Je te demande pardon. 1

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 Cela faisait deux jours que j'évitais de parler à Eren, depuis sa dernière cuite mémorable en fait. Il m'était difficile de savoir si mon agacement relevait du fait que je n'avais pas réussi à trouver les mots justes, ou si j'étais harassé d'accompagner un jeune homme trop fêtard. Sans doute des deux.

J'errais dans les couloirs en attendant mon prochain cours, j'observais les tableaux retraçant la chronologique des anciens professeurs et théoriciens qui ont participé à construire le prestige d'Oxford. Hallucinant, il n'y avait que quatre femmes. Ils osaient se dire « progressistes » après ça. Je continuais de longer les murs quand je fus percuté au tournant par une petite silhouette :

« Merde ! Livaï c'est toi ? Oh s'il-te-plaît aides moi à l'éviter ! Je te donnerai trois mois d'argent de poche ou ce que tu veux ! Aides moi ! Je fronçais les sourcils vers la petite tête blonde, Historia semblait carrément paniquée.

— Au lieu de me crier dans les tympans, pourquoi tu ne me dis pas ce qui se passe ? Elle inspira bruyamment tout en accrochant mon avant-bras. Mon dieu, qu'est-ce que j'ai fait au Seigneur pour mériter une jérémiade pareille ?

— C'est cette nana, depuis hier soir elle me colle aux basques, j'en peux plus ! Apparemment elle est à l'université depuis quatre jours, grâce à un accord entre la directrice et ses paren- peu importe ! Historia gesticulait dans tous les sens, c'était à peine si je comprenais la fin de ses phrases tant elle manquait d'air.

— T'es à deux doigts de faire une crise d'asthme, tu ne veux pas qu'on se pose et tu me reformules ça tranquillement ? Aussi parce qu'elle m'a sacrément foncé dedans et que j'ai le genou en compote.

— Ça me paraît une bonne idée. »

Une fois que nous étions assis, je l'incitais à reprendre sa mésaventure, si bien que je ne comprenais pas un piètre mot de sa fichue histoire :

« Tiens c'est elle ! Je te parlais d'elle ! Avait-elle chuchoté en me prenant mon visage pour m'obliger à regarder dans sa direction. Historia pointait l'adolescente du bout du doigt. La concernée avançait rapidement vers nous en affichant un sourire mutin, c'est à cet instant que je regrettais mon existence. La brune faisait bien deux mètres de haut, sans déconner, c'était quoi ce pays de géants ?

— J'en déduis qu'elle est en train de te chercher Historia ? Elle t'a menacé ? Interrogeais-je nonchalamment en défaisant la poigne de la blonde sur mon avant-bras. Un peu plus et je perdais mon bras.

— Non, du moins pas encore. En fait, je ne lui ai parlé que cinq minutes dans ma putain de vie et elle me harcèle pour chopper mon numéro. Quand nous sommes partis au bar la dernière fois, elle s'est mise à me prendre dans ses bras en tentant de m'embrasser. Je t'avoue que j'ai connu mieux en plan de drague. Oh merde, elle approche. Livaï, parles moi, de n'importe quoi. Historia secoua rapidement la main comme pour me dépêcher de trouver une nouvelle distraction.

— J'avoue que la partie du harcèlement n'est pas grandiose mais, pourquoi tu ne l'envoies pas chier ?

— Regardes la, elle fait trois têtes de plus que moi. Avec ma taille de mini-pouce, j'vais pas remballer grand-chose. Je tournais une seconde fois la tête faire la géante, putain c'est vrai que même à moi elle ne m'inspirait pas grande confiance. Avec sa taille de titan, elle nous envoyait dans le décor sans effort.

— Enfin ! Qu'est-ce que vous foutez ici en fait ? Une voix blasée derrière nous nous fîmes sursauter. Historia et moi virevoltaient vers la nouvelle présence. Putain, il manquait plus que lui, j'étais servi aujourd'huis.

L'université est un bataillon d'explorationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant