Chapitre 35

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PDV Noémie

- Bordel Nono, t'es dans Public ! hurle Emma.

- Quoiiiiiiii ?!

Je cours jusqu'à ma coloc. Enfin ma presque ex-coloc qui restera toujours ma coloc dans mon cœur ! Dans Public, genre comme le magazine Public ?

- Regarde ! Alex Miller : l'assistante qui se tape son boss.

- Quoiiiiiiiiiiiiiiiiii ?!

Alors là... Je suis sur le cul. Que vont penser mes collègues ? Et ma famille ? Ma mère ? Bon pour mémé Colette, je ne me fais pas de bile, avec tout ce qu'elle a fait, il n'y aura pas de problème. Et les gens dans la rue ? Est-ce qu'il y a des photos de moi ? Je vais devoir faire de la chirurgie esthétique pour qu'on ne me reconnaisse pas. Est-ce qu'Alex m'aimera encore quand j'aurai un visage de poisson ? Et puis comment ? On a été discrets, alors comment ont-ils fait pour le savoir ? Je crois que j'ai envie de vomir.

Alex vient d'arracher son téléphone à Emma.

- Je reviens, dit-il en partant sur le balcon.

Il a l'air furieux. Je voudrais qu'il me prenne dans ses bras et qu'il me dise que ça ira. Mais il n'y a que le vide autour de moi pour l'instant. Je dois lire cet article. Mes jambes me portent difficilement jusqu'à la table basse où se trouve mon téléphone, bien sagement posé.

Je sens une larme couler le long de ma joue pendant que je lis l'article. C'est horrible. Je suis dépeinte comme une pute. Il n'y a pas d'autres mots. Je ne vais plus jamais oser me pointer au travail. Ni à aucun travail d'ailleurs. Il ne me reste plus que l'option « éleveuse de lama au Pérou ». J'ai encore espoir qu'ils ne lisent pas Public là-bas.

Et tout d'un coup je sens une chaleur m'entourer.

- Ça va aller Noémie. Je suis là. On va régler ça. Je ne laisserai personne te traiter de la sorte. Je suis désolé ma puce.

Evidemment, comme n'importe quelle fille qui se respecte, il ne m'en faut pas plus pour déclencher en moi un tsunami. Je ne parle pas du tsunami qu'il déclenche habituellement dans mon pôle sud mais bien d'un vrai tsunami, celui avec une vague de 6 mètres de haut. En gros, mon visage ressemble aux chutes du Niagara. Je n'arrive pas à m'arrêter de pleurer. Même le câlin collectif de Ben, Sophie, Rémi (oui, il fait partie de la bande maintenant) Emma et Ju qui sont venus s'ajouter à Alex n'y fait rien. Seules les minutes qui défilent me permettent de me calmer finalement.

Alex m'explique ensuite qu'il m'aime, bon ça je ne veux pas me la péter ou quoi que ce soit, mais je le savais déjà. Il m'assure que ça ne change rien pour nous, mais qu'il va falloir que nous prenions la main sur la communication nous concernant. En gros, il va falloir publier un article que nous aurons au préalable validé, qui retracera notre histoire (en édulcorant un peu). Pour le travail, on arrivera ensemble tant que l'affaire ne sera pas tassée, et j'éviterai d'aller en pause cette semaine. Vendredi, nous devons faire l'apéro de fin d'année du bureau, celui où les promotions, augmentations, ... sont annoncées aux employés. Alex en profitera pour officialiser comme il faut.

Il doit maintenant appeler son attaché de presse pour le contre-article et son avocat pour poursuivre le magazine et mener l'enquête pour déterminer la source. Il est certain que sa mère est la responsable, et je dois avouer que son raisonnement tient la route.

Il me laisse avec mes amis le temps de passer ses appels. Ils sont trop forts mes amis pour me changer les idées. Enfin d'habitude car là ils essayent mais ça ne fonctionne pas. Il faut dire que la succession d'appels que je reçois de Thomas, ma mère et même de Lucie, la sœur d'Alex (on avait échangé nos numéros, c'est plus simple pour baver sur lui dans son dos !), tous plus inquiets les uns que les autres, n'aide en rien. Mais ça me fait du bien de leur parler et de voir qu'ils s'inquiètent pour moi.

Putain de Boss 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant