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Chapitre 5 - China ft. Korea

Mercredi après-midi Matilde à rendez-vous avec son groupe pour leur répétition. Dans le métro, à côté de Louis, elle commence déjà à fredonner l'air des chansons qu'elle va chanter tout à l'heure. Elle a aussi emporté sa guitare avec elle.

— Tu es à fond !

— Ah oui mon Loulou, je ne rigole pas avec la musique.

— Ta guitare est superbe. Tu l'as achetée où ?

— C'est Sophia qui me l'a offerte. Je ne sais plus où elle l'a achetée.

— Bah dis donc, vous vous faites ce genre de cadeau entre vous ? Elle a de l'argent à dépenser.

— Bien sûr qu'elle en a. C'est le type de fille dont les parents possèdent un resto et qui s'achète, avec son propre argent de poche, des Canada Goose tous les hivers. Alors oui, elle a de l'argent.

— Ah, tout de même. Tu vas chanter quelles chansons ?

— Tu ne les connais pas, c'est sûr. Je chante en japonais. Certaines chansons existent déjà et d'autres sont de moi.

— En japonais ? Mais je croyais que tu étais coréenne ?

— Je le suis. Mais je suis née au Japon et j'y ai passé mes trois premières années.

— Et tu parles japonais ? Trop fort ! D'ailleurs, je ne sais pas si je te l'ai dit, mais je suis Espagnol. Moi aussi je suis bilingue.

— Désolé de te décevoir Loulou, mais je parle bien plus que deux langues. Je maîtrise mes deux langues d'origines, ainsi que ma langue natale, la langue de mon pays de résidence et l'anglais.

— Mmmh, pas compris.

— Laisse tomber.

Matilde et Louis arrivent à destination. Ils sont les derniers. Il n'y a pas une minute à perdre, Matilde se met en place directement.

— On commence par laquelle ? demande Sophia finissant d'accorder sa guitare.

— « The World ». Ensuite, on enchaîne avec « Wish », répond Matilde.

— C'est des chansons japonaises ? intervient Louis. Parce que les titres sont anglais donc...

— Louis s'il te plaît, souffle Kathline, écoute-nous en silence.

— Oui, oui, désolé.

Louis est bien obligé de se taire pour laisser les quatre musiciennes se concentrer. C'est d'abord Crystel qui commence à la batterie. Les autres suivent instantanément. Louis est surpris. Il s'attendait à une douce chanson d'amour de sa chère et tendre, mais c'est du rock pur et dur qu'elle lui sert. Elle se mouve comme une véritable rock star. À croire qu'elle est sur scène devant des centaines de spectateurs.

Louis la prenait pour une amatrice, mais après l'avoir sous-estimé, il constate que Matilde tient très bien les longues notes et ses aigus sont impeccables. Il est autant hypnotisé pas sa voix que par sa beauté et ne peut détourner son regard d'elle. À tel point qu'il ne se rend même pas compte que la chanson vient de se terminer.

— Alors comment c'était ? demande Matilde.

— Hein ? Euh... Très bien, très bien ! Tu chantes trop bien. Continuez !

Matilde et les filles poursuivent avec la seconde chanson prévue. Cette fois Louis se concentre. Il a enfin sa chanson d'amour tant désirée, toujours sur un ton rock. Une certaine partie est en anglais. Il en comprend donc l'essentiel.

— Trop bien, trop bien ! s'écrit Louis en applaudissant une fois la chanson terminée. Une autre, une autre ! Vous étiez toutes géniales. J'ai vraiment aimé les chœurs de Sophia et Kathline. Ne changez rien, vous êtes parfaites !

— C'est gentil Loulou.

— J'adore la manière dont tu roules les « r » ! Dis Matilde, tu peux me chanter un opening de Naruto Shippuden, s'il te plaît.

— Quoi ? râle Kathline. On n'a pas de temps à perdre avec tes bêtises.

— C'est juste une petite chanson, proteste Matilde. On est là pour deux heures, on peut bien profiter. Lequel tu veux que je te chante ?

— Le septième.

Matilde prend sa guitare et joue quelques notes.

— C'est celui-là ? lui demande-t-elle.

— Oui, oui !

— On dirait un gros gamin à toujours tout répéter comme ça, chuchote Kathline à Sophia.

— Soit pas jalouse, lui répond-elle.

Matilde finit de chanter puis reprend la répétition avec les autres filles. Louis se laisse complètement emporter par le rythme et l'ambiance. On ne verrait presque pas de différence entre lui et une groupie à son premier concert des One Direction. Quoi qu'il en soit, il a passé une excellente après-midi et espère pouvoir assister à une autre de leurs répétitions à l'avenir.

— Bon on remballe tout vite fais, bien fais, dit Matilde, sinon le proprio va encore râler.

— Bravo les filles ! Je vous aide à ranger ?

— Non, ça va aller Loulou, c'est rapide.

— Maty, ton mec est plutôt beau garçon, fait remarquer Crystel. Est-ce qu'il a un frère ?

— Du calme, intervient Sophia, monsieur est déjà pris.

— Je le sais enfin, c'est pour ça que je demande s'il a un frère.

— Dis Louis, j'ai un peu d'argent, commence Kathline, ça te dis qu'on aille déjeuner dehors demain ?

— Oui, pourquoi pas.

— Louis, ne me dis pas que tu as oublié ? souffle Matilde. Demain tu dois m'accompagner acheter mon skate.

— C'est vrai ! Désolé Kathline. Au pire, que diriez-vous d'aller déjeuner tous les cinq ? Après ça, on accompagnera Matilde acheter sa planche.

Matilde sais très bien que ce déjeuner avec Louis est pour Kathline l'occasion de passer un peu de temps privilégié avec lui. Mais il est hors de question de les laisser seuls, ça pourrait donner de faux espoirs à Kathline. Elle approuve donc la proposition de Louis. Kathline se sent un peu obligé d'accepter à son tour. Crystel refuse, car elle a déjà des choses de prévu et Sophia, qui est en quelque sorte l'exclut de ce triangle amoureux, accepte pour pouvoir les surveiller de près.

Tout juste avant de quitter le studio Kathline demande à parler à Matilde, seule à seule. Les deux filles restent dans la salle tandis que les autres se dirigent vers la sortie.

— Alors, que voulais-tu me dire ? demande Matilde. C'est à propos de Louis, je suppose.

— Oui. Tu sais, je n'ai aucune envie de me disputer avec toi. Je voudrais juste que tu me dises la vérité sur vous deux. Par vérité, j'entends...

— Ne te fatigue pas, je sais ce que j'ai à dire. Avant les vacances d'été, Louis m'a proposé de sortir avec lui. J'ai accepté et au moment de vous en parler, tu nous as annoncé que Louis te plaisait. Je ne me voyais pas vous raconter ce qu'il s'était passé alors...

— Tu as fait semblant. Et à la rentrée, vous nous avez dévoilé votre secret.

— Ce n'était pas vraiment un secret. On n'a rien fait durant les vacances. On ne s'était vu qu'une seule fois et je ne voulais pas aller plus loin. Mais on est dans la même classe cette année, on est tout le temps ensemble, alors, ça rapproche. Je suis désolée Kathline.

— Non, ça ne fait rien. Tournons la page.

Malgré les mots rassurants de Kathline, Matilde se sent tout de même mal vis-à-vis d'elle.

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