PDV Noémie
Le début du trajet se passe dans un silence pesant, et les multiples vibrations du téléphone d'Alex n'arrangent rien.
- Je suis désolé, fini par lâcher Alex dans un soupir.
- Hé, ce n'est pas ta faute si ta mère est une harpie !
Ça a au moins le mérite de le faire sourire.
- Maintenant qu'elle sait pour nous, elle ne va plus nous lâcher. Je t'aime Noémie, ne doute jamais de ça. Peu importe ton « héritage », ta profession, tu es la femme de ma vie, la personne la plus intelligente que je n'ai jamais rencontré, tu es celle qui me fait sourire et qui me rend heureux.
- Alex, tu es vraiment bizarre.
- Je te l'ai déjà dit, ma mère est très matérialiste. Clairement, elle ne verra pas d'un bon œil notre relation. Parce que ta famille n'est pas riche, parce que tu es mon assistante, je sais déjà qu'elle ne t'acceptera pas. Je m'en fiche, son avis ne compte pas pour moi. Mais je veux que tu saches à quoi t'attendre.
- Pourtant elle a l'air d'apprécier Paul.
- La famille de Paul a beaucoup d'argent, donc oui, elle apprécie Paul.
- Oh...
On arrive rapidement chez Alex. Alex m'attrape, et nous installe sur le canapé, nous restons là, l'un contre l'autre, sans rien dire, juste à être ensemble. Il ne porte décidément pas sa mère dans son cœur. Par contre il aime profondément son père. Pour ce qui me concerne, j'ai envie de dire, et même si je ne lui conviens pas, je ne vois pas ce qu'elle peut y faire !
C'est ainsi qu'arrive lundi. Alex me pose à la coloc avant d'aller au travail pour que je puisse prendre ma voiture. Nous préférons rester discret, ce qui commence par arriver chacun avec son propre mode de transport ! J'en profite pour aller faire un petit câlin à Ju et Emma avant de partir !
- Et moi dans tout ça ? me dit Ben de manière on ne peut plus tragique.
- Tu sais que je t'aime, mais eux ils s'en vont dans moins d'une semaine, alors que toi tu seras toujours là !
- S'il n'y a que ça pour avoir un câlin, je peux aussi partir !
Je lui saute dessus et le couvre de bisous baveux, qu'il me rend évidemment. Je suis donc bonne pour une douche. C'est ainsi qu'on passe du statut « en avance » à celui « d'en retard ». 8h52, je frappe à la porte du patron !
- Entrez
- Je t'apporte ton café.
- C'est tout ?
- Tu peux dire merci !
- Quand tu te seras excusée pour ton retard ! Moi qui pensais que la politesse te tenait à cœur !
- Mais c'est pas ma faute !
- Mais les faits sont là ! Je t'ai déposé chez toi largement suffisamment tôt pour que tu sois à l'heure, et tu as 20 minutes de retard.
- C'est à cause de Ben, il m'a fait une crise de jalousie quand j'ai fait un câlin et Emma et Ju, parce qu'il trouve que je le délaisse en ce moment. Alors je lui ai fait une attaque de bisous baveux mais il a répliqué, et j'ai dû me doucher sinon mon patron aurait eu de la bave de Ben sur lui par extension quand il m'aurait embrassée aujourd'hui. Tout ça pour dire que c'est à cause de toi que je suis en retard !
- Qui te dit que ton patron va t'embrasser aujourd'hui ?
- Mon petit doigt m'a dit qu'il était accro.
- Eh bien mademoiselle Dupin, je vous somme de retourner à votre bureau !
- C'est comme ça que vous le prenez monsieur Miller ? dis-je en attrapant son stylo et en le faisant malencontreusement tomber par terre, juste à côté de lui, pour avoir une bonne excuse pour lui coller mes fesses dessus !
- Tu me tues Noémie ! dit-il en allant verrouiller la porte.
Je sais que j'ai gagné, et la perverse est en train de faire une sacrée danse de la joie !
Le reste de la journée se déroule normalement, pause, un petit peu de travail, pause, encore pause, un petit peu de travail, grande pause. En milieu d'après-midi, je suis obligée d'aller déranger Alex pour discuter avec lui des promotions, augmentations et primes de cette année. Lorsque j'entre dans son bureau, je vois tout de suite qu'il se passe quelque chose.
- Ça va ? Tu as l'air soucieux.
- Ça va, mais ma sœur m'a rappelé que nous devons aller à un stupide gala de charité vendredi. Je déteste ça, le bal des faux-culs.
- Aie je comprends, trop de champagne et de petits-fours !
- Ne te moque pas. Je vais encore devoir écouter tous ces gens se plaindre de leurs employés inefficaces et trop pauvres pour comprendre ce monde puis à la fin de la soirée, ils feront un petit don pour se donner bonne conscience et racheter leur place au paradis après toutes les affreuses choses qu'ils auront dites.
- N'y vas pas !
- Je ne peux pas, ma mère m'a collé président...
- Pas de chance ! Je penserai à toi et je t'enverrai des photos de ma partie de jambe en l'air avec Rocco !
- Tu le prends comme ça ?! Puisque c'est ça, je vais t'obliger à m'accompagner !
- Tu ne peux pas !
- Bien sûr que si, je suis ton patron !
- Je n'ai rien à me mettre !
- Je m'en occupe ! Ne te prévois rien à partir de 16h30 vendredi.
Et effectivement, quand Alex dit qu'il s'occupe de quelque chose, il ne fait pas semblant. Car comme convenu, dès que 16h30 s'affiche le vendredi, il m'appelle dans son bureau.
- C'est bon, vous pouvez les faire monter.
- Je ne vais pas t'embêter, je vais aller fouiner pour m'acheter une robe et des chaussures pour ce soir.
- Pas besoin, je t'ai dit que je m'occupais de tout.
Je vois alors débarquer un homme qui m'attrape par la main et me traîne derrière lui. Je peux à peine récupérer mon sac. Il m'amène jusqu'à l'ascenseur puis dans une voiture et enfin dans un salon de beauté. Je m'y fais pomponner, masser, maquiller, coiffer et enfin habiller. La robe est sublime, bleue, longue, avec des manches et un buste en dentelle. Les chaussures sont des escarpins noirs, à talon de 10 cm, bordel je hais les talons ... mais ... mais ... même moi je sais que semelle rouge = Louboutin. WTF il n'a pas fait semblant. Et il y a aussi un manteau et une pochette. Prise par les personnes qui s'occupent de moi depuis bientôt une heure trente, je n'ai pas la possibilité d'appeler Alex, mais il m'entendra quand-même quand je le retrouverai.
Je ne suis pas d'accord avec ça, c'est bien trop cher. En plus pour une seule soirée...
Justement le voilà qui débarque.
- Tu es sublime.
- Et toi tu es stupide. Ça a dû te couter une fortune, tout ça pour une soirée. Et en plus il y a des talons, je vais avoir mal aux pieds.
- Je t'aime !
Pour une fois, je n'ai pas envie de répliquer. Je me contente simplementde le laisser déposer un chaste baiser sur le coin de ma bouche – maquillageoblige, et je le suis vers sa voiture dans laquelle se trouve un chauffeur pource soir. Boire ou conduire il faut choisir et visiblement, le choix est déjàfait !
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Putain de Boss 2
Chick-LitContinuez de suivre les aventures de notre Nono préférée, toujours aussi déjantée et bien entourée. Evidemment, tous vos personnages préférés sont au rendez-vous, Benichou d'amour, notre éternel Toto, Emma et Ju, Ninon, Marie et Rémi, et bien sûr...