Chapitre 16 - Motard rencontre délinquante

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Ophélie se rend dans sa chambre tandis que Matilde l'attend au salon, installée sur le canapé. Quand elle revient, Matilde aperçoit dans ses bras un album photo. Ophélie s'assied, ouvre l'album et montre à Matilde une photo d'un jeune homme accroupie tenant un lapin dans ses bras.

— Qui est sur cette photo ? demande Ophélie.

— Euh... bah c'est Louis, non ?

Ophélie éclate de rire.

— Mais non ! C'est mon mari.

— Ah bon ? C'est vrai, maintenant, je remarque une petite différence. Mais suis-je bête ? Louis a les yeux bleus alors que votre mari a les yeux verts. Quelle idiote !

— C'est vrai qu'il se ressemble beaucoup, n'importe qui pourrait se tromper.

— C'est marrant Louis ressemble à son père, Loïc vous ressemble et Louis et Loïc se ressemble aussi tous les deux. Mais vous et votre mari, vous ne vous ressemblez pas spécialement.

— Tu sais moi et mon mari avions le même nom de famille. Alors, peut-être qu'on avait des ancêtres en commun, je ne pourrais pas te dire.

— Ah oui ? Vous vous appelez aussi Noserra ? C'est original. Et alors, comment vous êtes-vous rencontré ?

Ophélie tourne les pages et atterrie sur la photo d'une petite blonde aux cheveux bouclé et ébouriffé. Elle porte un jean avec une chemise rose remonté jusqu'au nombril. Elle est fièrement posée contre un mur, une cigarette à la bouche et ne sourit à peine, l'air de dire « je me fiche de tout ».

— Ça c'était moi. J'avais ton âge. J'ai rencontré mon mari quelque temps après que cette photo a été prise.

— Comment est-ce qu'il s'appelait ?

— Il s'appelait Hash. Hash Noserra.

— C'est un prénom peu commun.

— Effectivement, c'est aussi ce que j'ai pensé. Au fait, je ne te l'ai sûrement pas dit, mais je suis orpheline. Je n'ai jamais connu mon père et ma mère est morte dans un incendie domestique. À l'âge de sept ans, je me suis retrouvée seule et j'ai grandi à l'orphelinat.

— Humm, je ne sais quoi dire.

— Au début j'ai cru qu'on allait vite m'adopter, mais ça ne s'est pas passé comme ça. J'ai alors pensé que personne ne voudra jamais de moi et je me suis mise à faire n'importe quoi. Je n'obéissais pas, je me bagarrais, volais dans les magasins, une petite voyoute quoi. Pourtant, j'avais de bonnes notes à l'école mais mon comportement ne faisait pas de moi une élève modèle. C'est comme ça que je suis entrée au lycée.

Ophélie tourne encore une fois les pages et tombe sur une photo d'elle et Hash sur une moto.

— Tout a commencé lors d'une dispute entre une fille de ma classe et moi, reprend Ophélie. Un jour, elle et sa bande m'ont tendu une sorte d'embuscade. Ils m'ont retenu pendant un moment en me menaçant et en m'intimidant. Lorsque j'ai voulu partir, un des gars m'a attrapé par le bras et je ne savais pas trop comment me défendre de peur que les autres me tombe dessus. C'est là qu'il est arrivé sur sa moto, et ils ont tous déguerpi.

— C'était Hash, c'est ça ?

— Oui. Il m'a dit « Monte, je te raccompagne chez toi. Ce n'est pas une heure de sortie pour les petites filles. » Ça m'a tellement énervée que je l'ai envoyé balader. Moi, j'étais une louve solitaire, je n'avais besoin de personne. Je suis alors rentrée toute seule. Puis, environ une semaine plus tard, je suis allée à une fête organisé par une fille du lycée. Pratiquement personne ne m'appréciait à l'époque et encore une fois je me suis disputée. Alors que je m'apprêtais à m'en aller, l'organisatrice de la fête m'a virée. C'était la honte, il fallait que je lui fasse payer à tout prix.

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