Chapitre 30 - Les cicatrices

25 4 0
                                    

Matilde reste pensive. Après avoir déjeuné, elle et Louis se sont rendus à la plage. Il est allé se baigner, tandis qu'elle est restée sur le sable. Quand Louis a enlevé son t-shirt, Matilde a vu sur son torse une dizaine de cicatrices. Ce matin, elle ne les avait pas remarquées, mais à présent elle se demande bien de quoi il peut s'agir. Et surtout comment il a bien pu se faire des traces pareilles. C'est de ça dont Zoé voulait parler quelques jours plus tôt ?

Revenant à elle, Matilde regarde vers la mer en espérant voir Louis nager. Alors qu'elle le cherche dans les vagues, elle aperçoit Cris en train de surfer. Elle porte un haut de maillot de bain bleu et son short blanc en bas. Le blanc lui va si bien. White is the New Black (1)! J'étais obligé de la faire, pardon.

— Matilde ! s'écrit Cris lui faisant signe en revenant sur la plage.

— Salut Cristina, ça va ?

— Oui et toi ? Comment te sens-tu ici ?

— Bien. Pour l'instant, je ne me sens pas dépaysée.

Cristina regarde vers le ciel, l'air de réfléchir.

— Je n'ai pas compris ce que tu as dit, éclate-t-elle de rire finalement.

— J'ai un peu peur de parler espagnol, dit Matilde en prenant bien soin d'articuler. Peut-être qu'on ne va pas me comprendre.

— Tu devrais tout de même oser. Moi, avec le français, c'est difficile, mais je me débrouille. Que fais-tu ici toute seule ?

— Je m'amuse avec le sable. J'essaie de faire un château.

— Où est Louis ?

— Il nage. Je l'ai perdu de vu. Et toi, tu surfes ? demande-t-elle en désignant la planche de Cris.

— Oui. Depuis que je suis toute petite, j'aime beaucoup ça. Mon papa m'a appris quand on était aux Antilles.

— Tu es Antillaise ?

— Mon père est Espagnol et ma mère Dominicaine. Mais le propriétaire, celui que j'appelle papa, n'est pas vraiment mon père. En vérité, il est mon grand-père.

— Ah oui ?

— Oui, le père de mon père. Mais je l'ai toujours appelé papa. Et toi, tu es de quelle origine ?

Mi padre es senegalés y mi madre es coreana.

— Oh, je pensais que tu venais des Antilles comme moi.

— On me le dit souvent. Malgré ce que tu penses, tu as un très bon français, Cris.

— Merci. Ça me va à droite dans le cœur.

— Haha ! On dit « ça me va droit au cœur ».

— Mince ! Tu vois, j'ai encore des progrès à faire avant d'utiliser des expressions.

— Salut les filles, qu'est-ce que vous faites ?

— Ah Loïc.

Cris le regarde toute souriante.

— Tu fais quoi Matilde ? Des châteaux de sable ? T'as pas passé l'âge ?

Matilde l'ignore. Il reprend :

— Eh Cris, tu surfes ? Je ne savais pas. Tu m'apprends ?

— Avec plaisir.

Et Loïc et Cris s'en vont vers la mer. Matilde a pris l'habitude de ne plus parler à Loïc. Au début, ça lui faisait bizarre, mais à présent, elle s'en fiche. Au loin, elle repère Louis qui vient vers elle.

FRESHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant