Chapitre 21 - Un nouveau Loïc

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Le week-end suivant Matilde passe la journée chez Louis. Elle n'a pas revu Loïc depuis et s'en porte mieux ainsi ! Elle et Louis révisent actuellement ensemble assis à la table à manger. Ou plutôt, ils sont censés réviser ; car depuis plus d'une heure, ils ne font que discuter et jouer à Candy Crush. Louis confit à sa petite-amie que Loïc n'est pas rentré depuis qu'il est allé en cours jeudi matin. Ophélie a demandé à ses amis s'ils l'avaient vu et surprise : il n'avait même pas mis les pieds au lycée ! Ni jeudi, ni vendredi, ni samedi matin. Il n'a même pas envoyé de message, rien, aucune nouvelle.

— Tu es inquiet pour lui ? demande Matilde avec un grand sourire.

— Normal... enfin juste un peu, hein. Ça me saoule qu'Ophélie et Noor se fassent un sang d'encre à cause de cet abruti.

— Je vois...

C'est à ce moment-là qu'ils entendent la porte d'entrée claquer. Ça ne peut qu'être Loïc puisque Noor et Ophélie sont dans leur chambre. Justement Ophélie sort de la sienne et court jusqu'à l'entrée. Matilde et Louis l'entendent pousser un cri de surprise avant de se mettre d'un coup à hurler :

— Où étais-tu ?!

Silence. Loïc n'a pas répondu.

— C'est ça que tu es allé faire ? Réponds-moi !

Cette fois, le bruit d'une gifle retentit.

— Enlève-moi ça ! Tu... tu me dégoûtes !

Ophélie traverse le salon les mains portées sur son front, l'air agacé, voire en colère. Matilde et Louis aimeraient vraiment comprendre ce qu'il se passe. Lui, suit sa mère jusqu'à sa chambre tandis qu'elle, se précipite à l'entrée voir ce qui « dégoûte » tant Ophélie. Elle découvre Loïc, assis par terre. Il porte un t-shirt à manche longue déchiré de partout, un jean déchiré et comme à son habitude un bonnet noir. Quand il lève la tête vers elle, elle remarque dans le noir que quelque chose brille sur son visage.

Loïc a deux piercings sous la lèvre inférieure. Façon Snake Bite. Son nez aussi brille de la même manière. Un septum en forme de fer à cheval est plus que visible. Matilde regarde son bras droit avec attention et sous sa manche déchirée, perçoit un tatouage représentant des ailes, recouvrant tout son avant-bras. Elle s'assied par terre à côté de lui.

— Ça va ?

Sous son bonnet, Matilde voit bien que Loïc n'a plus la même coupe. Le côté droit de son crâne est presque rasé, il reste encore environ un centimètre de longueur. Il a troqué sa chevelure brune pour une couleur noir de jais et sa petite mèche blonde, qui lui traversait le visage, a disparue.

Le regard de Loïc est totalement vide. Matilde croirait presque avoir en face d'elle un zombie.

— Ça va ? demande-t-elle de nouveau en lui prenant la main plus par réflexe ou par gentillesse.

Loïc ne répond pas et pose sa tête sur son épaule. Matilde se met tout à coup à paniquer. Et si Louis les voyait tous les deux comme ça ? Assis l'un à côté de l'autre en se tenant la main. Trop tard. Louis arrive dans l'entrée et allume la lumière. En voyant son frère, il laisse échapper un « Beurk... » venant du cœur, avant de tendre le bras vers Matilde pour l'aider à se relever. Une fois dans sa chambre, il lui demande de rentrer chez elle.

— Louis, je n'ai pas envie de partir maintenant. Et puis, ce n'est pas très sympa d'avoir laissé Loïc tout seul.

— S'il te plaît, Matilde. On se fiche de Loïc. Si tu veux, on peut rester chez toi pour finir notre après-midi.

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