Chapitre 59

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Noah

-Impossible de partir ! M'énervais-je.

Les yeux bruns d'Alyssia me fixent un moment avant de se diriger vers son bloc-notes. Elle ne semble pas saisir.

-C'est une belle opportunité. Affirme-t-elle. Lorsque tu étais à San Diego, comment tu te sentais ?

Étrangement, à San Diego, je me sentais moins en colère, moins sur les nerfs, moins emprisonné qu'à Denver.

-Ce n'était que deux mois. Je savais que j'allais rapidement revenir.

-Et Seattle ce n'est que quelques années. Dans la vie, il faut savoir sauter et regarder où l'on atterrit. Peut-être que l'école ne te plaira pas. Un tas de choses peuvent se produire.

-Je ne partirais pas sans Alaina.

Alyssia plisse le nez en jouant avec son stylo.

-Tu dois apprendre à te détacher d'Alaina. Elle a sa vie et toi la tienne.

-Mais sa présence m'aide à avancer. Deux mois sans elle, c'était une torture et puis..

Je regarde ma main. Ici, j'ai Axel, Bryan, Aaron, la thérapeute et Alaina. Axel s'en va cette rentrée, mais les autres sont encore là. Sans eux je n'avance pas. Je suis incapable d'avancer seul. Je suis incapable de voir la lumière à la fin du tunnel.

-Tu as peur. Affirme-t-elle. C'est normal d'avoir peur, mais de nos jours les téléphones existent et tu pourras rester en contact avec Alaina.

Je frotte mes mains moites contre mon jean en soupirant.

-Vous avez déjà fait du sexe par téléphone ? C'est le truc le plus horrible.

Ma question la trouble et elle bégaye légèrement avant de reprendre.

-Parles-en avec Alaina. Je suis certaine que cette école peut t'approcher de ton but.

Certes, j'ai toujours aspiré à une école d'art même si je ne pense pas la mériter. Néanmoins, je ne pensais pas réaliser cet objectif et maintenant que je l'ai devant moi, je suis démunie.

-Je dois y aller. Dis-je en me levant d'un bond.

Étant donné que je ne travaille pas aujourd'hui, je vais en profiter pour me défouler à la salle de boxe. Depuis mon arrestation, je n'ai plus eu de nouvelle de Colombo et c'est peut-être mieux ainsi. Malgré mes restrictions, je sais que j'aurais pu succomber à son appel à la destruction. Qui sait si être sur le ring ne m'aurait pas plu.

Tout en montant dans ma voiture, j'appelle Dylan qui décroche immédiatement.

-Allô ? Grommelle-t-il. Tu sais que tu réveilles les gens dès le matin ?

-Il est dix heures. Tu n'as pas cours ?

-Au diable les cours. Soupire-t-il de sa voix pâteuse.

-Je t'appelle pour ce soir. Aaron m'a dit qu'il y avait un combat. Tu vas participer ?

Il grogne.

-Mec, toi et Axel ne reteniez jamais la leçon ? Tu as fini en garde-à-vue et il a perdu tout son pognon le combat dernier. C'est des signes. Il faut arrêter.

Il bouge dans son lit et le bruit est infernal au téléphone.

Tout en conduisant, je lève les yeux au ciel. Il ne semble pas encore assez bien nous connaitre. Il en faut plus pour nous arrêter.

-Tu n'y es pas allé hier soir ?

-Non. Je te rappelle que j'avais des problèmes avec ma copine à propos de ça. J'essaye de réduire et de me contenter de la boxe.

Ma vie, ma foi et toi... (Tome 2) (SOUS CONTRAT D'ÉDITION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant