Chapitre 23 - Virée nocturne

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Matilde est prise de panique. Louis lui avait bien déconseillé de s'approcher de Loïc, et voilà ce qui arrive quand on n'écoute pas, ma petite ! Elle se retrouve seule, avec lui, dans les rues de Paris, à se demander ce qui arrivera la seconde suivante. Elle est bien obligée de rester avec lui, sinon elle se retrouvera vraiment seule et la situation sera pire ! Moi, je ne peux rien faire, je ne suis que narratrice, aucun des deux ne me voit, pourtant, je suis là. Je ne peux pas les aider à retrouver leur chemin, sinon il n'y aurait plus d'histoire. Je vais donc bien sagement les regarder se débrouiller des pop-corn en main.

Mince... mais où sont-ils passés ? Je parle trop et j'en finis par perdre mes protagonistes. Ah, les voilà ! Matilde et Louis... euh Loïc (excusez, c'est l'habitude) marchent droit devant eux, sans même savoir où ils vont.

— Peut-être que je pourrais retourner chez Crystel...

— Et me laisser dehors ? Ce n'est pas gentil, Maya.

— Je m'appelle Matilde ! Enfin, ça n'a pas d'importance. Il fait noir, il fait froid et je marche avec le frère de mon petit-ami. Génial !

— Mais c'est de ta faute. Qui t'a demandé de venir ? J'ai bu, c'est vrai, mais je tiens assez bien l'alcool, figure-toi.

— Tu m'as bien eue.

Matilde et Loïc marchent. Encore et encore. Au fur et à mesure, Matilde se détend et se rend compte qu'elle n'a jamais été dans la rue aussi tard. Ou plutôt, aussi tôt. Il est près de trois heures et demie et elle trouve ça plaisant de voir à quoi ressemblent les magasins la nuit.

— Je veux aller aux Champs Elysées ! annonce-t-elle.

— Tu es sûre ?

— Oui ! Toi, tu sais te repérer, non ? Alors s'il te plaît, j'aimerais y aller. Regarde il y a un plan là-bas.

Matilde court dans tous les sens. Elle rit, chante et danse. À se demander qui d'elle ou Loïc a bu. Après un bon moment de marche, ils arrivent enfin à destination.

— Alors, on traverse l'allée ? propose-t-elle joyeusement.

Traverser les Champs Elysées en pleine nuit ? C'est fait ! Et Matilde en est fière. Du moins, pour l'instant. Si sa mère l'apprend, elle est fichue.

Après avoir traversé l'avenue, et marché plusieurs minutes, ils se retrouvent près d'un parc. Il fait sombre et les lampadaires ne suffisent pas à tout éclairer.

— Cap ou pas cap ? demande Loïc en désignant une allée en pente complètement plongée dans le noir.

— T'es malade ! Hors de question. On ne sait même pas où on est.

— Allons-y. Ça a l'air marrant.

— Ce sera sans moi.

— Moi, j'y vais, salut.

— Non, Loïc ! crie Matilde en le prenant par le bras. Ne me laisse pas, t'es fou ! Comment je fais, moi ?

— Je ne sais pas, débrouille-toi.

Matilde regarde derrière elle et voit un homme saoul en train de tituber dans la rue.

— C'est d'accord, je viens.

Matilde marche devant Loïc. Tout à coup, elle est surprise par l'aboiement d'un chien de l'autre côté d'un portail. Elle pousse un énorme cri d'effroi avant de chercher Loïc des mains.

— T'es où ? T'es où ?

— J'suis là, répond-il en l'attrapant par la taille.

— Ne me touche pas !

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