L'université est un bataillon d'exploration

N'en parlons pas

Je devais sûrement me réjouir d'être ici, avec Livaï, plus sociable qu'il ne l'a jamais été mais bordel, qu'est-ce que Jean foutait avec cette bombe de Mikasa ? Non franchement, il était 1h00 du matin et je ne trouvais toujours pas la réponse à cette énigme. Quand je pense qu'il voulait qu'on se-

« Eren ! Tu viens ?

—... Connie ? Je repris mes esprits avant que Connie ne m'emporte par le bras vers le fond de la salle. Deux s'condes Connie, qu'est-ce que tu fous ? Tu m'emmène où là ?

— Avec le groupe, tes potes, tu remets ? Me répondit-il d'un haussement de sourcil.

— T'es bourré c'est ça ?

— Vu la ramasse que j'ai pris l'autre jour, je te promets que même sentir le punch mal dosé me donne la gerbe ! En plus t'y es pas du tout ! Avec les autres nous nous sommes dit que... C'était nul de ne plus se parler pour, ça. J'veux dire, bordel nous sommes à Oxford ici, nous étudions les plus grands mystères de l'existence humaine et à côté de ça on arrive encore à nous embrouiller comme si nous étions des gamins merdeux incapables de penser aux autres. Ça craint non ?

— J'vois pas le rapport, une personne peut avoir l'esprit le plus futé du monde et quand même se trouver être le connard le plus-

— C'est bon Eren, toi et ton pragmatisme fermez la. Juste pour ce soir mon pote ! Après je te promets d'écouter toute ta colère et ta frustration quasiment pathologique, à la limite de la déprime sévère et-

— Ta gueule Connie, j'ai saisi l'idée là mon pote... »

Il retira son bras de mes épaules pour annoncer mon arrivée aux autres. Les premiers instants de silence furent comme ceux d'un repas de famille, celui où nous arrivons et que pour aucune raison apparente, un membre de la famille commence à te dévisager parce que, j'en sais rien, tu respirais encore ?

Wow... J'ai encore des désaccords familiaux à régler moi.

« Jeunes gens, tout le monde est là, commençons !

— Crier plus fort que ça, tu meurs... »

Qu'est-ce qu'ils pouvaient bien me vouloir ? Tout allait bien quand nous étions tous dans notre coin, non ? Et pourquoi Livaï écoutait ce que piaillait Sasha ? Il l'écoutait vraiment ? Bordel qu'est-ce que c'était ce merdier ?

« QUE TOUT LE MONDE ARRÊTE CE QU'IL EST PRÉSENTEMENT EN TRAIN DE FAIRE ! L'HEURE A SONNÉ ! »

Mai-Li, la prochaine fois que tu hurles dans ce micro à la hauteur des mêmes décibels qu'un avion qui décolle, je te tue. Direct. Sans état d'âme.

« C'est les cadeaux les gars ! C'est l'heure ! » Cria à son tour Historia en s'approchant en sautillant de notre groupe.

Mais ? Je rêve où, Ymir avait réussi ? Elle était au bras de la petite princesse, bien joué l'artiste.

...

Comment dire ? Bon... Si je m'attendais à ça, je serai sûrement pas venu ce soir. Qu'est-ce que c'était encore ça ? Mais personne ne voyait le problème ? Pourquoi Mikasa souriait ?

« Eren, il faut t'en remettre là, c'est inquiétant.

— La ferme Jean. Je resterai choqué le temps que j'veux, va trouver Mika toi.

— T'es vraiment ravagé mon pote... » Souffla-t-il en me tapotant l'épaule.

Me touche pas. Va lécher les sabots de quelqu'un d'autre. Vous tous d'ailleurs !

Quelle université de timbrés, j'ai juré.

...

Mon appel s'éternisait mais je n'en fus pas déçu, moi qui pourtant détestait téléphoner aux autres, je pouvais inévitablement faire cet effot pour Armin, il me manquait le blondin mine de rien. Durant mon appel, j'avais aperçu la silhouette de Livaï me toiser, qu'est-ce qu'il cherchait ? Que je craque face à son intimidation ? Jamais. Je lui souriais niaisement mais en retour je n'eus qu'un regard froid et un haussement de sourcil désintéressé. Merde, quoi ? Qu'est-ce que j'ai foutu encore ? Bordel cette soirée était la hantise de ma vie... Tuez moi.

Le groupe avait réussi à recoller – plus ou moins les morceaux – pour cette fin d'année, premièrement parce que partir en pause avec une humeur ronchonne craignais au max et aussi, Jean me devait de la thune, alors il avait intérêt à plus trop faire la gueule. Ce type était intraitable en tant qu'ami alors en tant qu'ennemi, j'en parlais pas. Pour autant, il restait le « number one » des incompétents dans tous les domaines que la Terre rassemblait.

« ... Min, ta chambre ne bouge pas et tu le sais. Carla sera contente de vous revoir, crois moi. Même si je doute qu'elle pardonne rapidement à Mikasa de ne pas l'avoir prévenu dès la première heure de sa venue, elle aimera vous revoir. C'est toujours comme ça de toute façon.

— T'abuses Eren, elle aime aussi avoir son fils chéri, non ?

— Non non, mois je suis un squatteur de sa vie qui apparemment lui fait dépenser trop de thunes.

— Eren...

— Te fatigues pas, ces derniers temps elle semble plus ordonnée, elle a rencontré quelqu'un et je ne suis plus dans ses pattes. Du moins, moins. Te méprends pas Min, même pour moi ça me rassure de ne plus à l'avoir à la supporter tous les jours. Tu vois, à la dernière rencontre des parents, elle a été... Acceptable. Je l'aime hein mais bon, tu la connais ? Carla n'ait heureuse que quand elle est certaine que le monde ne lui demandera rien, surtout son fils.

—... Ren, je ne sais pas si tu comprendras ce que je veux te dire, je ne veux pas te blesser ou quoi mais... D'une certaine manière, tu es la plus grande faiblesse de Carla, elle a conscience, je pense, que tu seras toujours l'humain qui la rendra vulnérable et inquiète, de par tes problèmes de santé, tes valeurs morales bien tranchées et honorables ! Et surtout... Par le fait que tu représentes malgré tout, le souvenir le plus vivant de ton père...

— Me parles pas d'lui, pitié. On s'en fout de ce que mes vieux ont pensé de moi ou pensent encore, j'suis là et j'apprends enfin à vivre pour moi. Oh ! T'sais quoi ?

— Ouai dis moi ? Je sentis à travers le téléphone l'enthousiasme de mon meilleur ami, ça me réchauffait le cœur.

— J'ai un crush.

— Non ? Noon ! Je VEUX le voir ! Savoir comment il plie son linge, quelles musiques il écoute, si lui aussi met le lait avant les céréales ! TOUT !

— Damn ralentis la cadence ! Merde ! J'dois te laisser Min, on s'attrape plus tard ! »

Je raccrochai au nez de d'Armin dans une stupeur sans nom mais Armin n'en voulait jamais à personne. Ce mec était un ange, un vrai.

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