Tout va bien

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 « Effectivement, nous étendons notre activé en Amérique du sud et en Australie. Pendant que ma mère négociait de nouveaux contrats je comptais les minutes depuis qu'Eren a dû suivre le responsable des dortoirs. Comment ça ? Livaï tu veux bien m'expliquer ? Intervint ma mère.

— De quoi tu parles ? Je répondis à ma mère sans réellement lui prêter attention.

— Est-ce vrai que ton voisin de chambre a levé la main sur toi ? Livaï regardes moi quand je m'adresse à toi s'il-te-plaît.

— Je n'ai rien, ce n'est rien. Tout va bien maintenant.

— Regardes moi s'il-te-plaît. Ce que je fis en lui répétant que tout allait bien, qu'elle pouvait être étouffante... Livaï, tu as bien conscience ce qu'il a fait n'est pas normal ?

— Ce n'est qu'un malentendu, ça arrive comme à tout à chacun. Il s'est excusé pour ça. La grande Kuchel pouvait dominer une armée de journalistes désobligeants avec la plus grande rhétorique qui soit mais dès qu'il s'agit de son fils, elle serait capable de retourner une ville entière sans faire attention aux conséquences. L'instinct maternelle je suppose.

— Écoutes Li', si tu souhaites avoir un peu plus d'intimité, je peux toujours demander à ce que l'on te prépare une chambre rien que pour toi. Je ne veux pas revivre la même chose qu'il y deux ans, tu comprends ? Sa voix s'adoucissait, elle déposa délicatement sa main sur mes cheveux en me souriant adorablement. Dommage qu'Eden soit toujours dans les parages pour commenter à voix haute ce qu'il était en train de goûter, sérieusement je pensais qu'il avait péri dans un de ses nombreux accidents de cuisine. Oh Eden il était un peu comme le mec incapable de subvenir à ses besoins sans provoquer un drame derrière lui, je crois bien qu'il n'a jamais cuit de pâtes de sa vie. La dernière fois que j'étais allé chez lui, son chauffe-eau émettait une succession de claquements secs, - ce qui démontrait un dysfonctionnement de l'appareil quand même – tout ce qu'il a trouvé à dire c'est : « t'es sur ? Ce n'est pas plutôt pour pour dire que ça se met en route ? » Eden, si ton chauffe-eau prend plus de 48 heures à se mettre en route, il y a un problème. Ce fût seulement au moment de recevoir la facture d'eau qu'il comprit que quelque chose déconnait. Eden était de ceux qui ne pensait que rien n'était « si grave », quand ma mère l'a rencontré après le décès de mon père, au début son impétuosité la séduisait, elle adorait se réveiller à ses côtés sans savoir ce qu'il pouvait lui préparer et à la longue, elle se lassa et lui reprocha même ce trait de caractère, le rendant trop immature.

— Eren est la seule personne avec qui je parle tous les jours. Je veux continuer à vivre avec lui.

— Alors je respecte cela. N'empêches que tu pourrais répondre quand je t'envoie des messages Li', moi j'aime recevoir des nouvelles de mon enfant. D'ailleurs, tu me présentes ce « Eren » ?

— J'aimerai bien mais- Eden ?

— Salut bonhomme ! J'étais en train de dire à Kuchel combien ton école était impressionnante ! Je ne souriais pas et pourtant j'arrivais quand même à lui faire la gueule.

— Dis ça te dérange pas cette situation ? M'énervais-je.

— Que je ne sois plus avec ta mère ? Je croyais qu'on en avait déjà parlé Livaï, Kuchel et moi nous sommes en très bons ter-

— Je parle du fait que tu sois en train de te ramener avec une nouvelle femme au seul évènement auquel tu n'avais aucune raison d'y participer. Je ne doute pas que madame Jäger soit une femme incroyable, c'est seulement, qu'est-ce que tu fous là toi ?

— Livaï...

— Ma mère ne peut pas se permettre d'exprimer tout ce qu'elle ressent mais moi ça passera, après tout je ne suis qu'un gosse insensible qui ne fait jamais attention aux autres ? Pas vrai Eden ?

— Ça fait quatre ans Livaï, tu ne vas pas me-

— Si et autant de fois que tu me blesseras quand tu t'incrusteras dans ma vie sans qu'aucun ne t'ai invité.

— Je suis avec Carla aujourd'hui Livaï. Je crois encore avoir le choix de fréquenter qui je veux non ? Kuchel dis lui.

— Li', il n'y a vraiment aucun problème à ce qu'Eden soit avec une autre femme. Dès lors que nous avions rompu, il allait de soi que chacun pouvait poursuivre son chemin de son côté. Je ne suis pas blessée de le voir avec quelqu'un d'autre, au contraire. Cela dit, Livaï a tout de même un peu raison, fallait-il vraiment que tu accompagnes ta compagne à cet évènement ? Tu savais quand même que j'allais être présente Eden.

— C'est Oxford ici, je ne pouvais pas louper l'occasion.

— Bien sur... Soufflai-je en prenant deux coupes de vin qui passaient devant nous. J'en offris une à ma mère et je bus la seconde en la félicitant pour sa nouvelle campagne. Quoiqu'il en soit, je ne veux plus que tu m'adresses la parole Eden. Sur ce, bonne chance madame Ackerman. » Elle esquissa un faible sourire en fixant fièrement son ex.


...


Que c'était long, qu'est-ce qui pouvait bien avoir à dire à la mère d'Eren ? Ça faisait quarante minutes qu'ils discutaient, même un conseil d'administration a moins de choses à dire :

« Livaï ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Je me redressai au garde à vous sans savoir qui me parlait. C'est en relevant ma tête que je vis le sourire niais de mon ami.

— J-je t'attendais. Ça va ?

— Heu oui, parfaitement.

— Sur ?

— Oui, tout va bien. Nous restions plantés au milieu du couloir à nous fixer dans le blanc des yeux avant qu'il ne fasse se truc là, avec sa langue. Ce tic de pousser sa langue contre l'intérieur de sa joue, c'était atrocement séduisant. Mais heu, qu'est-ce que je racontais moi ? Tout ce que j'arrivais à faire c'était de le mettre mal à l'aise, la honte. Oulah, t'es un peu rouge, t'as pas chaud ? Il posa doucement la paume de sa main sur mon front, ce mouvement provoqua une immense vague de chaleur dans le creux de mon ventre. Je pris peur en retirant en vitesse sa main.

— C'est rien, tout va bien.

— Ah, toi aussi ?

— De ?

— Tout roule ?

— Oui.

— Oui ?

— Oui.

— Bien.

— Bien. »

Mon dieu que cette conversation me remplissait de honte. En plus il s'en allait ! Je devais trouver quelque chose à dire, n'importe quoi :

« J'ai trop bu. »

Bravo Livaï, non vraiment t'es le meilleur. Il tourna la tête de quelques degrés en étirant ses lèvres :

« Alors je te tiendrai les cheveux si ça tourne mal. »

Il se redressa élégamment puis reprit le chemin de la fête. Je ne pouvais pas croire qu'un seul humain puisse rassembler autant de bienveillance...

Je serai bien incapable d'en faire autant malheureusement...  



Bon weekend :))

L'université est un bataillon d'explorationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant