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27 juin 2035.

Blake a du mal à trouver la serrure de sa porte d'entrée. Il faut dire que je ne l'aide pas en passant mes mains sur ses flancs pour aller caresser son entrejambe. Cela fait une vingtaine de jours qu'Ady est venu chez moi et que nous avons mis les choses au clair Blake et moi, mais depuis, nous n'avons absolument rien fait.

La principale raison est l'institut. Nous avons vécu des semaines chargées en travail, en entrainement et en stress. Dès que nous nous retrouvions les soirs, nous étions tellement fatigués que nous ne pouvions même pas penser faire quoi que ce soit de sexuel.

L'autre, la plus subtile, est sans doute la peur. Même si nous agissions comme un couple, nous avions toujours ce pacte de sexfriends qui nous permettait de passer outre la honte, l'hésitation. À présent, c'est officiel, sérieux et ça me fout une trouille énorme. Mais j'ai très envie de lui. Alors ce soir, je veux rattraper le temps perdu.

— Arrête, on est dans le couloir, maugrée-t-il.

Il grogne d'impatience et d'exaspération.

— Mais ta chambre est trop loin, me lamenté-je.

Cette fois, il ricane et me traite même de gamin. Il finit par déverrouiller, nous permettant de nous cacher dans l'appartement. Mais nous avons à peine fini d'enlever nos chaussures que Blake referme derrière nous et me plaque contre le mur. Il entame un baiser fiévreux et ses mains passent déjà sous mon haut ample. Des milliers de frissons s'emparent de mon corps. Mes bras entourent le sien et le rapprochent de moi.

— Un jour, tu auras ma mort, déclare-t-il alors qu'il me soulève avec facilité.

Mes jambes bloquent son bassin. Un sourire taquin s'affiche sur mes lèvres devenues gonflées.

— J'ai toujours cru que ce serait l'inverse. Tu me fais trop d'effets.

— C'est réciproque !

Il enfouit son visage dans mon cou qu'il s'amuse à mordiller avant de lécher les petites blessures qu'il me laisse. Un gémissement m'échappe malgré moi.

— Mais qu'est-ce qui s'est passé pour que je t'en fasse autant ce soir ? s'intéresse-t-il.

— Trois...

Il accentue ses morsures ce qui m'empêche de finir ma phrase. Ses mains finissent sur mes fesses qu'elles caressent avec application alors que les miennes serrent ses épaules pour garder un ancrage à la réalité. Ma tête part en arrière.

— Trois mois...

Ma voix est éraillée. Basse. Avec un soupçon de sensualité. Il poursuit sa torture et pour une raison inconnue, mon cerveau me remémore une discussion que j'ai eue avec Chad et Ezra dans un pub. Le blond se moquait de moi en disant que Blake était le diable en personne. Il y avait aussi une histoire de cornes, de queue fourchue et de sacrifices humains.

Alors qu'il fait monter en moi l'excitation, une pensée ne peut pas me quitter. Je ne pouvais pas être plus loin de la vérité en le prenant pour le diable, un psychopathe ou même un tyran... C'est un ange. Il l'a toujours été avec moi, même si aux débuts il cachait bien son jeu.

— Je t'aime.

Ma déclaration est sortie sans mon accord, mais je ne la regrette pas. Blake sait déjà ce que je ressens pour lui, même si je ne lui répète pas tous les jours. Contrairement à lui. Tous les soirs, dans le noir de notre chambre, alors que je me love contre lui, il m'embrasse toujours le front et me dit ces mots.

Il me colle encore plus au mur, ne laissant plus aucun espace entre nos corps. Puis comme s'il ne le contrôlait pas, il me donne un coup de bassin. Sa tête refait surface et nos regards s'accrochent. J'y lis toute l'émotion de m'avoir entendu lui dire que je l'aimais. Je prends alors conscience que même si Blake ne manque pas de confiance en lui comme moi, il a besoin d'écouter ses mots. Je lui caresse la joue et lui souffle :

nothing like us. - idy 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant