Chapitre 11

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Alaina

Noah est endormi sur mon lit. Il dort comme un bébé et ne semble pas près de se réveiller. Je caresse faiblement ses cheveux bouclés en l'observant dormir. Il est tellement adorable, calme et insouciant lorsqu'il dort de la sorte. Il porte seulement son caleçon et a balancé la couette par terre comme à son habitude.

J'inspire profondément. La maison est vide. Aucun bruit. Je me demande même si mon père rentrera ce soir.

Quoi qu'il en soit, je profite de ce calme pour faire le vide en me laissant bercer par la mélodie de la respiration de mon copain. C'est le seul moment où il semble vidé de toute sa colère quotidienne.

J'ai laissé Noah dormir une bonne partie de l'après-midi. Depuis combien de temps n'avait-il pas dormi ? Impossible pour moi de le réveiller. Son sommeil profond semble lui faire du bien. Il est pratiquement dix-huit heures. J'en profite pour observer le frigo. Je devrais probablement faire à manger. Je meurs de faim. J'attrape un paquet de pâtes et quelques légumes dans le frigo.

Je ne sais pas si mon père compte rentrer ce soir, mais autant faire à manger pour Noah et moi.

Je fais bouillir une casserole d'eau avant d'éplucher et de couper mes légumes en petits dés. Me mettre à cuisiner me fait du bien. Ça me permet de me détendre et de laisser mes soucis derrière moi. Je dois apprendre à accepter la séparation de ma famille. Je dois apprendre à aller de l'avant. J'espère réellement que les choses vont s'arranger entre ma soeur et Sébastien, entre ma mère et moi et entre Noah et moi. Il mérite d'être heureux. Il mérite de prendre soin de lui et ça m'est difficile de penser à le fuir une nouvelle fois.

Dix-neuf heures trente. La porte d'entrée s'ouvre. Qui peut bien rentrer si tôt ? Je couvre ma casserole. Le repas est près depuis un moment. J'étais sur le point d'aller rejoindre Noah dans le lit. Il ne s'est toujours pas réveillé, mais je ne veux pas le couper de son sommeil. Il dort tellement peu, que j'ai peur de lui casser son plaisir.

Je sors de la cuisine. Mon père se débarrasse de ses bottes de chantiers pour rejoindre le salon. Il me sourit en se débarrassant également de son sac.

-Tu rentres tôt.

Je crois bien que c'est la première fois que je vois mon père rentrer si tôt. En règle générale, il n'est pas là avant vingt heures minimum.

-J'ai pensé que nous pourrions dîner ensemble. Étant donné que tu es seule.

Je souris et un étrange frisson me titille. L'amour que je cherchais est bel et bien là. Je ne peux pas être plus heureuse que maintenant.

-Tu as pu te libérer plus tôt ? Ça ne te posera pas de problème ?

Il secoue la tête en frottant ses mains sur son bleu de travail.

-Je peux bien passer du temps avec ma fille. Les années vont passer et tu seras de moins en moins là.

Je lui rends son sourire faussement enjoué. Il n'a pas tort.

-Bon. Je vais me doucher et on mange. Sourit-il.

Merde. Noah est en haut, dans mon lit. Je déglutis. Comment lui annoncer que Noah est ici ?

Mon père s'apprête à monter les escaliers, mais une silhouette descend. Mon coeur manque un battement. Noah descend lentement les escaliers, le regard encore endormi. Il ne porte que son jean avec la ceinture encore ouverte. Bon Dieu. Ses cheveux sont en batailles, ce que je trouve beaucoup trop mignon. Il s'arrête un instant en se frottant les yeux. Il ne semble pas totalement réveiller.
Mon père grimace.

Ma vie, ma foi et toi... (Tome 2) (SOUS CONTRAT D'ÉDITION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant