L'université est un bataillon d'exploration

Je me dévoue

Par le miracle du Saint-Esprit et la puissance des algorithmes du plus grand réseau social, Historia m'avait rajouté à la discussion de groupe. Je ne pensais pas que des êtres puissent répondre aussi rapidement, et ce, sans arrêt. De plus, qui en avait quelque chose à foutre de la couleur de la conversation et de l'émoji de celle-ci ? Surtout si c'est pour choisir celui-ci qui se désintégrait le cerveau.

J'aimais le vendredi car l'effectif du réfectoire était divisé par deux. Les étudiants avaient le droit de manger à l'extérieur, et pour certains ça leur permettait de ne pas manger du tout. Étant donné que personne ne vérifiait les listes officiellement, ça en arrangeait plus d'un :

« Vous êtes au courant pour la soirée les gars ? La page du BDE a mis à jour la billetterie. Je pré-commande pour qui ? Annonça la mangeuse de tubercules.

— Une soirée ? Quand ? Sasha !

— La patience c'est juste un mot pour toi ou quoi Jean ? Je suis en train de regarder là. C'est dans une semaine.

— Prends moi direct une place Sasha. Exigea Jean tout sourire.

— Historia ?

— Je suis.

— Envoyez un message à Eren aussi les gars. Connie ?

— Si t'y es Sasha, je suis.

— Livaï ?

— J'sais pas trop, il y aura beaucoup de monde à cette soirée ?

— C'est probablement la soirée à ne pas louper de l'année, tout le monde mobilisera du temps pour préparer ses pires cadeaux. C'est la fin de l'année Livaï, tout le monde sera là. Ma phobie sociale revint à la surface, je contenais mon stress en tentant de me concentrer sur la fontaine d'eau derrière Connie. Ou peut-être qu'en devenant des paroles de fond, les propos de Sasha me paraîtront moindres ? Tout à coup, un plateau cogna le bois de la table, un colocataire sauvage apparut.

— Moi vivant, soyez certains que je ne louperai pas une occasion pareille pour prouver mon talent inné pour le poker. Ne faîtes pas genre, il y aura forcément un poker ou une version plus sombre de ce jeu. Je veux en être. Je soufflai, putain c'était bien ça que je craignais : son attrait démesuré pour les événements festifs. Il comptait se donner des limites le jour de ses funérailles ou quoi ? Jean, dans une semaine tu pleureras du sang crois moi. Signala Eren au décoloré.

— Dans tes rêves. L'année est bientôt finie, rends toi à l'évidence Jäger, tu perdras.

— Je ne ressens aucunes ondes négatives qui émanent de ton être insignifiant, c'est con. Livaï tu me laisses un cul ? J'acquiesçai sans réellement de conviction pour laisser de la place à mon colocataire. Comme toujours il fallait qu'il affiche ce sourire charmeur, quel crétin.

— Jean, amène Marco, ça pourrait lui plaire !

— Ca se tente mais je suis certain que si c'est toi qui demande, il acceptera du premier coup J'ai un peu la flemme de batailler avec lui en ce moment. Maugréa le châtain vers Sasha.

— Livaï ? Me chuchota mon colocataire dans le creux de l'oreille.

— Quoi ?

— Tu sens cette opportunité ?

— Laquelle ?

— Bah bordel, t'as vraiment aucun pressentiment. Bon, laisses tomber. Je suis définitivement le seul du groupe qui fait les travaux de groupe.

— Quoi ? De quoi tu parles ?

— Oh tu ne manges pas ta pomme ? Je peux te la prendre ? Bon Dieu qu'il m'énervait quand il faisait ça !