Chapitre 83

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Noah

Je donne un coup énorme contre le mur extérieur de la maison parfaite de Johnson. Ma main tremble et je viens de me blesser. Cependant, ma rage fait écho en moi et me pousse à tout détruire.

-Noah !

C'est la voix de mon père. Il me rejoint à l'extérieur et m'attrape le bras.

-Tu vas te faire mal, arrête. Ça n'est pas la solution.

Je tape du pied, passe ma main égratigné dans mes cheveux pour les tirer.

-Elle a menti !

-Calme-toi. On va en discuter calmement. Tu as vu dans quel état elle est ? Elle n'arrête pas de pleurer.

-Je m'en branle ! Et mon état à moi, alors ?! Elle m'abandonne ! Elle me laisse tomber ! Tout ça pour quoi ? Pour un travail !

Sans lâcher mon bras, mon père m'écarte doucement de la maison.

-J'ai cru comprendre qu'elle ne venait plus.

-Elle attend le dernier moment pour me le dire ! Ça fait des mois que je me casse le cul pour trouver un appartement potable pour elle ! Je suis venu ramper chez toi pour du fric ! Je fais tout comme il faut, bordel !

Mon père m'écoute, sans prendre la parole. Néanmoins, sa poigne est forte et il ne me lâche pas.

-Elle a intérêt à faire le bon choix. Grognais-je.

-Tu t'entends ?! Hurle mon père. Si tu la forces à rester avec toi elle t'en voudra toute sa vie et te rappellera ton erreur des années après.

Je me détache de son emprise, le coeur comprimé de douleur.

-Elle croit que je vais faire deux ans de distance ? Jamais de la vie !

-Eh. Écoute-moi. Dans la vie, les couples ne peuvent pas toujours être ensemble et il y a des épreuves à traverser. Des fois, les chemins se séparent, mais l'arrivée est bien plus belle.

-C'est con !

-Non ! Grogne-t-il. C'est comme ça, surtout à vos jeunes âges. Soit déjà fier des épreuves que vous avez traversées. Dis-toi que c'en est une de plus et que vous allez y arriver.

Je secoue ma tête qui me fait mal.

-Je ne ferais pas deux années de distance à espérer la voir une fois tous les quatre mois.

Je snob mon père pour rejoindre ma voiture et m'en aller. Je n'ai aucune envie de recevoir ses leçons dans la face.

C'était clair, elle devait me rejoindre, elle l'avait promis, nous devions rester ensemble à Seattle. Bordel. C'est ce qui m'a donné la force de rester à Seattle durant cette année scolaire. C'est ce qui m'a aidé à tenir. Si dès le départ, je n'étais pas certain qu'elle viendrait, je ne serais jamais allé à Seattle. Maintenant, j'ai l'air d'un con. Le plus gros des imbéciles, bordel. Elle s'est foutue de moi en acceptant sa proposition. Je le savais. Bordel. Depuis mon opération, quand elle n'est pas venue me voir, je le savais. Je savais qu'elle plaçait ses études avant moi. C'est sa priorité et je ne suis pas la sienne. Peut-être que je l'aime plus qu'elle ne m'aime. Peut-être que je suis celui qui est plus apte à faire le plus de sacrifice.

Je sonne désespérément chez Bryan même si je suis pratiquement certain qu'il est à l'étage au-dessus avec Wendy et les gosses.

À ma grande surprise, il ouvre la porte, ses lunettes sur le nez.

-Noah ?

Il s'interroge, mais je passe devant lui.

-Laisse-moi entrer. Tu as une bouteille ?

Ma vie, ma foi et toi... (Tome 2) (SOUS CONTRAT D'ÉDITION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant