils, les mains dans les poches. J'aurais tout simplement pu appeler Aaron pour me fournir un joint, mais ses joints sont doux, coupés avec au tabac et je n'en veux pas. Je veux détruire mon monde en me laissant emporter et pour ça, je veux quelque chose de pur, mélangé à d'autres substances psychotropes. Ces connards fournissent ce qu'il y a de mieux, ce qui dans le passé m'a aidé à me détruire. La colère qui m'animait dans le passé refait surface. Je sens mes doigts picoter de douleur, de haine, de rancoeur.

Le premier homme fourre l'argent dans sa poche en faisant un signe de tête à son second. Ce dernier fouille dans les poches de son jean tout en s'approchant de moi. Sa main sort, vide et je réalise trop tard que son poing finit dans mes abdomens. Je tombe à terre en crachant ma haine. Ce connard croit me duper.

-Aller on se casse. Les camés, vous êtes toujours aussi faible. Rit grossièrement le premier mec.

Je me lève d'un bond, le coeur se remplissant de haine. Je ne vois pus rien. Je suis aveuglé par la haine. Je laisse cette colère prendre possession mon corps, comme elle sait si bien le faire.

Je saute sur le mec m'ayant mis un coup de poing. Mon poing déforme son visage. Il crache difficilement du sang, mais je ne lui laisse aucun répit. Je cogne, encore et encore, prétextant que c'est mon punching-ball.

-Bordel ! Lâche-le. Hurle l'autre homme en me tirant la capuche par derrière.

L'air frais rencontre mes cheveux mouillés. Mon visage est dégagé. Mes poils se hérissent et ça a le don d'augmenter ma colère.

-Noah !? S'exclame l'homme tandis que je tiens son ami par le col, son visage en sang.

-Bordel ! Allez vous faire foutre ! Hurlais-je en jetant l'homme à terre.

-Noah, c'est toi ?!

Son visage s'approche du mien, il scrute mes yeux, cherche à comprendre la situation.

-File-moi ce que je viens de te payer. Grognais-je.

L'homme à terre tâte ses poches, l'air paniqué. Il a du mal à se relever et son nez pisse le sang.

-Merde, si je pensais te voir ici.

Je souffle lourdement, le coeur encore à mille à l'heure. J'ai toujours cette putain d'adrénaline en moi qui a besoin d'être expulsé.

-Tu vas me filer ce qui est à moi, ou je dois buter ton collègue ? M'énervais-je.

-Doucement, doucement. Toujours autant énervé.